Le lundi 6 septembre 2010, une femme d’une quarantaine d’années tenant les mains de deux enfants dont elle était partie acheter les habits de fête du Ramadan, a été victime de vol au grand marché de Bamako. Les voleurs après l’avoir repérée, ont subtilisé de son sac le portefeuille qui contenait la somme de 20 000 FCFA.
C’est au niveau de l’artisanat que la pauvre dame s’est rendue compte du vol de son argent, quand elle a voulu sortir son portefeuille pour payer un article. Longtemps tétanisée, elle n’a pu retenir ses urines sous l’effet du choc qu’elle a ressenti. Elle cria de toutes ses forces. Les gens accoururent de tous les coins pour voir ce qui se passe. Elle pleurait à larmes chaudes.
La pauvre dame a failli laisser tomber ses pagnes, n’eurent été les bonnes volontés qui se sont approchées d’elle pour la tenir. On lui consola et la conduisit dans la cour de la Direction commerciale de la Sotelma , pour verser de l’eau sur son pagne afin de faire disparaître les traces d’urine. Un homme sortit 10 000 FCFA, un second 5000F puis une troisième personne vint lui tendre un billet dont nous ignorons le montant. C’est ainsi que la dame revint à elle-même.
Le grand marché de Bamako est devenu une sorte de Somali land. Là bas, les vols se font en toute impunité sous le regard impuissant des forces de sécurité déployées à divers endroits et postes de contrôle du marché. A longueur de journée, on entend des vols par menace, par arrachée des sacs à main, de portables et autres objets de valeur.
L’approche des fêtes est le moment propice pour ses voleurs qui passent la journée à faire pleurer les gens qui se rendent au marché, en leur dépouillant de leurs biens. Ces malfaiteurs n’ont-ils pas la bénédiction des agents des forces de l’ordre? A cette question, beaucoup de personnes répondent par l’affirmative, vu le nombre de postes construits dans cette partie du centre ville de Bamako.
Un agent qui a requis l’anonymat nous a fait savoir qu’il est difficile voire impossible de débarrasser le marché des voleurs. La plupart d’entre eux seraient les fils ou les accompagnateurs des mendiants qui sillonnent, à longueur de journée, les différents marchés de Bamako. Ils connaissent tous les coins et recoins et ont étudié le comportement de tout un chacun. Certains dont les parents passent la nuit devant les boutiques et places publiques sont nés et grandis dans les marchés. Ils deviennent du coup des vagabonds et se lancent dans le vol, a expliqué notre agent.
«C’est la mendicité qui est à la base de tout cela. Tant qu’il y aura ces mendiants ambulants et leurs accompagnateurs, nous fabriquerons des voleurs invétérés qui ne reculent devant rien», a martelé un autre.
Nous sommes tous interpellés, et chacun doit réfléchir sur le phénomène qui perdure afin d’y trouver des solutions. Les autorités doivent également prendre des mesures coercitives à la sénégalaise pour interdire ou réduire la mendicité au Mali.
Hassane Kanambaye