4 voleurs aux arrêts, 10 motos de marques Jakarta saisies et un arsenal de matériel de falsification découvert, c’est le résultat d’une descente de la brigade de la gendarmerie de Kalaban-Coro, dans la banlieue bamakoise, sur le nid d’un réseau de voleurs de motos à Kabala. C’était le 22 mars dernier.
A l’origine de ce démantèlement, il y a un homme. Un civil répondant au nom de Mamadou Kéïta, domicilié à Kalaban-Coro. Le sieur Kéita dont on a volé la moto il y a peu, s’était rendu à Kabala pour s’acheter une moto Jakarta occasion pour se ” débrouiller “, comme on dit chez nous. Le client qu’il est, découvre dans le lot de marchandises exposées (motos proposées à la revente), sa moto volée. Il informe aussitôt le lieutenant Sékou Boucadary Dagnoko, chef de Brigade territoriale de la gendarmerie. Une équipe de la Brigade a été envoyée sur place pour cueillir 4 larrons sur les cinq que compte le réseau.
Ils ont ensuite été déférés devant le procureur de Kati. C’était aux environs de 14 heures quand Mamadou Kéïta s’est rendu à Kabala pour s’acheter une “Jakarta occasion ” chez le revendeur et réparateur Drissa Diakité. Dans le pâté de motos exposées sur les lieux, le choix de M. Kéita porte sur une moto qui ressemble fort à la moto qu’on lui a piquée. Ainsi, pour s’assurer, il approche, sort de sa poche la clé secours et l’actionne, et en une demi-tour de clé, la Jakarta a répondu. Convaincu que, c’est sa moto volée, ce dernier alerte aussitôt, le Lieutenant Dagnoko, qui rallie immédiatement Kabala avec une équipe d’agents. Le réparateur vendeur et désormais receleur, Drissa Diakité est arrêté.
A côté de lui se trouvait assis Bréhima Doumbia, domicilié à Kalaban-Coro, réputé fournisseur de motos Jakarta occasion. Ce dernier aussi est mis aux arrêts et la litigieuse Jakarta saisie. Au cours de leur interrogatoire, Bréhima et Drissa Diakité révèlent l’existence de complices dont un certain Kalilou Haïdara. Ce dernier, domicilié à Kalaban-Coro aurait déjà fourni au moins une trentaine de motos Djakarta à Drissa et Bréhima. Le grappin fut mis sur ce grand ” distributeur-fournisseur ” de Jakarta volées et l’on remonta à un quatrième larron, qui se prénomme Salif Traoré. Celui-ci semble être le cerveau de la bande et vit à Kabala. De son interrogatoire, il ressort qu’il recrute et arme toute une équipe de voleurs et de braqueurs opérant dans Bamako et alentours. Ce sont ces derniers qui sont chargés de lui apporter chaque jour des motos Jakarta à prix modique. Une perquisition sur son domicile a été effectué et qui a ouvert la boîte de Pandore et le lieutenant et son équipe découvrent le pot-aux-roses : un vrai arsenal de matériels et d’outils s’y entasse qui pour dépanner ou changer de façade, qui pour refaire le numéro de cadre ou de série de la moto nouvellement ” acquise “. C’est donc après un tour dans cet ” atelier de montage ou de remontage ” que chaque engin parvient à Kalilou Haïdara, l’agent commercial. Qui à son tour dispose de tout un arsenal pour établir des fausses factures et toutes autres pièces de vente pour donner un semblant de légalité à la moto. Et c’est une vraie chaîne dont la queue est le revendeur-dépanneur, Drissa Diakité. Au total, ce sont 10 motos qui ont été retrouvées dans l’appartement de Salif, chef de la bande, ainsi que des treillis militaires. Une vraie moisson pour cette brigade, l’un des parents pauvres de la gendarmerie nationale. Elle en appelle, d’ailleurs, à la collaboration de toute la population.
Aliou Touré