Dispositions prises par les commissariats pour l’application de l’état d’urgence : Une intensification des patrouilles et perquisition pour parer à toutes éventualités d’attentat terroriste

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Dans la soirée du vendredi  11 janvier, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré a proclamé l’état d’urgence dans un message à la nation. L’application de cette mesure diminue les libertés individuelles et renforce les pouvoirs de la police. A dix jours de sa proclamation, nous avons fait la ronde de quelques commissariats du district de Bamako pour nous renseigner sur les dispositions prises par eux en application de cette mesure exceptionnelle dans leurs circonscriptions respectives.

Aux situations exceptionnelles, il faut des mesures exceptionnelles. Ainsi, face à la menace terroriste le gouvernement a pris des mesures draconiennes pour faire face à la crise sécuritaire qui secoue le Mali depuis dix mois. Pour cela, on peut assister  à des fouilles,  des réquisitions, des contrôles policiers et à plus de forces de sécurité dans la circulation, dans les lieux publics. Cette situation nous a conduit dans les commissariats de police du 3ème arrondissement, en passant par le 1era arrondissement, le 14ème, le 4ème jusqu’au 7ème arrondissement.

Le commissaire divisionnaire, Moussoudou Arby, 3ème arrondissement

Au commissariat de police du 3ème arrondissement, le commissaire divisionnaire, Moussoudou Arby a indiqué que son commissariat est une unité ultra-sensible de par la composition de sa population, ils ont pris des dispositions pour mieux sécuriser la commune qui  couvre douze quartiers. Elle abrite des ambassades, des hôtels, des usines ainsi que d’autres lieux stratégiques qui peuvent être des cibles. A l’occasion de l’état d’urgence, ils ont renforcé leurs dispositifs sécuritaires déjà en place partout où ils interviennent. Mr Arby dira que les patrouilles sont effectuées conformément aux instructions qu’ils ont reçues de la hiérarchie dans la mise en œuvre de l’état d’urgence qu’il s’agisse de patrouilles sectorielles ou d’envergure. Le commissaire divisionnaire a souligné qu’ils ont procédé  à des interpellations, des perquisitions dans les mosquées mais sans découvrir de suspects terroristes. L’état d’urgence  a été accueilli avec joie par la population.

La 2ème visite de la journée fut le commissariat de police du 1er arrondissement. Là, le commissaire principal, Arouna Samaké, a d’emblé déclaré que son département accomplit des missions classiques à lui conférées par la loi, mais que ces mesures ont été renforcées dans le cadre de l’application de l’état d’urgence. Pour lui, les secteurs cibles concernent le district de Bamako et environs. A le croire, le marché Dabanani, le marché rose, le pied de colline ainsi que les lieux de culte sont soumis à une surveillance stricte. Il a expliqué que tout récemment, ils ont procédé à des fouilles systématiques sur les fidèles et les véhiculés stationnés au parking de la  Cathédrale de Bamako.

Au 14ème arrondissement de police, le commissaire principal, Assétou Coulibaly a déclaré qu’ils ont intensifié les rondes, les patrouilles au niveau des lieux stratégiques (pont de Wôyôwayan kô,  pont Fahd, Cité administrative, Ambassade des Etats-Unis relevant de leur sphère géographique. Elle a révélé qu’il y a eu des interpellations qui se sont limitées à la vérification d’identité. Il y a également eu des perquisitions dans les mosquées wahabites, soufis et sunnites. Selon elle, l’état d’urgence est respecté par les citoyens. Les cortèges de mariage ont diminué. Les policiers ont pu à deux reprises empêcher les cérémonies de “Balani show”. Assétou Coulibaly assure que la population joue un rôle prépondérant, car, si elle constate des comportements bizarres chez des individus, elle alerte la police. Le commissaire principal du 4ème arrondissement, Mamoutou Dembélé sur un ton menaçant a affiché son refus catégorique de se prêter à nos questions. Il a tout simplement déclaré qu’ “il ne dit rien, un point et c’est tout“.

Contrairement à lui, le journaliste a été chaleureusement accueilli par le contrôleur général de police du 7ème arrondissement, Bareck Maïga.

Celui-ci dira que son secteur couvre 10 quartiers. Et avec la proclamation de l’état d’urgence, ils mènent des patrouilles conjointes avec d’autres unités notamment la gendarmerie, le GMS. Mr Bareck a souligné qu’ils suivent constamment les prêches de la mosquée Dawa qui se situe à la lisière de Sogoniko et de Banankabougou et qui est appelée “ Markaz “.

Falé COULIBALY

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2 COMMENTAIRES

  1. tout ce que savent faire ces flics c’est racketter les usagers, ces gens ne peuvent même pas sécuriser les commissariats à plus forte raison la ville.

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