Démantèlement d’un vaste réseau de voleurs de Mercédès -190 :Leurs cibles préférées : les usagers des bars, boîtes de nuit et… des Mosquées

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    Spécialisés dans le vol de voitures Mercedes 190, ils s’étaient, jusqu’à ce jour contentés d’opérer nuitamment au niveau des bars et autres maquis de la capitale. Dieu n’y voyait certainement pas grand inconvénient. Mais quand ils ont choisi les mosquées et vendredis, jours de prière collective, là, le «Vieux» n’a pas aimé. Le sacrilège ne resta pas impuni.

    Au moins une trentaine de véhicules, tous de marque MERCEDES-190, découverts dans leur sillage. Ce réseau de voleurs s’était spécialisé dans ce type d’opération et affectionnait particulièrement cette marque Allemande. Leur théâtre d’opération: les parkings (avec une préférence pour celui de l’aéroport Bamako-Sénou), les bars et autres maquis de la capitale.

    Grande était alors la surprise des usagers de constater la disparition de leur auto après avoir pris leur pot dans le bistrot ! Les pauvres croyaient, dans un premier temps, être sous l’effet du breuvage qu’ils venaient d’ingurgiter avant de se rendre compte qu’elles étaient tout simplement d’être victimes de maraudage.

    Disposant de clefs passe-partout susceptibles, à la fois d’ouvrir les portières et de mettre le moteur en marche, ils n’éprouvaient aucune difficulté à conduire ensuite leur butin chez d’autres complices au niveau du marché de Médina-Coura, lesquels procédaient, dans un temps record, à la mise en pièces détachées du véhicule. Il leur fallait une trentaine de minutes pour conclure l’opération.

    Enhardis par l’impunité après plusieurs exercices, ils ont décidé de franchir le cap. Plus question d’attendre la nuit ou se contenter des parkings de l’aéroport, des bars et maquis de la place. Ils se tournèrent alors vers les mosquées, ces lieux de culte qui rassemblent tous les vendredis des milliers de fidèles avec une certaine proportion de propriétaires de véhicule dont la marque Mercedes-190.

    Pendant que les fidèles étaient occupés par leur prière hebdomadaire, nos malfrats opéraient en toute tranquillité. A la fin de la séance de dévotion, les victimes ne se retrouvaient, avec comme seules preuves attestant qu’ils furent un jour propriétaire de véhicule, que leurs clefs.

    Leur dernière opération remonte à un peu plus d’une semaine à la «mosquée -YATTABARI», contigüe au marché de Médina-Coura. Il se trouve que la victime s’était rendue à la mosquée en compagnie de toute sa petite famille. Ce ne sont pas les malédictions des fidèles qui manquèrent ce jour.

    Les victimes ignoraient évidemment que quelques mètres seulement plus loin, légèrement au pied de la colline du Point-G, que leurs véhicules subissaient au même moment une opération d’escamotage en règle. En espace d’une trentaine de minutes en effet, la voiture était mise en pièces détachées et bien malin le propriétaire qui pouvait désormais jurer de son droit sur le bien.

    Parmi les victimes identifiées, figurent deux policiers (l’un d’entre eux avait perdu son arme de service resté dans son véhicule).

    L’Epervier du Mandé : le bras vengeur de Dieu

    Les fidèles des mosquées n’avaient le moindre doute quant à l’arrestation très prochaine des malfrats car, convaincus que c’est à Allah en personne qu’ils venaient de s’en prendre en opérant au niveau des mosquées.

    Le Divin semble, à son tour, avoir choisi l’Inspecteur Principal Papa Mambi Keïta, surnommé l’Epervier du Mandé, pour venger ses adorateurs.

    Après avoir reçu les plaintes consécutives, le limier se mit à la tâche. Ce n’était pas la première fois qu’il traitait une affaire de ce genre. Au mois d’octobre dernier, sa brigade de recherches (BIJ) avait démantelé un réseau similaire dont les membres affectionnaient également les véhicules marque Mercedes 190. Les propriétaires de ce label croyaient être désormais à l’abri. Mais, c’était ignorer l’existence de cet autre réseau.

    Puisque la première affaire a permis au policier de se procurer de nombreux petits tuyaux dans le domaine (la première l’avait conduit chez les garagistes les plus insoupçonnés de la place), il n’eut cette fois-ci beaucoup de mal à réunir les premiers indices.

    De fil en aiguille, il remonta la filière et finit par mettre la main sur la quasi-totalité des suspects.

    Le cerveau du groupe s’appelle Bakari Dembélé. Il est dépositaire de la clef-passe-partout. Il a séjournée 7 ans à l’étranger dont 3 en Europe et 4 aux Etats-Unis d’Amérique. Il n’a pas hésité à déposséder son propre voisin de quartier.

    Daouda Traoré dit Daou et Nouhoun Camara alias « Anglais », eux, n’étaient pas des receleurs ordinaires. Ils étaient les champions incontestés de l’escamotage, capables de réduire en tas de ferraille un véhicule en l’espace d’une demi-heure… L’arrestation de Daou a été pour le moins musclée.

    BS.Diarra

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