Les habitants de la Commune I précisément ceux de Boulkassoumbougou et de Banconi Razel ne dorment plus que d’un œil. On évite de se rencontrer tôt le matin, de peur d’apprendre la découverte d’un nouveau né sur un dépôt d’ordures ou le corps d’un homme gisant dans le sang. En attendant de connaitre les causes de cette criminalité sans précédent, les faits méritent d’être portés à la connaissance du public.
Rien ne va plus en Commune I à cause de l’insécurité. Pourtant, les autorités crient sur tous les toits avoir fait des efforts pour la sécurité des personnes et de leurs biens. Est-ce vrai? Si oui, pas en tout cas dans la Commune de Mme Konté Fatoumata Doumbia qui ose bien loger son parti en laissant sa police dans la dèche. Or, conformément à l’esprit de la décentralisation notamment le transfert des compétences et des ressources, le maire doit faire quelque chose pour les 6è et 12è arrondissements de police sis à Korofina nord et à Boulkassoumbougou et les deux postes secondaires de ceux-ci situés à Banconi plateau et à Sotuba. En attendant, voyons les faits.
Acte I- selon nos sources, le dimanche 24 octobre 2010, un enfant à l’aide d’un objet a fait des sillons sur la coque d’un véhicule garé non loin de leur maison. Le propriétaire de l’engin, un jeune ayant terminé ses études et devant commencer son job le lendemain lundi, a donné la correction à l’enfant qui est allé tout pleurant travestir les faits à son père.
Celui-ci fit appel au jeune homme qui, comme le veut notre tradition légendaire malienne, a répondu à l’appel d’un homme ayant l’âge équivalent de son père. Malheureusement, au cours de l’échange des mots, le vieux s’est saisi d’un bâton solide et s’est mis à donner deux coups sur la tête du jeune homme qui s’évanoui. Transporté d’urgence au CHU Gabriel Touré, le jeune Dogon qui serait l’unique garçon de sa fratrie, aurait rendu l’âme en cours de route.
Très offusqués, les camarades de la victime et certains habitants du quartier ont voulu organiser ‘’la vendetta’’ en se rendant au domicile de l’assassin. Heureusement, sa famille et même ceux qui y vivaient ont pris la poudre d’escampette. Leur destination reste inconnue, pour leur propre sécurité.
Acte II- le lendemain, soit lundi 25 octobre 2010, un marchand de volailles au marché de Fadjiguila a été trouvé mort dans une rue du quartier. Même si les dossiers médicaux et les propos de la femme du défunt prouvent qu’il souffrait du palu et de la tuberculose, certains pensent qu’il a été agressé puis tué par des malfrats. Cependant, son téléphone portable et la somme de plus de 35.000 Cfa trouvés dans ses poches réfutent également l’hypothèse d’un meurtre.
Acte III- le dimanche suivant soit le 31 octobre, Samba Kanté venu de Mopti, il y a quelques mois, a été trouvé égorgé non loin de la famille conjugale de sa grande sœur. Pour l’instant, aucune piste n’est privilégiée. On sait quand même que la victime devait aller en France et qu’en attendant elle faisait le travail journalier d’aide maçon. Célibataire sans enfant, la veille de son assassinat, il était devant le poste de téléviseur qui, comme d’habitude, chaque nuit, était installé devant la porte d’entrée de la famille conjugale de sa grande sœur, Malado Kanté. Contactée par nos soins, celle-ci dit s’en remettre à Dieu.
Cependant, un certain Madou, la dernière personne vue en compagnie de la victime est activement recherché. Il aurait pris la clef des champs après avoir appris la triste nouvelle du meurtre de Samba Kanté, son ami. A cause de la criminalité, du dépôt d’ordures de Doumanzana vecteur de toutes sortes de maladies et des litiges fonciers qui se terminent dans le sang, la Commune I est sur le point de vider de ses habitants qui cherchent salut ailleurs dans le district de Bamako. Mme Konté Fatoumata Doumbia porte bonheur ou porte malheur? A vous de répondre !
Sékou Coulibaly