Crise entre Babou Yara et les détaillants : « Il va falloir marcher sur nos cadavres avant d’expulser nos compagnons » disent les détaillants

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    Le jeudi dernier s’est tenue au grand marché de Bamako une assemblée générale qui a regroupé tous les commerçants détaillants des cours perissac et autres. C’était en présence du président du SYNACODEM, Cheick Oumar Sacko, du représentant de l’UNTM, des familles fondatrices et des partis politiques avec en tête l’honorable Oumar Mariko etc.

    Le président du SYNACODEM  Cheick Oumar Sacko, très remonté, a fait savoir aux détaillants que l’heure est très grave, pour cause, Babou Yara est sur le point d’expulser 24 détaillants dans les jours à venir. Malgré les médiations de part et d’autre, cet homme sans pitié est resté catégorique. Pas question, pour lui, d’écouter qui que ce soit, car ses magasins sont sa propriété. Pour rappel, il y a plus de 800 commerçants qui se trouvent dans cette situation. Tout a commencé quand ces pauvres commerçants ont envoyé des émissaires chez Djonké Yaranankoré dit Babou Yara pour le supplier de diminuer les loyers jugés trop élevés pour eux.

    En réponse, le tout puissant commerçant, propriétaire des lieux, a exigé une augmentation de 20 à 50% au lieu d’une réduction. C’est là que les choses ont tourné au vinaigre pour ces pauvres détaillants. Car une procédure judiciaire fut engagée contre eux au niveau du tribunal de commerce. Au préalable un cabinet d’expertise a été commis par les commerçants détaillants  pour expertiser les lieux. La réponse de ces experts est qu’il doit avoir une diminution car les magasins sont jugés très anciens et vétustes. C’est dans cette situation que le tribunal a demandé une contre expertise. Coup de théâtre ce même cabinet fut saisi. Cette fois-ci, les magasins de Babou Yara sont devenus des magasins en or. Ceux- là même qui ont fait la première expertise estiment que les magasins de Yaranankoré sont beaucoup plus valeureux et qu’une augmentation est nécessaire voir obligatoire. Pour les détaillants, l’argent à parler.

    C’est donc sur cette base que le tribunal a rendu son verdict. La décision du tribunal est plus que honteux pour ces commerçants. Au lieu de 20 à 50 % proposé par le propriétaire le tribunal est allé jusqu’à exiger 100 à 200% d’augmentation. Et pis, 24 de ces commerçants doivent quitter les lieux. C’est dans cette atmosphère que le député SADI Oumar Mariko a fustigé le comportement de certains de nos hommes de droit. Pour lui, les commerçants doivent rester soudés pour une lutte commune. Il dira que Babou est un grand commerçant sans pitié pour les détaillants, qu’il est prêt à les piétiner s’il le faut. Quant au représentant de l’UNTM, il leur garantit un soutien sans condition de la centrale syndicale.

    Pour la quiétude dans ce pays, à la veille des échéances électorales, le Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré doit s’impliquer dans la  gestion de cette crise qui n’a que trop duré. Les détaillants disent attendre le jour de l’expulsion de leurs collègues. « Il faut marcher sur nos cadavres d’abord pour enfin expulser nos  compagnons » disent ils. C’est dire que les jours à venir s’annoncent houleux.

    A suivre…

    Alfonse Maïga                                          

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