La macabre découverte du corps en pleine décomposition d’une certaine Wassa Kanté, fille de joie de son vivant, a sérieusement troublé la quiétude des populations résidant non loin de la maternité de Sogoniko. Trois hommes suspectés d’avoir participé à ce crime odieux sont actuellement en garde à vue au commissariat du 7e arrondissement, mais le présumé auteur principal du meurtre, un Burkinabè du nom de Zeba Hamadou, court toujours.
Dimanche 16 juillet, aux environs de 10 heures, le Commissariat de police du 7e arrondissement a été informé qu’il se dégageait une odeur putride en provenance de la chambre occupée par un dénommé Mohamed dans une concession faisant face à la maternité de Sogninko.
Les éléments du commissaire Léa se sont immédiatement transportés sur les lieux, accompagnés d’un des médecins du Centre de santé. Au départ, ils croyaient que la porte était verrouillée, mais ils découvrirent par la suite que le battant avait été tout simplement tiré. A l’intérieur de la chambre, le corps d’une femme gisait dans un matelas, pieds et mains liés. Le docteur estima que le décès remontait au moins à quatre jours.
La police a donc ouvert aussitôt une enquête, nous a déclaré l’Inspecteur Bedos et mis la Brigade de recherches sur les traces du locataire de la chambre, Mohamed, un Burkinabé, de son vrai nom, Zeba Hamadou, qui se fait aussi appeler Francis. Au cours de ses investigations, la police a tout d’abord interpellé, Ousmane Duno, un Guinéen qui partageait la même chambre que lui, puis Ibrahim Maïga, avec lequel il travaillait et Samba Diarra, un jeune homme qui vend du café en face du lieu du crime.
Samba Diarra a confié aux enquêteurs que le jeudi 13 juillet, très tôt dans la matinée, alors qu’il était devant sa table de café, il a aperçu Mohamed en compagnie d’une autre personne et d’un pousseur à bras dont le pousse-pousse était chargé d’ustensiles de cuisine. Mohamed lui affirma qu’il déménageait les effets de sa femme. Pour sa part, Ousmane Duno déclarera que cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait pas revu son compagnon de chambre. Car, selon lui, très souvent Mohamed lui demandait de libérer les lieux, sous le prétexte qu’il devait recevoir des gens. C’est ainsi qu’Ousmane avait opté pour un endroit de fortune à l’autogare. Le jeudi 13 juillet, quand il est passé voir son colocataire pour récupérer ses effets personnels, il a trouvé la porte close. Il a donc demandé des nouvelles de Mohamed au vendeur de café Samba, qui lui a répondu que ce dernier avait déménagé. Dés lors, il n’était plus repassé sur les lieux, à part le jour où le corps de Wassa a été retrouvé.
Ibrahim Maïga, quant à lui, affirme avoir plusieurs fois conclu des affaires avec Mohamed, sans toutefois le connaître intimement. Ce n’est que suite à un cas de vol où ce dernier était impliqué qu’il se serait rendu compte que Mohamed n’était pas de bonne moralité. Dés lors, il aurait préféré couper les ponts avec lui.
D’après les investigations de la police, dans la nuit du mercredi au jeudi 13 juillet, aux environs de deux heures du matin, Mohamed et l’un de ses compagnons ont été aperçus dans le cabaret de Moussa Théra, derrière l’autogare. Ils avaient consommé abusivement de l’alcool avant d’embarquer Wassa dans un taxi. C’était la dernière fois que l’on a vu la jeune femme vivante. Quant aux circonstances exactes de sa mort, elles demeurent toujours inexpliquées.
Les trois suspects nient avoir quoi que ce soit à voir dans ce meurtre. L’enquête suit son cours et la police recherche toujours activement le fugitif
Pierre Fo’o MEDJO“