Crime passionnel : Il abat son ex-femme pour jalousie

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    Séparé d’avec sa femme depuis plus d’une année, un Dogon d’origine burkinabé abat celle-ci à coups de couteau à Baco-Djicoroni ACI Ouest, non loin du marché, en pleine journée du mardi 24 juillet dernier. Bénéficiant de la complicité passive de l’entourage, le meurtrier s’est morfondu dans la nature peu après son forfait. Voici les faits.rn

    Tôt dans la matinée du 24 juillet dernier, Hamidou Guindo, de son nom Dogon, s’est réveillé plutôt que prévu. Il avait sans doute passé toute la nuit à mûrir l’idée de liquider physiquement son ex-femme, Aminata Tessougué et son nouveau mari, le sieur Nouhoun Diarra. Le remariage de son ex avec un autre homme était pour Hamidou Guindo, une insulte bien qu’il soit marié avec une autre femme qui lui a donné trois enfants. Armé d’un couteau au bout recourbé, il sillonne tout le quartier à la recherche de ses cibles, mais en vain. N’ayant pas pu retrouver le domicile de ses « ennemis », Hamidou Guindo retourne chez lui, le temps d’aller monter une autre stratégie pour abattre le couple. Voilà qu’il pense au point de vente de la dame Aminata Tessougué, sis à la rue 652 à Baco-Djicoroni Ouest. Vers 9 heures, il se transporte dans cet endroit où il trouve que la propriétaire s’était rendue au marché.

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    Avant d’entreprendre ses œuvres criminelles, il fait des confidences à un boutiquier dont le commerce fait face au hangar de Aminata et menace de le tuer si jamais il interviendrait.  Sur ces mots, Hamidou Guindo se présente au lieu de travail de sa future victime. Ici, celle-ci vend du charbon. Il empoche d’abord les jetons déposés à côté des tas de charbon avant de s’attaquer au hangar de la pauvre, en démontant bois et pailles. Au même moment, Aminata Tessougué arrive du marché, situé à quelque 200 mètres de là. Grande fut sa surprise, quand elle a vu son ex-mari entrain de démolir son hangar qui lui sert de lieu de travail pour des raisons qu’elle ne comprend pas. Elle tente de dissuader Hamidou Guindo. Malheureusement, Aminata ne savait pas qu’elle était à quelques pas de la mort.

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    Le tueur perce le cœur de sa victime avant de l’éventrer

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    Ayant aperçu son ex-femme le hélant afin qu’il arrête la démolition de son hangar, Hamidou Guindo sort son couteau de sa poche et se dirige vers sa cible. Juste à quelques mètres du hangar, au milieu de la route, il accroche la pauvre. Comme piqué par une crise de folie, Hamidou lui enfonce son couteau en plein cœur, fend son bas-ventre et le plante dans ses fesses. La malheureuse n’a droit qu’à un seul cri avant de s’affaisser sur son ventre. Au bout de quelques minutes, la mort eut raison d’elle. Tout cela se passe sous les yeux du boutiquier, le voisin le plus immédiat, sans que celui-ci ne lance la moindre alerte pour ameuter tout l’entourage.

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    L’assassin se fait embarquer à bord d’un taxi

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    Après son forfait, comme si de rien n’était, Hamidou Guindo tout couvert de sang, se dirige tout peinard vers la gare routière des taxis au marché. Ni les gardiens de l’entourage, ni les passants encore moins les forains n’ont voulu crier à l’assassin. Toute chose qui met à nu le désintérêt des Bamakois face aux personnes en détresse. Le tueur se fait transporter par un taximan à qui il aurait demandé de le conduire au poste de police de Baco-Djicoroni pour, dit-il, informer les policiers de l’agression d’un de ses parents par des bandits. Ce dernier qui l’aurait cru, le dépose juste à l’entrée du poste de police. Le taximan retourne aussitôt à sa base sans daigner en savoir plus. On peut déjà imaginer la suite. Hamidou Guindo change de direction. Il prend une autre destination laissant derrière lui le corps de sa victime à même le sol, baignant dans une mare de sang.

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    La police du 4e arrondissement mise en branle

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    Privée d’assistance à personne en danger, Aminata Tessougué se vide de tout son sang. Conséquence : elle succombe des suites de ses blessures quelques minutes plus tard. La nouvelle se répand très vite dans tout le quartier. Le frère de la défunte, Ousmane Tessougué, entrepreneur de son état et son mari Nouhoun Diarra, natif de Mounia dans le cercle de Djenné, région de Mopti, tous domiciliés à Baco-Djicoroni, informés du drame, se précipitent sur les lieux pris d’assaut par des curieux venus de partout. Devant le corps de Aminata, les deux hommes croient rêver, tant ils ne comprennent pas comment cela a pu arriver en plein jour dans un coin où l’affluence ne tarit pas. Leur choc est on ne peut plus grand.

    Qu’à cela ne tienne, ils informent rapidement le commissariat de police du 4e arrondissement avant que le meurtrier ne réussisse à quitter la ville de Bamako. Le commissaire divisionnaire de police Mouminy Séry chargé dudit commissariat de police, après avis du procureur de la République près le tribunal de la Commune V du district de Bamako, dépêche aussitôt une équipe dirigée par l’inspecteur de classe exceptionnelle de police Bélé Traoré, chef de la section de police judiciaire, avec à ses côtés un agent de santé et des agents de la protection civile pour les besoins du traditionnel constat. Tout ce monde ne pouvait malheureusement que constater la mort de Aminata Tessougué.

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    Ce travail d’expertise terminé, le corps de la pauvre est transporté à la morgue de l’hôpital Gabriel Touré pour des formalités mortuaires. Le divisionnaire de police Mouminy Séry, très éprouvé par ce drame lâchement commis sur son territoire, ordonne à sa brigade de recherche l’ouverture immédiate d’une enquête. Car, dit-il, le défi est grand, il faut le relever au plus vite. L’inspecteur principal de police Bourama Doumbia dit Dracula et ses hommes déménagent leur bureau dans les rues de Bamako pour ne laisser aucune place à l’assassin en fuite.

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    Dracula et son équipe à la recherche du tueur

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    D’information en information, de fouille en fouille, l’inspecteur de police Bourama Doumbia dit Dracula et ses éléments ne négligent aucun détail pour détrousser leur gibier, avec bien entendu, la bénédiction de leur hiérarchie. Ils mettent à contribution les parents de la défunte pour la simple raison que ces derniers et le tueur sont tous du cercle de Bankass. Au cours de leur enquête, ils s’aperçoivent que Hamidou Guindo a fait fuir non seulement sa femme et ses trois enfants, mais aussi tous les jeunes ressortissants de son village qui habitent dans le quartier. Histoire de ne laisser aucune trace à ses poursuivants. Très déterminés à le faire tomber, Ousmane Tessougué et les siens dépêchent un de leurs frères à Kounlogo, village natal de l’assassin pour informer toutes les populations de son acte criminel.

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    Mais, ici, d’après le chef de ce village, l’homme y serait interdit de séjour du fait qu’il serait à l’origine de la mort de son frère aîné qu’il a étranglé au cours d’une dispute. Le chef de village a tout de même rassuré le missionnaire qu’il fera arrêter et mettre à la disposition de l’autorité compétente si par malheur il s’aventurerait sur son territoire. L’inspecteur de police Dracula et ses hommes, de leur côté, se battent comme ils le peuvent pour percer la toile d’araignée sous laquelle se planque le fugitif. Car, selon des informations recueillies dans le quartier, l’homme serait hautement dangereux. Il aurait promis de tuer le frère de Animata Tessougué, le sieur Ousmane Tessougué, entrepreneur de son état qui a servi d’intermédiaire entre son ex-femme et Nouhoun Diarra. Ce dernier figure sur la liste noire, de même qu’une certaine Tou, en service à la Bank of Africa, ancienne logeuse de la défunte qu’il accuse d’avoir instrumentalisé Aminata Tessougué.

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    Le commissaire divisionnaire de police Mouminy Séry, chargé du 4e arrondissement et ses hommes ne lui donneront pas cette occasion.  Ces derniers invitent toutes les populations de Bamako, celles de l’intérieur du Mali et des villages frontaliers du Mali de la Côte d’Ivoire, du Burkina-Faso et de la Guinée-Conakry d’extraire au plus vite ce pestiféré dès qu’elles l’apercevront parmi elles et de le mettre à la disposition de l’autorité compétente la plus proche. Car, il faut le préciser, Hamidou Tessougué est un tueur professionnel, capable du pire à tout moment. Pour l’heure, la police doit arrêter un premier suspect, en la personne du boutiquier pour non assistance à personne en danger. Affaire à suivre.

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    O. BOUARE

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    (Kabako du 3 Août 2007)

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