Des vendeurs hostiles au projet d’aménagement du marché ont incendié hier la mairie de Daoudabougou : Cinq véhicules et une vingtaine de motos emportés par les flammes, des documents partis en fumée

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    Le bilan est lourd : cinq véhicules dont deux pour les agents de la mairie et trois pour les visiteurs ainsi qu’une vingtaine de motos ont été brûlés. Les documents administratifs sont aussi partis en fumée. Des agents de la mairie ont été sauvés de justesse.

    Hier, aux environs de 9 heures, lorsque les agents recenseurs de la Mairie de Daoudabougou se sont rendus au marché afin de recenser les vendeurs, ils ont été empêchés dans leur travail par ces derniers hostiles au projet de recensement.

    La police étant intervenue pour aider les agents recenseurs à effectuer leur tâche, les bouchers, les femmes du marché… se sont violemment dressées contre elle.

    Des policiers ont ainsi été grièvement blessés au cours de l’échauffourée. C’est ainsi que les policiers ont riposté en lançant des gaz lacrymogènes. Malgré cela, la police a été impuissante face aux manifestants déchaînés. C’est ainsi qu’une foule de personnes en colère s’est dirigée vers la mairie. Des agents de la mairie ont pris la poudre d’escampette. Ce fut un véritable sauve qui-peut. Beaucoup d’entre eux sont sortis par la petite porte en escaladant des murs. Les habitués du marché ont ainsi brûlé des véhicules, des motos qui se trouvaient dans la cour avant de mettre le feu aux locaux de la mairie. Ils ont, en outre, saccagé la maison du gardien puis volé ses biens.

    Le malheureux n’a plus que ses yeux pour pleurer. Nous avons approché sa mère, sa femme et ses enfants très éprouvés. Aussi, d’autres manifestants, de passage, s’en sont pris à une BMW, stationnée auprès de l’ADASCO, en brisant ses vitres. Ils se sont également attaqués à des vendeurs de téléphones et autres articles se trouvant aux alentours de la mairie.

    Après ces actes de vandalisme, des renforts mixtes sont arrivés sur les lieux pour disperser les manifestants. Interrogé par nos soins, le maire délégué de Daoudabougou, Yssa Claude Touré, nous a livré sa version des faits.

    D’après lui, une commission de marché a été mise sur place il y a environ six mois. Elle est dirigée par Madjou Dembélé. L’objectif visé est d’améliorer les recettes des 18 marchés que compte la commune. “Nous avons fait presque tous les marchés de la commune “, a indiqué Yssa Claude Touré. “En ce qui concerne le cas de Daoudabougou, il s’agit de l’aménager pour le rendre moderne “. Le processus a commencé avec l’opération de  recensement au cours de laquelle des gens sont venus démarcher la mairie pour acquérir des magasins et aménager des immeubles. Une campagne de sensibilisation était en cours pour faire accepter l’opération de modernisation du marché.

    L’orateur,  a expliqué que les détenteurs de contrats de bails n’ont pas à s’inquiéter car le droit est égal à tous. “Nous allons travailler dans la légalité “, a affirmé l’édile. Or, il s’est avéré que les protestataires ne détiennent  aucun contrat ni l’ancien ni le nouveau.

    D’ailleurs, certains parmi eux n’habitent même pas le quartier, a-t-il relevé.

    Yssa Claude Touré, de préciser que ce sont ces personnes mécontentes qui sont allées sensibiliser les vendeurs pour ne pas accepter l’opération d’aménagement du marché.

    Les personnes interpelées au cours de l’opération de déguerpissement ont été placées en garde à vue au commissariat de police du 4ème arrondissement. Selon une source proche du dossier, le député Oumar Mariko qui s’était rendu sur les lieux, a failli être frappé par des gens pour avoir demandé à la police de libérer les manifestants. A l’entendre, ce sont les maires qui s’en prennent toujours injustement aux droits des pauvres. Il a quitté en catimini les lieux, a précisé notre source. A noter que la mairie de Daoudabougou devait célébrer une vingtaine de mariages ce dimanche.

    Falé COULIBALY

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