On ne peut pas dire qu”il s”agit d”un coup de tonnerre dans le ciel serein du CNID Faso Yiriwa Ton.
rnLa nouvelle a quand même surpris plus d”un observateur de la scène politique : la suspension par la direction du parti, du secrétaire général, N”Diaye Bah et de Mme Tall Haoua Touré, la présidente des femmes du parti.
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rnLa déclaration du comité directeur du parti qui annonce la décision prise au cours de sa réunion de samedi dernier, est signée de la 1ère vice-présidente du parti et députée à l”Assemblée nationale, Mme Sissoko Fanta Mantchni Diarra. On peut y lire que "le comité directeur a examiné les suites réservées à une plainte de la section de la Commune VI du district de Bamako contre certains militants et responsables accusés de violation des textes du parti et le comportement du secrétaire général et de la présidente des femmes du parti".
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rnLa suspension est valable jusqu”aux prochaines assises nationales du parti, précise la déclaration. En plus de N”Diaye Bah, le ministre de l”Artisanat et du Tourisme et de Me Tall Haoua Touré conseillère technique dans le même département, 17 militants du parti en Commune VI sont suspendus.
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rnLe comité directeur affirme avoir assorti ces mesures de deux précisions : "sa détermination à faire prévaloir la discipline et les intérêts du parti sans jamais exclure un militant ou responsable, et sa disponibilité à revoir les sanctions préconisées si les fautifs font amende honorable".
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rnAu regard de ces précisions, l”on peut penser que la direction du parti laisse la porte ouverte aux personnes suspendues. Mais celles-ci sont-elles disposées à aller dans ce sens ? Rien n”est moins sûr.
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rnEn effet, contacté hier par nos soins, le ministre de l”Artisanat et du Tourisme estime n”avoir commis aucune faute. Il contre-attaque d”ailleurs en jugeant que la suspension a été décidée en violation flagrante des textes du parti. Pour appuyer ses propos, il renvoie à l”article 25 des statuts et règlement intérieur du CNID qui fixe les dispositions applicables à un militant en faute. La gamme va du rappel à l”ordre à l”exclusion en passant par l”avertissement, le blâme et la suspension. Mais aucune de ces mesures ne peut être prise contre un militant sans l”avoir au préalable entendu. Or, fait remarquer N”Diaye Bah, dans le cas présent, la procédure n”a pas été respectée. "La décision a été prise en mon absence. Quand le comité directeur du parti se réunissait samedi, j”étais à Gao pour le lancement de la saison touristique", souligne le ministre de l”Artisanat et du Tourisme.
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rnCelui-ci conteste par ailleurs le chiffre donné par le comité directeur du parti sur la participation à la réunion de 41 des 69 membres de l”instance dirigeante. "Me Tall a réuni uniquement ses partisans pour prendre cette décision", soutient N”Diaye Bah. Pour lui, c”est donc le président du parti qui a violé les textes et il devra donc en assumer les conséquences. Ambiance, ambiance…
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rnCette crise qui secoue le Parti du soleil levant remonte aux élections législatives de juillet dernier avec la désignation du candidat du CNID en Commune VI. La course à l”investiture opposait le jeune député sortant, Me Demba Traoré, à Mme Raïs Aïcha Wafi, une responsable locale du parti. C”est cette dernière que le parti avait finalement choisie pour être son candidat dans la circonscription. La réaction du député sortant ne se fit pas attendre. Il démissionna avec fracas avant de se présenter sous les couleurs de l”URD. La suite est connue. Aucun des deux protagonistes n”a été élu. Les trois sièges de la circonscription ayant été finalement enlevés par la liste commune ADEMA-MPR-UDD.
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rnDepuis lors, des rumeurs persistantes faisaient état d”un malaise réel au sein du comité directeur. Le secrétaire général du parti (accusé avec d”autres militants d”avoir soutenu une autre liste de candidature que celle parti) et le président ne soufflant plus dans la même direction.
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rnLa décision prise samedi par le comité directeur est l”épilogue -sans doute provisoire- de cette guerre sourde qui se livrait au sommet du parti.
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rnS. TOGOLA
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