Dans le grand nettoyage entrepris par le président de la République, des zones d’ombre subsistent. Mais pourquoi donc ceux qui ont pourtant failli restent là ? Le directeur national du contrôle financier est de ces hommes, qui possèdent la baguette magique pour dénouer les situations les plus inextricables. Frauduleusement, cela s’entend.
L’homme jouit d’une bonne réputation en cela que lui seul sait le plus profiter des failles de nos textes et de notre système de contrôle financier. Avec une baguette magique que lui seul sait manipuler le plus, il arrive à faire des miracles : le tripatouillage et autres entorses aux lois édictées en matière d’orthodoxie financière. Sa dextérité dans cet art lui vaut le vocable de prestidigitateur qui, depuis sa prise de fonction, a instauré la loi du «rejet des dossiers» même les plus respectueux des lois en vigueur. Faites un tour dans les départements ministériels où les dossiers portant la mention «rejet» forment des piles géantes. Et le plus souvent sans raisons apparentes, sinon celles de n’avoir pas montré pattes blanches avant d’entrer dans la bergerie.
Pour revenir à notre sujet, l’un de nos interlocuteurs dit de monsieur Alhassane Ag Hamed Moussa qu’il est passé maître dans la gymnastique d’autoriser des dépenses qui ne sont pourtant pas budgétisées. Il poursuit : «Je l’ai vu faire ça plusieurs fois et le plus souvent sur un coup de téléphone. Il entrave ainsi le travail de ces différentes délégations installées dans certaines directions administratives et financières».
Il y a donc une contradiction troublante entre les pratiques en cours à la direction nationale du contrôle financier et ses démembrements, et les missions confiées à cette entité de contrôle. Car à l’évidence, Alhassane Ag Hamed Moussa et ses hommes favorisent la corruption et la délinquance financière, alors que leurs missions consistent justement à faire le contrôle a priori de l’exécution des budgets publics, à participer largement à l’expression de la bonne gouvernance, à la lutte contre la délinquance financière, à la maîtrise des dépenses publiques et à la lutte contre la pauvreté.
Alors question : la purge des services de l’administration publique épargnerait-elle certaines personnes ? En tout cas selon une de nos sources, ATT n’est pas décidé à nettoyer les écuries du contrôle financier. Pourquoi ? Nous ne le savons pas pour l’instant. Cependant pour notre interlocuteur, il est temps de revoir l’équipe qui manage cette direction d’autant qu’elle est en place depuis 2003. Toute chose, conclut-il, qui peut favoriser une certaine corruption des bonnes mœurs.
Ahmed Tounkara