Dans le litige foncier qui les oppose à Mamadou Dramera : Les Jeunes de Sogoniko promettent un « Printemps arabe »

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    Après la fête de Ramadhan, le groupe de jeunes de Sogoniko, avec à leur tête Dramane Coulibaly dit Bako sont sur le point d’allumer de nouveau le feu jusqu’à  la récupération de  leur terrain de football. Les mille et un scandales de Sogoniko, en perspectives.

    Inutile de dire que le torchon brûle ardemment entre les jeunes de Sogoniko et le jeune opérateur économique, Mamadou Dramera, au sujet d’un espace servant de terrain de foot à la jeunesse de Sogoniko en général et plus particulièrement aux jeunes d’une équipe, dénommée « Bako club ».

    Cette affaire  remonte à 2009 et depuis deux ans, les moments de tension se succèdent. Le plus marrant dans cette histoire est que la propriété de ce terrain situé près des Halles de Bamako est réclamée par toutes les deux parties, à savoir  Mamadou Dramera dit « Bama », fils de l’opérateur économique Lobo et la jeunesse du quartier de Sogoniko. Chacune dispose d’arguments plus ou moins convaincants. Et des deux, celui des jeunes s’accordent plus avec la raison. Car ceux –ci affirment, avec un plan et le titre provisoire à l’appui  que ledit espace est bien destiné au terrain de foot, comme cela est le cas dans tous les plans d’urbanisation sérieux. D’ailleurs, certains soutiennent et jurent la main sur le cœur que c’est le maire actuel même de la CVI, Souleymane Dagnon qui a donné cet espace aux jeunes pour répondre à  leur doléance de terrain de foot. Compte tenu du fait que l’aménagement d’un terrain de foot ne nécessite pas la construction d’infrastructures, l’espace resté vide aurait captivé l’appétit du jeune Dramera. La nature humaine ayant horreur du vide, celui serait arrangé à se faire non seulement un titre mais aussi un autre plan sur  le dit site. Lequel plan, qui ne prévoit aucunement un terrain de foot sur l’espace donné. C’est pourquoi, nombreuse personnes affirment que le seul régulateur de cett affaire reste le maire lui-même.

    La mairie à l’indexe !

    Mais, les jeunes ne veulent même plus entendre le nom de ce dernier, compte tenu de ses micmacs avec l’autre partie. Leur seul espoir serait l’actuel gouverneur du district de Bamako.

    Bako, responsable des jeunes concernés nous a fait savoir que l’installation de Souleymane Diabaté au poste de gouverneur a beaucoup apaisé la situation car il suit le dossier de très près et qu’il fait partie de ceux qui leur ont demandé d’arrêter les mouvements.

    « Quant à l’ancien gouverneur Féfé Koné, le Dougoutigui  ou chef de village Lassine Sangaré et l’actuel maire de la commune VI Souleymane Dagnon , ils sont tous salis, et ne sont que des complices de l’autre partie » a martelé Bako avant d’ajouter que ces personnes ont même pris de grosses fortunes avec ces jeunes opérateurs économiques, ce qui fait que l’affaire trainent toujours.

    « Les parents de ces jeunes ont de l’argent, donc ils font ce qu’ils veulent. Nous, nos parents n’ont pas de pouvoir ici. Il n’y a pas de justice dans ce pays, car ils ont tiré pendant 8 jours et ils n’ont pas été arrêtés ! Si mes jeunes étaient des enfants de richards, aujourd’hui on en serait pas là, car  ici, c’est la loi du plus fort » a ajouté Bako avec amertume avant de poursuivre « nous reprendrons après la fête de Ramadhan, si rien n’est fait, nous allons prendre nos responsabilités jusqu’à ce que nous retrouvons notre terrain de foot et que nos gens qui ont été blessés soient soignés. Le maire de la commune VI a soigné quelques blessés après les premières manifestations, mais c’est très normal car il en est pour quelque chose dans cette affaire. Ils veulent nous corrompre, ils nous parlent toujours d’argent ces autorités communales pour que l’affaire soit close, car eux-mêmes sont corrompus ! Mais de leur argent, nous n’en voulons plus ! »

    Un imbroglio qui s’embourbe de jour en jour !

    Le « Bako Club » a procédé à plusieurs mouvements d’humeur (marche, seeting, barricades…) et expérimenté de nombreuse tentatives afin de récupérer leur terrain de football dénommé « Bako Terrain », mais en vain.

    Il a fallu moult négociations des sages du quartier pour amener Bako et ses jeunes à observer une trêve dans leur mouvement.

     Pour combien de temps ?

    Pas longtemps, car  Bako, le président du club de football des jeunes de Sogoniko nous a confié ce week-end qu’ils vont reprendre leur combat après le Ramadhan.

    A signaler que pendant le Ramadhan, Bako et ses jeunes sont sortis une fois mais après ce mouvement de protestation, il nous a laissé entendre que « ce sont nos mamans et nos papas qui nous ont demandé de ne rien faire pendant le Ramadhan »

    Mais que va-t-il se passer demain ? Sachant que cette affaire à occasionner  des tirs d’arme à feu et à bout portant, ainsi que  de nombreux blessés.

    A titre de rappel, il y’a de cela plus d’un mois, le jeune Drameraa aurait envoyé des loubards armés pour agresser les jeunes de Bako, jusque sur le terrain de jeu. Après avoir porté plainte , c’est le 20 juillet dernier que Bako et ces jeunes se sont rendus au tribunal de la commune VI avec les dossiers, ou ils avaient rendez-vous avec le procureur qui s’occupe de l’affaire, Cherif Koné. Ce dernier est arrivé aux environs de 10 heures puis les a envoyé au commissariat du 7e arrondissement avec les mêmes dossiers. Là-bas, ils ont pris toutes les références, celles des blessés agressés par des hommes avec des machettes et des gourdins et les références des motos enlevées.

    A noter que dans cette confrontation avec les gros bras de Dramera, un jeune du nom de Oumar Diallo âgé de 20 ans à été grièvement blessé avec une machette et c’est une femme et son mari, gardien d’une cour qui l’ont sauvé en le trimbalant dans leur maison. Malheureusement, ceux-là même ont aussi reçu des balles.

    Espérons qu’une solution immédiate à cette affaire soit trouvée .

    Avant leur mouvement d’envergure dénommé « Printemps arabe sur Sogoniko »  le Bako Club compte alerter l’opinion nationale et internationale à travers une conférence de presse. Après quoi ces jeunes se proposent de lancer un ultimatum d’une semaine, au bout duquel ils reprendront les mouvements quotidiennement. Car, pour eux, après avoir été proies d’une usurpation foncière, ils se disent victimes d’une indifférence des pouvoirs publics. Surtout que le Président de la République est au parfum de tous les tenants et aboutissant de cette affaire, conclut  Bako

    Affaire à suivre donc !

    Adam Toumany Sissoko  

     

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