Racky Talha est une sénégalo-malienne, avocate de son Etat et ayant en charge la gestion de la Société VALIMEX, une entreprise spécialisée dans la fabrication des supports aluminium au Mali. Elle emploie environ 80 personnes. Mais depuis Août dernier, les salariés n’ont perçu un kopeck de leurs dus. Nombreux parmi eux souffrent de maladie, incapables de se faire soigner faute de moyens. Un des travailleurs est même décédé par manque de soins médicaux. C’est dans un dénouement total que ces chefs de famille ont survécu au mois de Ramadan et à la fête Aïd El Fitr.
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Afin de protester contre cet état de fait et face à ce qu’ils qualifient de mépris de la part de la Directrice, ils ont adressé un préavis de grève le 02 novembre dernier à la Direction avec ampliation à la Centrale Syndicale, à l’Inspection de Travail et au Tribunal de Commerce. L’UNTM a alors immédiatement entamé une négociation avec le patronat.
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La Directrice a justifié le retard dans le payement des salaires par des contraintes de trésorerie. L’Entreprise traverse en ce moment une passe difficile et n’a pas encore recouvré ses créances s’élevant à plusieurs centaines de millions de nos francs. Qu’à cela ne tienne. L’UNTM a alors proposé que la direction lui donne mandat de mener les démarches pour recouvrer ces fonds permettant de payer les travailleurs. La direction est restée sourde à cette offre. Les négociations ont donc échoué.
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L’Inspection de Travail de son côté, n’a pas jugé utile de lever le petit doigt. Quant au Tribunal du Commerce, il a ordonné à la Directrice de remettre les travailleurs dans leurs droits et dans les plus brefs délais. Mais rien à faire. La Directrice est du genre coriace. Appartenant déjà à un cabinet d’avocats, elle connaît parfaitement les rouages de la justice et entretient des relations très étroites avec du beau monde. Bref, toutes les tentatives en vue d’un dénouement heureux de la crise sont restées vaines.
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Las, les travailleurs décidèrent de passer à la vitesse supérieure le mercredi dernier. Puisque la Directrice affichait une totale indifférence à leur égard, ils ont maladroitement tenté de se faire entendre en fermant le portail de l’usine afin de contraindre la Directrice à les écouter. Cette dernière, prétextant une séquestration a immédiatement alerté le procureur de la Commune IV lequel a fait appel à la police. Alerté, l’UNTM à son tour, envoya une équipe sur place afin de ramener le calmer. Mais rien n’y fit. Les policiers avaient reçu ordre d’embarquer tout le monde et de les conduire au Commissariat de police. Là, ils furent accusés de séquestration et gardés à vue pendant 72 heures sur ordre du procureur. Traités comme des délinquants, ils ne reçurent même pas de quoi se nourrir. Pour des pères de famille déjà démunis, ces trois jours ont été un véritable calvaire…
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Présentés au Procureur, certains furent inculpés tantôt pour vol, tantôt pour agression sur la personne d’un huissier. Les accusés nient catégoriquement ce montage n’ayant pour seul but, l’intimidation et la diversion. Ils n’ont pas tort …
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A la fin des interrogatoires, 17 d’entre – eux furent élargis et les sept autres retenus pour des motifs cités plus haut. Il aurait donc suffit seulement d’une plainte pour vol et agression de la part de la directrice, sans enquête préliminaire, sans confrontation pour que de pauvres citoyens, n’ayant pourtant aucun antécédent judiciaire, soient inculpés et incarcérés au vu et au su de tous. Vous avez dit Etat de droit ? Hum !
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La Centrale Syndicale n’a pas du tout apprécié cette tournure malheureuse des événements. Elle entend le faire savoir le moment opportun et de la plus belle manière. Quant aux travailleurs, nombre d’entre eux préfèrent désormais le chômage que d’être employé dans cette société qui n’a que du mépris pour son personnel. Ils veulent seulement leurs salaires et leurs droits. POINT !
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Rappelons, en attendant, que l’Entreprise VALIMEX est actuellement la propriété d’un libanais, du nom de Fadoul KARA résidant, aux dernières nouvelles, au Burkina Faso et qui en était l’actionnaire principal. Elle a connu une première faillite avant d’être relancée et confiée à Madame Racky Talha, l’actuelle directrice. Elle se trouve malheureusement aujourd’hui en état de déliquescence : pas de stocks, pas de commandes, presque pas de matériels de travail, pas d’activités à proprement parler et des travailleurs au bord de la démission. En somme, l’entreprise se dirige vers une mort programmée.
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A suivre…
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B.S. Diarra
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