Départ de Bazoumana : De grosses pertes pour le Mali

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    L’annonce avait été faite en début de semaine dernière. Et les choses commencent à se préciser. Difficile aujourd’hui de joindre l’intéressé d’autant plus qu’il serait très avancé dans des partenariats tissés au Sénégal. Côté pouvoirs publics, c’est le silence radio. Or, un pays aussi pauvre que le nôtre, le Mali, n’a aucun intérêt à laisser partir un opérateur économique du calibre de Bazoumana Fofana. Si le souci de développement avait guidé les autorités, nul doute qu’elles doubleraient d’efforts pour empêcher cela.
    Certains employés de l’opérateur commencent déjà à s’inquiéter. Ils ont en mémoire la mésaventure de leurs concitoyens de l’Office du Niger. Dans les années 96, en effet, Bazoumana Fofana avait joint ses efforts et moyens à l’Office du Niger. Le partenariat permit de faire tourner les quatre usines léguées au Mali par les colonisateurs. N’eut été la mauvaise foi de la Direction Générale de l’Office, aidée en cela par la boulimie des autorités politiques de l’époque, le partenariat allait durer. Des centaines de familles tiraient leurs épingles du jeu. Des travailleurs avaient de quoi s’occuper.
    L’Office du Niger et l’Etat percevaient des recettes. Mais, des esprits malintentionnés mirent fin au partenariat.
    Conséquences, les usines de l’Office du Niger ont arrêté, puis chômé. Des emplois perdus. Pire, Bazoumana Fofana laissa dans l’affaire son titre foncier. Saisie, la justice est jusque-là incapable de trancher, de dire le droit.
    Des barons du régime, proches du système ont tout fait pour empêcher la justice. Ils ont pour noms : Me Mountaga Tall, Me Abdoulaye Garba Tapo, , Dionké Yaranangoré dit Babou Yara, Cheick Sadibou Cissé, entre autres.
    L’un des protagonistes, Me Mountaga Tall est aujourd’hui membre du Gouvernement du Président Ibrahim Boubacar Kéïta.
    Normalement donc, celui-ci devrait s’investir pour que justice soit rendue à Bazoumana Fofana. Il a été pourtant sollicité. Ses proches collaborateurs ont aussi mis au parfum de l’affaire. Malgré tout, l’affaire n’a pas évolué. Voir dans ces conditions que l’emploi est au cœur des grandes lignes présidentielles, cela dépasse l’entendement. Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta doit pourtant savoir que notre pays ne regorge que de gros importateurs. Il sait bien que des empois ne se créent pas avec les importations. Seules, les installations d’usines peuvent créer des emplois.
    Notre pays avait donc une belle chance avec Bazoumana Fofana qui s’était engagé dans ce sens. Il avait déjà apporté la preuve à l’Office du Niger. Mieux, il s’est constamment décidé d’investir encore dans son pays.
    Faute de répondant, voilà qu’il voudrait prendre ses valises pour les poser au Sénégal. Imaginez un seul instant que Bazoumana Fofana aille construire des usines là-bas, y investir, que penserait-on du Mali ? Ne serait-ce pas une honte pour nos autorités ? Quel autre investisseur oserait venir mettre son capital au Mali après tout ce qui est arrivé à Bazoumana Fofana ?
    C’est donc le lieu d’interpeller, une fois de plus, les autorités. Bazoumana Fofana ne demande ni l’or, ni le diamant à son pays. Il réclame seulement la justice, l’équité. Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta et ses collaborateurs sont tenus de faire régner cette justice. Sinon, les investisseurs, nationaux et étrangers, fuiront notre pays.

    B.KONE

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