Crime rituel en Commune II : Il se fait égorger sur les rails

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    Crime rituel ou crapuleux ? Les démons du district de Bamako ont encore fait parler d’eux pendant que les populations de la Commune II commençaient à renouer avec la quiétude d’antan du fait du gigantesque balayage que la police fait chaque jour pour débarrasser la Cité des prédateurs et des seigneurs de la mort. Leur dernière signature la plus horrible et affreuse est l’assassinat d’un jeune homme dont la gorge a été tranchée avant d’abandonner son corps sur les rails à Bakaribougou dans la nuit du 2 au 3 septembre dernier. Tout a l’air d’un crime rituel.

    C’est entre o heure et 1 heure du matin que la terrible nouvelle a secoué la tranquillité des policiers en service au commissariat de police du 3e arrondissement. L’incroyable est parti de Yacouba Yanogué, frère aîné du défunt. Visiblement pris de panique, celui-ci accompagné de plusieurs de ses parents, s’est précipité à la police du 3e arrondissement où il est reçu par l’officier de police de permanence, l’inspecteur divisionnaire de police Seydou Traoré dit « Golden », chef de la section de police judiciaire dudit commissariat. A ce dernier, le jeune Yacouba Yanogué explique qu’il venait de découvrir le corps de son jeune frère Moctar Yanogué, 26 ans environ, allongé sur les rails dans la jungle de Bakaribougou à la hauteur du restaurant « Express », sur la route de Koulikoro. Il serait victime d’un accident de train, ajoute-t-il.

    Horreur insupportable

    A peine informé, l’inspecteur divisionnaire de police Seydou Traoré dit « Golden » cesse tout travail. Il saisit immédiatement son chef hiérarchique, le Contrôleur général de police Moussa Sissoko dit le « Vautour », non pas pour déguster la dépouille mortelle, mais pour la conduite à tenir face à la découverte macabre. Celui-ci informe à son tour, le procureur de la République près le tribunal de la Commune II. Cette tradition respectée, l’officier de police de permanence se transporte sur les lieux en compagnie de quelques policiers pour constater les faits. Ils trouvent sur place des agents de la police du chemin de fer et le médecin-chef du transrail qui, pensant qu’il s’agissait d’un accident mortel causé par le train, avaient fait le déplacement. Avec leurs homologues de la police du transrail, l’inspecteur divisionnaire de police Seydou Traoré et son équipe découvrent le corps du jeune homme baignant dans une mare de sang sur un petit pont traversé par les rails, le torse presque nu, la tête retenue par une peau fine, suspendue au-dessus du fossé dans lequel le pauvre avait vidé tout le reste de son sang. Selon le médecin-chef du transrail, il ne s’agit pas d’un accident de train, mais plutôt d’un meurtre. Exceptée l’entaille grandement ouverte au niveau de sa gorge, la victime ne portait sur son corps aucune autre trace. Les policiers procèdent à la recherche sur les lieux des indices pouvant intéresser leur enquête, mais en vain. Ils ordonnent alors l’évacuation du corps à la morgue de l’hôpital Gabriel Touré.

    Ensorcelé avant d’être égorgé ?

    Comment le défunt a-t-il pu tomber dans les filets de son ou de ses tueurs ? Jouit-il de toutes ses facultés mentales ? Pourquoi l’a-t-on tué ? Pour des fins sacrificielles ? Autant de questions auxquelles le commissaire en charge du 3e arrondissement et ses hommes n’ont jusque-là pas trouvé de réponses. Mais déjà, les déclarations du frère du défunt, le nommé Yacouba Yanogué à la police tendent vers un crime rituel. D’après lui, son frère était en location dans un garage auto à Bakaribougou en Commune II qu’il payait à 5000FCFA par mois. A Bamako où il réside, il y a de  cela deux ans, il s’essaye dans plusieurs petits métiers. Tout récemment, il exerçait le métier de pousse-pousse man. Mais, curieusement, dans ces derniers temps, une maladie mentale le terrasse et l’a finalement rendu dingue sans que personne ne sache son origine. Il abandonne son travail et s’isole dans sa maisonnette ou parfois dehors, loin des autres. Il n’adresse plus la parole à son entourage. Voyant son état de santé se dégrader de jour en jour, poursuit Yacouba Yanogué, il décide de passer la nuit à côté de lui, histoire de lui prodiguer des soins traditionnels. En lieu et place  d’une analyse au centre psychiatrique de l’hôpital du Point G. Le jour, il va à son travail et ne revient qu’aux environs de minuit pour s’occuper de son frère malade. Mais, dans la nuit du 1er au 2 septembre dernier, le destin du jeune Moctar Yanogué tourne curieusement au drame.

    Le mystère demeure

    Le Contrôleur général de police Moussa Sissoko, chargé du commissariat de police du 3e arrondissement, ne dort plus que d’un œil, tant le défi qu’on vient de lui lancer sur son propre territoire relève d’un affront. En vrai « Vautour », il fabrique des stratégies pour percer le mystère des égorgeurs du jeune Moctar Yanogué.  Il met en branle l’Epervier du Mandé, l’inspecteur de police Papa Mambi Keita et ses cobras. Ceux-ci se rallient à l’inspecteur divisionnaire de police Seydou Traoré dit « Golden » pour fouiner toutes les zones suspectes du district. Certaines stratégies que nous ne révèleront pas sont mises en œuvre, car, pour le Contrôleur général de police Moussa Sissoko, l’échec n’est pas dans le lexique  du commissariat de police du 3e arrondissement tant qu’il a en charge des destinées et tant que son Epervier vit à ses côtés. En tout cas, nous osons espérer qu’ils déchireront tout le mystère qui enveloppe cette affaire, dans les jours à venir. Toutes les populations de la Commune II doivent alors se joindre à eux avec franchise et sincérité pour faire échec aux égorgeurs d’êtres humains. Que Dieu fasse que nous soyons entendus Amen.

    O. BOUARE 

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