Depuis la maison centrale d''arrêt où il purge une peine de ans de prison…rn«Eric», rebaptisé «Patrick de Paris» fait plusieurs autres victimes dont un chef religieux à Koulikoro

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    « Bj’r… J’m’appelle Patrick et j’suis de Paris…Ben voilà, en route sur Bamako, suis tombé en panne dans ce village à 60 kilomètres de San et… ». Et voilà : parlant le français de France et avec l’accent d’un parisien, Mohamed Sangaré surnommé « Eric de Paris », même en prison continuait son jeu. Il vient de faire de nouvelles victimes pour un montant d’un peu moins d’un million F CFA.
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    rnLes lecteurs se souviennent certainement de ce jeune homme doué d’une intelligence hors du commun. Sans avoir jamais foulé le sol français, il parvenait, ou du moins, il parvient encore, à se payer la tête de certaines personnes plutôt naïves.
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    rnIl y a environ six mois, il a été arrêté et écroué pour les mêmes délits: arnaque et escroquerie. Dans notre article retraçant le film des évènements, au moment des faits, nous écrivions ceci : « ERIC, LE FRANÇAIS DE FRANCE AUX ARRÊTS – Un escroc capable de dédoublement de personnalité :
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    rn«Au téléphone, il se faisait passer tantôt pour un français de France, tantôt pour un paysan quelque part dans une bourgade avec une parfaite imitation des accents respectifs. Ses victimes n’y voyaient que du feu. Il réussissait son coup  huit fois sur dix. L’Epervier du Mandé vient de mettre fin à sa carrière.
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    rnIl s’appelle Mohamed… Touré ou Sangaré si l’on en croit à la fois ses déclarations et les pièces trouvées en sa possession. Affectueusement appelé Momo, il est Etudiant à l’ENA  en 2ème Année. Signe particulier : Genre beau garçon, angélique;  jeune et d’une intelligence hors du commun. Capable d’un dédoublement de personnalité de manière spontanée. Méthodique et fin calculateur ;  Maîtrise parfaite du français et du bambara. Difficile pour ses victimes de résister à son charme. A tout pour être un parfait escroc. Sa stratégie était renversante par sa simplicité mais admirable par son efficacité ».
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    rnMais suite aux nombreuses plaintes enregistrées par le Commissariat de Police du 3ème Arrondissement, l’Epervier du Mandé parvint à mettre la main sur lui à travers ses nombreux appels téléphoniques.
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    rnSa stratégie consistait à réclamer des cartes de recharges pour le téléphone d’un paysan qui lui serait venu au secours en pleine campagne. Il imitait alors avec la même perfection, l’accent de ce paysan peulh, Bôbo, ou Bambara. Aucune inquiétude pour le remboursement des frais engagés par son bienfaiteur : il ramène avec lui un véhicule 4X4 qu’il vendra une fois à Bamako. Convaincue qu’elle avait à faire avec un honnête français de France, la victime, aussi bien par naïveté que par avidité ne se méfiait pas. Les cartes de recharges envoyées étaient alors vendues sur le marché. Les préjudices causés à ces premières victimes s’élevaient à une dizaine de millions F CFA.
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    rnUne fois écroué, l’ont croyait la page tournée. Mais de la Maison Centrale d’arrêt de Bamako où il séjourne désormais après sa condamnation de deux ans de prison ferme, Eric de Paris s’est rebaptisé «Patrick de Paris». Le même coup lui valu aujourd’hui 850.000 F CFA soutirés sur un fonctionnaire et chef religieux sis à Koulikoro la semaine dernière. Ces bons messieurs n’arrêtaient pas d’envoyer des cartes de rechange surtout de « Orange » au richissime Patrick de Paris en route sur Bamako à bord  d’une 4X4 Touareg. Notre fonctionnaire en question s’est presque ruiné. Il finit par contracter des dettes en attendant l’arrivée de Patrick. Il n’arriva jamais. Il envoya plutôt un faux numéro d’un mandat de 2 millions F C FA devant être perçus à Western Union.
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    rnC’est seulement au moment où le bénéficiaire tenta de rentrer en possession de cette somme fictive, qu’il s’aperçut de l’escroquerie. Il faillit même être arrêté pour émission de faux documents. Il se rendit alors de ce pas au Commissaire du 3ème Arrondissement pour porter plainte. Il n’était pas au bout de ses surprises. Avant même qu’il termine sa déposition verbale, l’Inspecteur Papa Mambi Keïta lui livra la suite de son histoire. C’était la méthode de Eric de Paris. Pour les besoins de la cause, il s’est fait appelé Patrick, mais toujours de Paris. Une nouvelle enquête s’ouvrit.
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    rnDe la Maison Centrale d’arrêt, Mohamed Sangaré fut ramené au Commissariat de police pour un nouvel interrogatoire. Eh oui ! Même étant en prison, les fauteurs de trouble ne sont pas en securité avec l’Epervier du Mali, pourvu qu’ils restent corrects. Interrogé, Eric finit par reconnaître les faits et avoua tout.
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    rnCe sont deux voisins de prison, impliqués dans une affaire de vol et de détournement d’un peu moins d’une centaine de millions de F CFA qui lui auraient promis de le faire libérer s’il parvenait à les procurer régulièrement de cartes de recharges leur permettant de joindre leurs complices à l’extérieur et d’accéder à ces dizaines de millions F CFA, leur assurant la liberté à tous. Et Eric, ou du moins, Patrick jouât le jeu. Voilà le coup foiré. Le prisonnier a été une fois de plus présenté au procureur avant de regagner la prison. Incorrigible Eric de Paris !
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    rnB.S. Diarra
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