Djicoroni-Para Koda : Les voisins de feu Soma Camara dans la détresse

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    Le jeudi tôt le matin, à Djicôrôni-Para KÔDA, le clerc de Me Sékou Amadou TOURE (huissier de justice), met dehors près d’une trentaine de familles et des commerçants. Après, sous le contrôle des éléments de la garde nationale, il ordonne aux conducteurs des bulldozers de détruire les concessions des familles évacuées.

    “Je vis ici avec ma famille depuis plus de trente ans (30 ans). C’est sans préavis, que le commis de Me Sékou Amadou TOURE nous a réveillés tôt ce matin. En nous demandant de faire sortir nos effets de nos maisons et de dégager les lieux. Sinon, c’est les bulldozers qui s’en chargeront. Et, c’est ce matin même qu’on a su que le tribunal de grande instance de la commune IV a pris une nouvelle décision“, témoigne Bakary COULIBALY une des victimes de la démolition. La démolition concerne plus d’une dizaine de concessions et plus d’une trentaine de familles.

    La scène est pitoyable, les femmes, en larmoyant, portent leurs enfants et se demandent “Où allons- nous maintenant ? Qu’est-ce que nous avons fait à Dieu ?“. Les hommes appellent leurs connaissances pour trouver un refuge à leurs familles. Les effets des familles dégagées (lits, armoires, ustensiles de cuisines, etc.) gisent sur le sol dans la rue. Les familles qui ont des soutiens et un peu de moyens louent SOTRAMA et tricycle pour emporter leurs effets familiaux ailleurs et celles qui n’ont pas de moyen gardent leurs effets importants chez les voisins.

    En effet, depuis quelques années, un conflit foncier oppose les héritiers de feu Soma CAMARA à ses voisins. L’espace se situe à Djicôrôni-Para Kôda, s’étend du pont WOYOWAYANKÔ à la rue 384. Les résidents ont bâti ces maisons et sont installés dedans depuis plus de vingt ans. Les uns disent qu’elles ont achetées la parcelle avec le feu frère aîné des héritiers de feu Soma CAMARA, les autres disent que c’est feu Soma CAMARA, lui-même, qui les a vendus. Après le décès du père, quelques années plus tard, les autres fils disent ne pas reconnaître la vente des parcelles effectuée par leur frère aîné. Ils réclament leur part du patrimoine immobilier.  Ainsi, Mamadou CAMARA, au nom de ses cohéritiers, engage les procédures judiciaires. A plusieurs reprises, le tribunal de la commune IV renvoie l’affaire pour dossier non fondé. Finalement, le tribunal de grande instance de la commune IV ordonne l’évacuation des lieux.

    Aussitôt, les victimes ont formé une délégation pour défendre leur cause. La délégation s’est rendue au tribunal de la commune IV avec une ancienne décision qui certifiait en leur faveur la propriété des parcelles. A la vue de cette décision, le procureur a immédiatement ordonné d’arrêter les démolitions. Timidement les familles commencent à regagner leurs maisons partiellement démolis.

    Brusquement, ce jour jeudi 16 février 2017, tôt le matin arrivent des bulldozers avec des forces de sécurité en compagnie du clerc d’un huissier de justice. Ils demandent aux occupants de quitter les lieux qui doivent être démolis tout de suite. Quelques minutes, face à la lenteur des uns et des autres, ils ont commencé à démolir.

    Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas parvenus à connaître le siège de l’huissier pour en savoir davantage. Mais, l’événement auquel nous avions assisté est pitoyable.

    Sory I. TRAORE

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