Un professeur de physique et chimie en service au lycée Askia Mohamed, alité pour fracture au niveau de sa cuisse droite suite à un accident de la circulation routière, s’est fait égorger et tatouer l’abdomen à l’aide d’un objet pointu dans sa chambre à Yirimadio en Commune VI du district, dans la nuit du 15 au 16 mai dernier. Son épouse et son fils de 21 ans suspectés d’en savoir plus sont mis aux arrêts pour les besoins de l’enquête par la police du 13e arrondissement territorialement compétente.rn
Feu Amadou Koïta, fils de Sory et de Fanta Bocoum, né le 24 septembre 1951 à Djenné, marié père de neuf enfants dont six vivants, professeur d’enseignement secondaire, chargé de physique et chimie au lycée Askia Mohamed, domicilié à Yirimadio, non loin du Stade du 26 Mars, côté Est, car c’est de lui qu’il s’agit, serait inhumé sans que ses parents ne sachent avec exactitude de quoi il est mort, si son frère Aly Koïta, domicilié à Kalaban-Coro, n’avait pas constaté sa gorge tranchée à la morgue du Centre national d’Odonto-stomatologie (C.N.O.S) à Bamako-coura où il était enseveli dans un linceul blanc pour sa dernière demeure. A l’annonce de la triste nouvelle, ce dernier s’est fait accompagner de deux de ses parents pour se rendre à la morgue du Centre national d’odonto-stomatologie à Bamako-coura dans le souci de voir pour la dernière fois le visage de leur frère et éventuellement préparer les cérémonies funèbres (toilettes, prière et inhumation) du défunt.
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Pour des raisons techniques, la morgue du centre de santé de référence de la Commune V n’était pas opérationnelle, car logiquement le corps du défunt y devait être déposé. Aly Koïta est désagréablement surpris, voire terrifié de constater que le corps de son frère est proprement lavé et enseveli dans un linceul blanc pour être sans doute inhumé en catimini au cimetière de Yirimadio à l’insu de ses parents résidant à Bamako et à Djenné. En présence de ses accompagnateurs, il défait le linceul pour jeter un dernier regard sur le visage de son défunt frère. Il est resté à côté du corps comme électrocuté lorsqu’il constate du sang autour de son cou. Vérification faite, il découvre que la gorge de son frère avait été tranchée par un objet tranchant. Au niveau de son abdomen, se trouvent plusieurs perforations à l’aide d’un objet pointu. Aly Koïta et ses accompagnateurs concluent à un assassinat.
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Sur le champ, ils se précipitent au commissariat de police du 13e arrondissement où ils expliquent au commissaire principal de police Jean Pierre Dembélé ce qui est arrivé à leur frère Amadou Koïta. Il était 18 heures 30 minutes. Celui-ci rend compte immédiatement à sa hiérarchie, notamment le directeur régional de la police de Bamako, le Contrôleur général de police Boubacar Diouf et le procureur de la République près le tribunal de la Commune VI. Après avoir respecté ce rituel, le principal de police Jean Pierre Dembélé établit une réquisition à docteur au nom du défunt, adressée au médecin légiste du Centre national d’Odonto-stomatologie pour un examen médical profond. Le diagnostic du médecin révèle que la gorge du défunt est tranchée, 3 à 4 cm de profondeur et15 cm de largeur.
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Le même diagnostic indique qu’il existe des petites lésions sur la poitrine vers l’abdomen, dues probablement à des plombs de pistolet ou à un objet pointu. Le policier lui-même se rend au centre hospitalier pour constater les faits. A son retour, le policier ouvre immédiatement une enquête. Rompu et très pointu dans ses enquêtes, le principal de police Jean Pierre Dembélé se fait épauler par son chef de la section de la Voie Publique, l’inspecteur divisionnaire de police Salifou Tangara et sa brigade de recherche pilotée par l’Adjudant-chef Fatamba Sissoko.
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L’étau se resserre autour de l’épouse et du fils du défunt
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Sous la direction du commissaire principal de police Jean Pierre Dembélé, l’inspecteur divisionnaire de police Salifou Tangara, accompagné du chef de la brigade de recherche l’Adjudant-chef Fatamba Sissoko et quelques éléments se transportent au domicile du défunt pour constater les faits. Au cours de ce constat, ils découvrent sur le toit de la maison le drap sur lequel le défunt était couché, fraîchement lavé. Mais, sur certaines parties du drap, des traces de sang étaient visibles. Le « lessiveur » ou la lessiveuse les avait omises dans sa précipitation.
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Les policiers saisissent ce drap de nature à intéresser leur enquête. Ils conduisent l’épouse du défunt, Mme Koïta Fatoumata Camara et son fils Sory Koïta, étudiant en 2e année à la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) pour toutes fins utiles. Le principal de police Jean Pierre Dembélé et ses hommes mènent discrètement une enquête de proximité en vue de percer les ténèbres qui entourent les circonstances dans lesquelles le professeur d’enseignement secondaire a trouvé la mort. Cette enquête révèle que dans la journée du 12 avril dernier, pendant qu’il traversait la route à pied, il a été victime d’un accident de la circulation routière au cours duquel sa cuisse droite a été fracturée.
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Curieusement, l’auteur, c’était un de ses beaux-parents. Amadou Koïta est alors transporté dans un centre hospitalier pour recevoir des soins. Comme on pouvait déjà l’imaginer, la cuisse fracturée a été plâtrée avant qu’on l’autorise à regagner son domicile en attendant la date du rendez-vous du médecin traitant. Amadou Koïta demande à aller auprès de ses parents à Kalaban-Coro pour des raisons sécuritaires.
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Mais, certains de ses proches trouvent que cela est mal vu dans une société comme la nôtre. Le malade n’insiste pas. Il accepte de rejoindre sa femme et ses enfants à Yirimadio. Depuis, son premier fils, le nommé Sory Koïta passe la nuit avec lui dans le salon, tandis que son épouse et les autres enfants dorment dans le salon ou dans la cour lorsqu’il fait chaud. Mais, l’on prend soin de fermer à clef la porte de la maison contre les visiteurs nocturnes (voleurs).
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Sommairement interrogé, Sory Koïta confirme toutes ces déclarations. D’après lui, le matin, lorsqu’il voulait se rendre à l’école, il voulait s’assurer d’abord de l’état de santé de son père. Mais, sa mère qui priait dans le salon lui fait signe en tapant sur sa hanche de ne pas perturber son sommeil.
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C’était entre 6 heures et 7 heures du matin. Il obéit alors à sa mère en prenant ses affaires pour se rendre dans son établissement. Quelques minutes plus tard, un message lui parvient de retourner à la maison, car, son père était dans une situation inconfortable. Arrivé à la maison, il appela en vain son père. Il fait appel alors à un certain Cheickna Ouologuem, infirmier de profession, pour voir l’état de son père. Ce dernier, après diagnostic, aurait déclaré Amadou Koïta mort. Il informe téléphoniquement sa tante, Mme Koïta Tiédo Koïta, sage-femme à la pédiatrie de l’hôpital Gabriel Touré.
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En attendant, Sory Koïta et sa mère se sont faits aider par des voisins pour monter le corps à bord du corbillard du quartier pour la morgue du Centre national d’odonto-stomatogie. Cette dernière ne verra pas le corps, car, à son arrivée, le moteur du corbillard était déjà en marche. Les questions qu’on se pose, c’est de savoir si l’agent de santé et les voisins qui ont prêté main forte aux Koita peuvent-ils affirmer qu’ils n’ont pas vu le sang sur le corps du défunt ? Si oui, pourquoi l’ont-ils touché sans informer la police ? Que voulaient-ils cacher ? Dans le cadre de l’enquête, le commissaire principal de police Jean Pierre Dembélé ordonne leur arrestation. Leur sort est confié à l’inspecteur divisionnaire de police Salifou Tangara, épaulé par le chef de la brigade de recherche, l’Adjudant-chef Fatamba Sissoko.
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A l’interrogatoire de Mme Koïta Fatoumata Camara, celle-ci s’est contentée de dire qu’elle n’est au courant de rien. Elle a donné à son mari tout ce dont il avait besoin étant dans son lit pour cause de maladie. Après, rien à déclarer. Elle sollicite tout de même la relaxe des « innocents », c’est-à-dire ses voisins comme si elle se reprochait quelque chose déjà. Mme Koïta Fatoumata Camara ne savait pas en réalité en face de quel genre de policier elle était.
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En sa qualité de vieux flic ayant en poche plusieurs années d’expériences, l’inspecteur divisionnaire de police Tangara fait semblant de l’ignorer. Sous la direction de son chef hiérarchique, il mène discrètement ses enquêtes dans les milieux bien renseignés à Yirimadio. Il oriente son enquête sur le fils du défunt, Sory Koïta, un garçon qui n’a pas bonne presse dans son entourage.
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L’arme du crime découvert sur les traces du fils
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Les Koïta n’avaient pas sans doute compté avec la détermination du commissaire principal Jean Pierre Dembélé et de ses hommes à faire toute la lumière sur cette affaire hautement gravissime. Dans la journée du dimanche 20 mai dernier, l’inspecteur divisionnaire de police Salifou Tangara sacrifie son repos. Car, pour lui, il faut vaille que vaille relever ce défi. Il s’engouffre dans son véhicule pour se rendre dans son commissariat de police. Il soumet le fils du défunt à un deuxième interrogatoire. Ce dernier pour les raisons qu’il connaît, adopte la stratégie de la diversion et des commérages tendant à noyer son interlocuteur.
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Sans compter qu’il était en face d’un policier dur comme le fer. Après 4 heures d’horloge, le petit craque. Il baisse la tête et fond en larmes pendant une vingtaine de minutes. Le policier le laisse couler, car, pense-t-il, cela est un moyen pour le suspect de tomber dans la confession. Peu de temps après, il déclare au policier qu’il a retrouvé un canif ensanglanté dans un sac déposé à côté du lit de son père. Avant que d’autres personnes ne le découvrent, il l’a pris pour aller le cacher dans le chantier de son père à Yorodiambougou, un quartier situé au Sud-Est de Yirimadio, derrière le Stade du 26 Mars.
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Visiblement, poursuit Sory, son père se serait suicidé. Il était près à conduire le policier sur les lieux de la cache à condition que celui-ci ne dise un mot à personne. Sinon, les autres personnes traiteront son père de lâche. Le policier le rassure. Ce dernier le transporte à bord de son véhicule en compagnie de deux de ses éléments pour se rendre sur le lieu indiqué. A leur arrivée Sory débarque de la voiture pour se diriger sur un tas de briques sous lequel il extrait le canif rougi de sang.
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L’inspecteur divisionnaire de police Salifou Tangara le saisit avant de lancer un grand ouf de soulagement. Au retour à la police, l’officier de policier pose la question à Sory Koïta de savoir comment son père, après s’être suicidé comme il le prétend, a pu plier le canif et le replacer dans son sac ? Où était-il en ce moment, lui qui passe la nuit avec le défunt ? Le jeune homme imagine aussitôt là où le policier voulait en venir. Il se rétracte et refuse de parler. A toutes les autres questions, Sory répond : « je ne sais pas. » S’agit-il d’un parricide ? Pourquoi ? Avec la complicité de qui ? C’est ce que la police s’active à élucider.
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L’épouse du défunt et ses beaux-parents en chiens de faïence
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Les relations entre Mme Koïta Fatoumata Camara et ses beaux-parents n’étaient pas au beau fixe. Elles étaient si pourries que le pont était totalement coupé entre eux. Son mari tente de les réconcilier, mais en vain. Le couple déménage à Yirimadio. Selon certaines informations, sur les six enfants du couple Koïta, aucun d’entre eux ne connaîtrait la couleur des parents de leur père.
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L’enseignant fatigué de cette vie, aurait décidé de déménager auprès de ses parents à Kalaban-Coro. Histoire de se racheter avant qu’il ne soit trop tard. Cette décision aurait fait encore monter le mercure entre Amadou Koïta et son épouse jusqu’à ce 12 avril 2007, date à laquelle il s’est fait fracturer la cuisse suite à un accident de la circulation routière dont l’auteur n’est autre qu’un de ses beaux-parents. Amadou Koïta diminué physiquement renouvelle à sa femme d’aller vivre auprès de ses parents à Kalaban-Coro pour la simple raison qu’ils étaient tous deux malades.
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Mais, sa demande n’aura pas de suite favorable. Il projette alors de rejoindre définitivement ses parents dès qu’il sera rétabli. Malheureusement, cela n’arrivera jamais. Dans la nuit du 15 au 16 mai, il est égorgé comme un mouton dans son lit. Des indices graves et concordants privilégient la piste d’un parricide, même si les langues des suspects sont trop lourdes pour le dire, en tout cas à ce stade l’enquête. Le procureur de la République près le tribunal de la Commune VI devant lequel ils ont été conduits, saura apprécier leurs faits et gestes à la grande satisfaction des Koîta et proches, blessés dans leur âme et dans leur chair. Affaire à suivre…
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O. BOUARE
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