Délivrance des Cartes d''identité : L’attitude révoltante du 11e arrondissement

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    Décidément, rien ne va plus au sein de certains secteurs de l’administration malienne. C’est le cas du 11e arrondissement de Bamako, où la population, pour des raisons multiples, est confrontée à un accès très difficile à la carte d’identité.

    Aujourd’hui, pour décrocher la précieuse pièce, il faut effectuer un véritable parcours du combattant. Les personnes intéressées doivent se présenter depuis 4 heures, voire 3 heures du matin, pour espérer figurer sur la liste requise à satisfaire chaque jour.

    Mais l’attitude du 11e arrondissement est tout simplement révoltante. En effet, ce commissariat, étant situé en Commune V et étant censé prendre en compte tous les habitants de ladite Commune, on ne comprend pas pourquoi les policiers chargés de la délivrance de la carte d’identité refusent de prendre en compte les personnes habitant à Daoudabougou, surtout que ce quartier est directement contigu au commissariat.

    A noter que la voie allant à l’aéroport sépare le 11e arrondissement et ledit quartier. Pourtant, c’est le 4e arrondissement qui achemine les personnes n’ayant pu avoir accès à la carte vers celui du 11e. Et la plupart de ces personnes viennent de Daoudabougou. Pourtant, ce quartier relève bien de la compétence de ce service.

    Selon nos sources, des personnes n’ habitant pas la Commune V ont facilement accès aux cartes d’identité. Et la plupart de ces personnes ne sont pas des Maliens : ce sont en général des Nigérians, des Ghanaens et d’autres ressortissants africains.

    C’est ainsi qu’une femme qui habitait en Commune III, et dont l’ancienne carte avait été délivrée par le 3e arrondissement, s’est vue refusée sa carte. Pourtant, la femme avait déclaré qu’elle loge actuellement en Commune V, plus particulièrement à Daoudabougou. Aussi, son domicile est plus proche du 11e arrondissement que de celui du 4e arrondissement.

    A un demandeur qui attendait à la police depuis 4 heures du matin, l’agent chargé de la délivrance des cartes signifia, après vérification, qu’il doit aller voir du côté du 4e arrondissement. Malgré ses explications, l’agent est resté sourd et est même allé jusqu’à le menacer de l’enfermer, s’il insistait. Aussi, la question se pose : le commissaire de police est-il au courant de ces pratiques malsaines au sein de son service?

    Ensuite selon des sources bien informées, ces cartes sont jalousement cachées, pour être ensuite délivrés moyennant des sommes allant de 5000 à 10 000 FCFA.

    Il est vrai que la situation actuelle s’y prête, avec l’organisation des concours d’entrée à la fonction publique, la veille de la rentrée des classes et surtout, la constitution des documents administratifs.

    Aujourd’hui, tout le monde veut comprendre si Daoudagougou ne relève plus du domaine du 11e arrondissement. Au moment où les autres commissariats exhortent les habitants à venir chercher leurs pièces d’identité, le 11e arrondissement se caractérise par une gestion opaque de ses cartes.

    En tout cas, un appel pressant est lancé aux plus hautes autorités, notamment au département de la sécurité intérieure, en vue de mettre fin à ces pratiques incensées qui n’honorent pas la police nationale.

    Les auteurs de tels actes doivent comprendre que la police a d’autres défis à relever, notamment l’insécurité grandissante dans la capitale.

    Sadou BOCOUM

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