Samedi dernier, une altercation autour d’un compteur de courant quatre fils, entre le Directeur général de la Police nationale, Niamé Keita et le gestionnaire de l’Amader dans la ville de Nara, Sékou Sidibé, a valu à ce dernier un séjour de 24 heures à la gendarmerie.
Nara était pleine d’étrangers, à l’occasion du cinquantenaire en hommage à Modibo Keita, organisé par le groupe Zeyna et la délégation du ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des finances chargé du budget, ainsi que le FNUAP et d’autres représentants d’organismes internationaux présents pour la journée mondiale de la population. C’était dans la nuit de samedi dernier. En effet, arrivés en masse, dans le cadre du cinquantenaire du Mali, pour rendre hommage à feu Modibo Keita dans son fief natal et célébrer, en même temps, la Journée mondiale de la population, les participants et les invités sont tombés sur un cas assez particulier : le Directeur général de la police nationale, Niamé Keita, a fait coffrer le gestionnaire de l’Amader, qui a enlevé le compter d’électricité du domicile du patron de la police, pour non paiement de factures.
En effet, Niamé Keita a construit, dans sa ville natale, une belle maison. Toute chose dont rêve un ressortissant. Nara est une zone alimentée en électricité par l’Amader. Le courant y est distribué de 18heures à minuit. Aux dires du gestionnaire de l’Amader de Nara, Sékou Sidibé, Niamé avait dans sa maison un compteur 4 fils pour les besoins de la détermination de la consommation de sa concession. Comme Niamé n’y allait pas régulièrement, or le courant électrique était utilisé par le gardien, la consommation, poursuivant son cours normal, s’affichait au niveau du compteur.
Chaque mois, le président du conseil de cercle de Nara, Papa Sacko, décédé il ya un mois environ, venait payer chaque fois 24.800Fcfa, somme forfaitaire fixée par l’Amader pour l’entretien du compteur, ne tenant compte du montant de la consommation qui arrondissait la facture à 25 000Fcfa. C’est ainsi qu’un beau jour, Papa Sacko a fait une demande de résiliation du contrat au nom de Niamé, qui aurait dit qu’il peut se débrouiller pendant ses séjours avec un groupe électrogène.
Niamé présent à Nara vendredi dernier, a fait appel au gestionnaire, le lendemain samedi, à 13 heures, pour qu’il lui rende compte. Le tout s’est passé calmement et M. Sidibé a expliqué que le compteur appartient à l’Amader et non à Niamé. Selon le gestionnaire de l’Amader : " Niamé a fait savoir qu’il envoyait, chaque mois, 40.000 Fcfa pour le règlement de la facture. Calmement, je suis ensuite reparti au bureau ". C’est aux environs de 18 heures, que les agents de la gendarmerie ont débarqué dans son bureau avec l’ordre de l’amener de gré ou de force. " Très furieux, Niamé m’a demandé si j’ai amené son compteur, dés que j’ai répondu non, il a ordonné qu’on m’embarque et j’ai été amené en garde à vue. Comme je me voyais sans force, enfermé, j’ai à mon tour ordonné de couper l’électricité de toute la ville. Je me suis débrouillé à joindre mon directeur, Mady Danioko, qui était à Bamako, il m’a soutenu dans la décision de mettre la ville dans le noir " a précisé Sékou Sidibé.
Sidibé a signalé que quatre autres agents de l’Amader ont été enfermés avec lui, notamment le technicien Seydou Coulibaly, deux stagiaires et le gardien. Ce dernier a été relâché le lendemain. Sékou Sidibé a mentionné, au passage, que la gendarmerie a 15 mois d’impayés à l’Amader, mais que lui n’a jamais manifesté de mauvaise foi. Par conséquent, il ne comprend pas la réaction de Niamé.
Le commissaire de la police de Nara, Dioubaly Diawara, pour sa part, a affirmé que les gens se plaignent trop de Sékou Sidibé. Que Niamé a porté plainte contre lui à la gendarmerie pour enlèvement de son compteur qui n’appartiendrait pas à l’Amader, que Niamé l’aurait amené de Bamako. "Comme il n’avait pas de justificatif, on l’a enfermé le temps qu’il nous dise ce qui s’est passé avec le compteur " a-t-il laissé entendre.
Sékou Sidibé est resté en garde à vue du samedi soir à hier lundi matin. Il a été libéré sous ordre du juge. Ledit compteur se trouve actuellement entre les mains du juge.
Fatoumata Mah Thiam KONE