Diplômées au foyer : Qu’en pensent les hommes ?

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    La majorité d’entre eux soutiennent que le travail de la femme en dehors du foyer affecte d’une manière ou d’une autre la vie de la famille.

    Le travail salarié des femmes est actuellement un acquis dans notre pays. Une multitude de maliennes occupent des postes de responsabilité. Cette considération sociale donne lieu à des nombreuses querelles dans les foyers de la majorité des épouses intellectuelles qui vivent en couple. Ces difficultés sont diversement commentées par les maris et les maîtresses de maison. Les femmes ne plébiscitent pas le rôle de bailleur de fonds unique que les chefs de famille se sont arbitrairement attribué. Par contre les hommes s’inquiètent des conséquences possibles du travail à l’extérieur du foyer des mères sur le bien-être des jeunes enfants. Comme nous l’annoncions la semaine dernière nous avons donné la parole aux hommes pour avoir une idée plus claire, précise sur ce sujet. Les incompréhensions entre mari et épouse sur le travail salarié de femmes sont à la base de plusieurs divorces au Mali. La majorité des hommes interrogés soutiennent que le travail de la femme en dehors du foyer affecte d’une manière ou autre la vie de la famille. Beaucoup de maris sont convaincus que c’est parce que les femmes salariées ne jouent plus leur rôle de veille dans la famille. L’éducation au foyer des enfants est plus que jamais remise en cause dans notre pays. « Rien ne va plus dans un grand nombre de familles de ce pays. Il va falloir qu’on fasse rapidement la part des choses. Que chaque conjoint dans le couple sache quel rôle il doit jouer », explique Moussa Diarra un enseignant. Le constat est plus clair. La majorité des hommes maliens ne veulent pas que leurs épouses travaillent au bureau ou à l’usine ou dans un commerce. Beaucoup acceptent malgré même cet état de fait. Mais dans ce débat chaque camp a une raison pour défendre sa position. « Le travail de la femme pour moi c’est son foyer. L’homme se charge du reste », indique l’enseignant Moussa Diarra. Il ajoute que la femme n’a pas besoin de travailler pour s’épanouir. Cet instituteur très conservateur accuse l’épouse salariée de ne plus se donner le temps de veiller au bon déroulement de son foyer. Elles sont tout le temps en déplacement en dehors de la famille si elles ne sont pas présentes à des réunions interminables. « De mon vivant je n’accepterai jamais que ma femme passe tout son temps dehors sans se soucier de ce qui peut se passer à la maison. Je suis désolé.

    Le travail salarié de l’épouse en dehors du foyer n’est pas de l’émancipation féminine. C’est bien le contraire ! », souligne l’enseignant visiblement fâché. Moussa Diarra indique que la plupart des maliens se méfient des femmes intellectuelles. « Regardez ce qui se passe actuellement. La femme salariée ne peut même pas donner la nourriture à son mari. Désormais la bonne est commise à cet effet. Madame revient du boulot trop fatiguée. Elle ne peut plus contrôler les cahiers des enfants a plus forte raison savoir ce qu’ils font de leur journée dans leur classe », martèle l’instituteur. « Certaines maliennes intellectuelles ont mal compris l’émancipation de la femme ». Elle doit tous les jours concilier la vie professionnelle et conjugale. L’enseignant Moussa Diarra est intransigeant : sa femme ne travaillera pas. Il martèle ensuite que « la femme travaille en dehors du foyer au détriment de sa famille. Pour moi, la place d’une épouse est dans son foyer pour s’occuper de son mari et de ses enfants ».

    sur le point de divorcer.Le point de vue de Fousseyni Coulibaly est que les femmes actives ne prennent pas convenablement soin de leurs maris et de leurs enfants. Le jeune homme commente que « ce n’est pas pour rien que les enfants actuellement sont plus proches de leur papa que de leur maman qui travaille. La progéniture du couple est obligée de se coller à son père plus présent à la maison que la mère. Il ajoute qu’il n’est pas contre le fait que la femme travaille. Il conseille plutôt aux maliennes de savoir gérer leur temps. Notre dernier témoin a parlé sous anonymat. Ce haut cadre dans notre pays est sur le point de divorcer. Tout comme notre interlocuteur, son épouse aussi est très connue à Bamako. Elle dirige une structure clé dans notre pays. Le haut fonctionnaire indique que de 2007 à maintenant, soit cinq années, sa femme ne lui prépare plus à manger, même pendant les week-ends. “La servante s’occupe de tout dans notre foyer. Madame a trop à faire. Aujourd’hui l’atmosphère familiale est électrique. Notre couple ne peut plus échanger sereinement sur aucun sujet”, s’indigne t-il. Le grand commis de l’Etat vit comme un célibataire au milieu de sa femme et de ses enfants. Il doit planifier tout avec sa bonne. « Je vous avoue sans gêne que je suis plus complice et plus proche actuellement avec ma bonne qu’avec ma légitime. Non seulement je vois la servante plus que ma femme, mais cette jeune villageoise payée pour me servir a appris à me connaître. Elle sait exactement ce que je veux et ce que j’aime. Elle m’aide à supporter ma déconvenue. », dit-il souriant. A l’impossible nul n’est tenu. Les femmes qui travaillent doivent savoir aussi que l’homme à des besoins qu’une bonne ne peut pas satisfaire. Alors que faire ? Le haut fonctionnaire a opté pour le divorce après le refus de sa femme de revoir son emploi du temps trop chargé pour consacrer un peu de temps à son mari. Le grand homme rappelle ce qui suit : « elle m’a répondu que non seulement elle ne compte pas revoir son emploi du temps mais que si jamais j’ose prendre une seconde femme elle divorcera ». Le mari frustré n’avait plus le choix.

    Ce triste témoignage prouve que les hommes doivent réfléchir convenablement sur la question du travail de la femme. Mme Sy relate le calvaire d’une ancienne collègue. Le mari était contre le travail salarié de son épouse. Mais, il était obligé d’accepter de laisser sa moitié exercer ses compétences dans une usine. Le chef de famille n’avait pas un emploi stable et il était jaloux à l’excès. Il surveillait étroitement son épouse sur son lieu de travail. Il lui interdisait de parler à quiconque. La jeune femme a fini par cesser de travailler quand son mari avait retrouvé un emploi stable. L’ingrat avait menacé de divorcer si la pauvre s’entêtait à aller travailler. Plus tard la jeune femme expliqua à ses anciens collègues que son mari lui paye un salaire pour qu’elle reste à la maison. Malheureusement le mari jaloux décéda quelques années après. La désormais veuve n’avait pas prévu cette situation. Le défunt mari lui avait laissé sur les bras quatre enfants inscrits dans des écoles privées. Actuellement la jeune veuve cherche du travail. Nous traiterons la semaine prochaine du comportement des maris sournois. Ils sont contre le travail de leur femme mais ne laissent rien apparaître. En sourdine ils font tout pour enlever l’envie à leur épouse d’exercer un travail salarié.

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    1 commentaire

    1. Je pense honnêtement que qu’il est possible de travailler et s’occuper de sa famille quand on est femme…

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