Crise de carte d’identité : L’Etat se hâte, lentement

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    Graphic –Industrie peut produire des millions de cartes d’identité sécurisées dans ses usines. Mieux, elle dispose d’un stock important dans ses magasins. Mais le contrat, signé avec l’Etat, l’autorise à livre 43.000 pièces par mois. Seulement.

     

    Chaque jour que Dieu fait, c’est le même scénario, le même refrain. Des centaines, voire des milliers de demandeurs de carte d’identité prennent d’assaut les commissariats de police et les brigades de gendarmerie.

     

    A la queue leu –leu, hommes, femmes, jeunes et vieux attendent des heures durant. Avant de rentrer bredouilles, à la maison. Certains sont là, depuis 1 heure du matin. D’autres, depuis 4 heures du matin. Sans être sûrs d’avoir le sésame : la carte d’identité nationale, devenue une denrée rare. Comme la neige à Kidal. « Les stocks sont épuisés ! », leur lancent, chaque jour vers 12 heures, les policiers.

    Et pourtant, Graphic –Industrie, seule unité industrielle capable de produire des cartes d’identité et passeports sécurisés au Mali, dispose d’une technologie de pointe et d’un personnel qualifié pour satisfaire la demande. Mais l’offre de l’Etat ne semble pas suffire. Surtout, à la veille de ces élections : présidentielle et législative.

     

    Grâce à ses machines de dernière génération et à son personnel qualifié, Graphic –Industrie peut produire des millions de cartes d’identité sécurisées par jour. Elle dispose, dans ses magasins, de stocks importants pour satisfaire la demande.

    Mais selon le contrat, qui la lie à l’Etat, elle ne peut livrer que 43.000 cartes d’identité par mois. Et, plus grave, pour toute l’étendue du territoire national. D’où la crise actuelle dans les commissariats de police. Mais aussi, les brigades de gendarmerie. Sur les centaines, voire des milliers de demandeurs qui s’y présentent chaque jour, seuls quatre sont sûrs de disposer d’une carte d’identité.

    Dans certains commissariats, la tension entre policiers et demandeurs de carte d’identité es si vive que les premiers ont recours à des méthodes musclées pour les disperser.

     

    « Nous disposons de stocks importants dans nos magasins. Mais nous ne pouvons pas livrer plus de 43.000 cartes d’identité par mois. Car en 2010, nous l’avons essayé pour aider l’Etat à faire face à la demande. Mais notre facture, estimée à 450 millions CFA avait été rejetée par le Trésor, sous prétexte qu’elle ne respectait pas le contrat en vigueur », explique une source proche de la direction générale.

     

    C’est pour trouver des solutions à ces problèmes que le ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, le Général Sadio Gassama, a rencontré, jeudi dernier, le directeur commercial de Graphiec –Industrie.

     

    De son côté, le ministre de l’Economie et des Finances, Mr Lassine Bouaré, entend –de son côté –approcher la direction générale de Graphic –Industrie.

     

    Objectif : explorer les voies et moyens, permettant au Trésor d’assurer le paiement régulier des factures de Graphic –Industrie. Et, du même coup, garantir la disponibilité des cartes d’identité. En attendant, hommes et femmes, jeunes et vieux, continuent de prendre, chaque jour, d’assaut les commissariats de police et les brigades de gendarmerie pour disposer de ce sésame.

    Le Mollah Omar

     

     

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