Diéma : Les faux Cousins à plaisanterie

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    Ils se sont fait passer pour un dogon et un forgeron, pour gagner la confiance d”un marchand de bétail peul. Et lui voler tout ce qu”il avait en poche.
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    rnS”il y a une valeur culturelle à laquelle les Maliens croient fermement, c”est certainement celle du cousinage à plaisanterie. Chaque groupe ethnique a, en effet, un autre avec lequel il est cousin. Entre les deux, tous les mots sont permis sans animosité. Quelle que soit l”ampleur d”un problème, il trouve sa solution à travers le "sinankounya".
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    rnLes anecdotes ne manquent pas pour illustrer combien de fois ce lien qui plonge ses racines dans un passé millénaire, sert de régulateur entre les différents groupes ethniques de notre pays. Dans la vie courante, chaque jour, on entend, on voit deux hommes ou deux femmes s”engager dans un échange, voire dans une altercation. Mais il suffit qu”au cours de cette dispute, une autre personne prononce le nom de famille de l”un des protagonistes pour voir le malentendu se dissiper comme un mirage.
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    rnDISPUTE DANS UN SOTRAMA :
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    rnEn 2005, alors que les passagers d”un Sotrama ralliaient Kalabancoro, deux vieillards assis l”un à côté de l”autre, se mirent sans qu”on ne sache pourquoi à s”insulter gravement. Ils étaient sur le point d”en venir aux mains lorsque le chauffeur décida de s”arrêter pour tenter de calmer les "anciens". Tous les passagers étaient interloqués du paradoxe entre l”âge très avancé des deux hommes et le fait qu”ils s”insultaient comme des gamins. Lorsque tous les passagers mirent pied à terre, un jeune passager intervint et demanda son nom de famille au belligérant le plus virulent. Celui-ci répondit : "Diallo".
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    rnA peine eut-il prononcé ce nom que son adversaire, un Kanté (forgeron bon teint), entreprit de lui présenter des excuses, sans oublier de lui lancer sur le ton du persiflage : "Je ne savais pas que j”avais affaire à celui donc j”ai coupé le bout du pénis". Diallo eut honte pour sa part de s”être énervé contre celui dont "tous les pères et frères sont morts électrocutés sur les poteaux électriques sur la route de Sélingué en train de voler les fils d”EDM".
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    rnLes passagers eurent pendant un bon moment droit à une série de mots à la limite de la pudeur entre les deux hommes du troisième âge. Pour conclure cette diatribe amicale, le Peul se permit un jeu de mot qui fit rire tout le monde. Principalement les Peuls. Pour le vieux Diallo, "Noumou" (forgeron en bambara) n”est qu”une déformation linguistique de "woulou" (le chien en bambara). Puis il sortit de sa poche un billet de 5000 Fcfa qu”il remit au forgeron en exigeant que ce dernier lui fasse parvenir une hache dans les meilleurs délais. Le chauffeur de la Sotrama qui était aussi "Noumou", rendit leur argent à tous les passagers ayant un nom à consonance peule.
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    rnLa force de cette valeur culturelle qui contribue à l”équilibre social est en train, peut-on dire, d”être utilisée par des individus sans foi ni loi à des fins d”escroquerie et d”abus de confiance. L”histoire qui suit en donne une regrettable illustration. Deux hommes d”origine sénégalaise sont passés par là pour plumer un honnête citoyen. Les deux individus sont en état d”arrestation à Diéma. L”un s”est fait passer pour un Dogon et le second pour un forgeron, deux ethnies cousines des Peuls. Ils sont arrivés à soutirer le 20 septembre dernier la somme de 9.340.000 Fcfa à Sékou Ba, un marchand de bétail, originaire de Dinguira, dans la commune rurale de Dioumara. Les deux bandits ont fait ingurgiter au marchand un puissant somnifère pour l”endormir avant de lui vider les poches.
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    rnSékou Ba rentrait du Sénégal. Il était dans le même autobus que les deux bandits et faisait route pour le Mali. Comme la victime et les deux hommes étaient voisins, ils sympathisèrent et bavardèrent pendant une grande partie du trajet.
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    rnSOMNIFERE :
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    rnQuand le véhicule s”arrêta au poste de contrôle de Sandaré pour y passer la nuit, le marchand de bétail acheta du riz et de la viande pour ses compagnons. A travers ce geste de générosité, et partant des propos qu”il tenait, les bandits comprirent que Sékou Ba transportait une importante somme d”argent. Après le dîner, les trois hommes dormirent sur la même natte. Lorsqu”ils se réveillèrent, Falou N”Diaye qui avait mûri son plan alla acheter du café pour le groupe. Chemin faisant, il mit un somnifère très puissant dans un des verres pour l”offrir au marchand de bétail. Après avoir siroté la boisson chaude, l”homme regagna sa place dans le car et plongea quelques instants après dans un sommeil profond sous l”effet de la drogue.
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    rnQuand le véhicule reprit la route, Falou N”Diaye et son acolyte Ibrahim Sy, profitèrent de l”état d”inconscience du Peul pour voler tout ce qu”il avait dans les poches. Huit millions étaient attachés dans un tissu en forme de ceinture et le reste, 1.340.000 Fcfa reposaient dans les poches du pantalon. La liasse piochée dans les poches du pantalon a été remise par les voleurs à un autre Sénégalais qui a profité d”un arrêt du bus pour disparaître dans la nature.
    rnA Diabé, village situé à une trentaine de kilomètres de Sandaré, entre Kayes et Diéma, le car est tombé en panne. Falou N”Diaye et Ibrahim Sy et deux autres Sénégalais se sont précipités pour emprunter une Toyota 4×4 en partance pour Bamako.
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    rnAyant cru à un cas de crime à cause de la profonde somnolence du marchand de bétail et du départ précipité des 4 Sénégalais, le convoyeur du véhicule téléphona aussitôt à la gendarmerie de Diéma. C”est ainsi que les éléments du major Gaoussou Keïta, commandant de la Brigade territoriale de gendarmerie de Diéma, ont mis aux arrêts les deux malfrats qui étaient sur le point de disparaître à leur tour. A l”heure actuelle, ils méditent sur leur sort à la prison de la ville.
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    rnQuant au marchand de bétail, il a été évacué sur le centre de santé de référence de Diéma pour y recevoir des soins.
    rnO. BA
    rnAMAP-Diéma
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    rnKoutiala : PRESQUE UNE TONNE DE DROGUE
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    rnLe commissariat de Koutiala vient de faire l”une des saisies de drogues les plus importantes de l”année en cours. Quatre cent soixante quatorze briques de cannabis pour un poids de 948 kg ont été trouvées sur un cycliste qui se faisait passer pour un paysan et qui s”apprêtait à les introduire dans la ville.
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    rnC”est grâce à la vigilance des agents du poste de police du PK 11 sur la route de Kouri que cette saisie exceptionnelle a été faite. Madou Sangaré, le dealer a été remarqué par les policiers avec un grand chargement sur le porte-bagages de son vélo. Les policiers subodorèrent quelque chose de louche et le suivirent jusqu”à hameau de culture. Ils le coincèrent dans une case où il entreposait sa marchandise illicite.
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    rnInterrogé sur la destination de la drogue et sa provenance, l”homme dira qu”elle appartient à un certain Doumbia. Ce dernier n”est pas encore arrêté mais les hommes du commissaire Sadio Dembélé sont convaincus qu”ils mettront la main sur lui dans un bref délai.
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    rnPendant ce temps, un Nigérian et un Sud-africain ont été arrêtés à l”aéroport de Bamako Senou par le poste de police. Ils transportaient respectivement dans le ventre 20 et 15 boulettes de cocaïne. Les deux "mules" étaient en partance, l”un pour Amsterdam et l”autre pour Barcelone.
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    rnG. A. D.
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