La commune rurale de Dandougou Fakala vient de vivre un fait rarissime. En effet, le sous-préfet des communes rurales de Dandoougou Fakala et de Nianssanari menace d’engager des poursuites judiciaires contre un imam qui a dirigé la prière de l’Aïd-el-fitr. Les faits sont liés à la désignation du successeur de l’imam titulaire décédé.
A titre de rappel, il y a environ six mois, une vive tension règne dans la commune rurale de Dandougou Fagala cercle de Djenné, suite à une affaire d’imam, avec comme principale actrice Mme le maire de ladite commune. Les faits remontent en fin 2009, quand il fut question de désigner le remplaçant de l’imam titulaire décédé.
Les fidèles musulmans de commun accord décident de designer un jeune homme répondant aux critères, il d’agit de Ladji Satao. A son intronisation, à la grande surprise de l’assistance, Bengoroba Traoré sur ordre de Mme le maire fait irruption dans la mosquée et s’autoproclame imam. Cette situation sera de nature à instaurer un climat tendu dans la commune, car le chef de village qui est du camp du premier imam sera déchu de son poste toujours avec la complicité de Mme le maire. Ainsi, le village sera divisé en deux tendances à cause de cette histoire. Chacun priant derrière l’imam de son choix. C’est dans cette circonstance que le jour de la fête du Ramadan, Ladji Satao et les fidèles qui le suivent ont organisé leur prière sur un site qu’ils avaient préalablement choisi.
A la surprise générale, le sous-préfet Alou Haïdara dans une correspondance n°005/SP-DFN du 16 septembre 2010, met en garde Ladji Satao. Il écrit clairement : «En dirigeant cette prière vous avez fait fi des instructions de Monsieur le Préfet de Djenné vous invitant à vous abstenir de tout office en attendant qu’une solution soit trouvé au problème d’imamat du village». Donc à travers cette correspondance, le sous-préfet reconnaît que le problème d’imamat n’est pas encore réglé. L’autre imam qui a aussi dirigé sa prière n’a pas été mis en garde?- c’est la question qu’on se pose.
Approchés par nos soins, certains religieux affirment que le Coran n’interdit pas à un groupe de fidèles d’aménager un lieu pour la grande prière de Ramadan ou de Tabaski. Cette thèse se justifie le fait qu’on est habitué à voir de petits groupes de gens se former pour la prière de Ramadan. Deux choses l’une : soit le sous-préfet s’est laissé mener en bateau par Mme le maire qui depuis le début de cette histoire tire les ficelles, soit Dandougou Fagala est une République à part où la liberté religieuse garantie par notre Constitution n’existe pas.
De toute évidence, les autorités communales qui ont aussi un rôle social doivent pour la quiétude des populations, trouver une solution définitive à cette histoire d’imamat qui n’a que trop duré. A moins qu’elles soient incompétentes à résoudre cette crise. Et si c’est le cas, les plus hautes autorités politiques et religieuses doivent s’impliquer sinon les populations sont déjà sur les pieds de guerre.
A B