Détournement de céréales : Les ex-maires arrêtés présentent leur défense

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    Dans notre parution du lundi 5 juillet, nous avions fait état de l’arrestation de 3 ex-maires de la préfecture de Koutiala pour le détournement de céréales entreposées dans les banques de céréales de leurs communes. Il s’agit de Méguétan Dembélé, ex-maire de Zébala; de Laurent Dembélé, ex-maire de Karangaso et Salia Dioné, ex-maire de Baramba.

    Nous avons, dans le courant de la semaine écoulée, approché les trois détenus qui ont accepté de nous donner leur version des faits.

    Ils reconnaissent chacun la disparition d’une importante quantité de céréales dans leurs communes respectives mais contestent l’accusation de détournements. Selon eux, ces céréales ont été cédées aux populations à crédit alors que la loi instituant ses banques interdit toute vente à crédit. Une chose est, à leurs yeux, de violer l’interdiction et une autre chose est de soustraire frauduleusement les denrées. A la question de savoir pourquoi ils ont  vendu à crédit alors que la loi l’interdisait, ils nous répondront qu’ils l’ont fait par compassion pour leurs administrés affamés et pauvres.

    Pour recouper ces informations, nous nous sommes rendus à la police de Koutiala où nous rencontré des agents en charge de cette affaire. Pour eux, la compassion alléguée par les détenus n’est qu’un prétexte pour justifier leurs détournements. Les enquêteurs diront s’être rendus dans les différentes communes avoir découvert que l’écart existant entre les céréales vendues à crédit et celles disparues sans raison valable est considérable. "Seule une infime partie a été vendue à crédit aux populations et le reste détourné!", révèle-t-on à la police. D’ailleurs, ajoute-t-on, si les ex-maires poursuivis ne se reprochaient rien, ils n’auraient pas, à la nouvelle d’une enquête imminente, tenté de boucher vaille que vaille les trous qu’ils ont creusés dans les banques de céréles en faisant mettre aux arrêts les rares débiteurs des banques de céréales. Un haut gradé de la police de Koutiala de conclure avec autorité: "Ces trois-là peuvent tout dire mais ils ne peuvent contester le sens  de la loi. Détourner, au sens légal, c’est simplement utiliser un bien public dans un but ou d’une manière que la loi n’autorise pas. A ce que je sache, les détenus n’ont pas fait autre chose."

     

    Abdoulaye Guindo, envoyé spécial à Koutiala

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