Il n’y a aucun doute, les délinquants imposent de plus en plus leur loi dans le sang aux paisibles citoyens. Attaques à main armée, trafic de stupéfiants et d’armes de toutes sortes, sont autant de défis que le ministère de la sécurité et de la protection civile est incapable de relever. Le meurtre sauvage d’un boutiquier dans la nuit du 5 au 6 juillet dernier à Kati-Malibougou Secteur II en est la preuve parmi tant de souffrances que la pègre impose aux contribuables maliens.
La victime répondant au nom de Samba Diallo, âgé d’environ 35 ans, marié, père de deux enfants, est né de feu Lamine et de Sélikènè Diakité à Gouna dans la préfecture de Yanfolila (région de Sikasso). Dans la nuit du 5 au 6 juillet dernier, à Kati-Malibougou Secteur II où il habite depuis plusieurs années avec sa famille, les populations dormaient profondément quand, aux environs de 3 heures 30 minutes du matin, un coup de feu suivi de cris de détresse est parti de sa boutique, coupant net le sommeil du voisinage. Très habitué au langage des armes, le caporal-chef Kolèba Konaré en service au Peloton central de Kati, domicilié dans l’entourage, qui dormait sous sa véranda, a sursauté de son lit pour aller voir ce qui se passait dehors. A peine s’est-il précipité devant sa famille qu’il a aperçu un groupe d’individus s’enfuir de vers le commerce de Samba Diakité, un de ses voisins immédiats. Aussitôt, le militaire comprend qu’il s’agissait d’une attaque à main armée. Toute autre activité cessante, il se précipite au domicile de son frère ainé et chez son jeune frère du nom de Fousseyni Konaré en service à la Direction générale de la police nationale (DGPN) pour se faire accompagner dans la boutique de Samba Diakité d’où le coup de feu est parti. Ici, les frères Konaré constatent avec peine la porte du commerce défoncée, le propriétaire des lieux allongé sur un matelas entre le comptoir et les étagères, visiblement mourant, le sang giclant de son épaule gauche. Sur le champ, le caporal-chef Kolèba Konaré et ses frères évacuent d’urgence le pauvre à l’hôpital national de Kati pour des soins. Mais, vu la gravité des blessures, les autorités hospitalières de cet hôpital le font diriger sur le service des urgences et de la réanimation de l’hôpital Gabriel Touré. Malheureusement, ce qui devait arriver arriva. Samba Diakité succombe des suites de ses blessures quelques instants plus tard, laissant derrière lui une épouse fortement éprouvée et ses deux mignons enfants. C’est aux environs de 5 heures 30 minutes que les Konaré informent le commissariat de police de Kati du drame pendant que les tueurs avaient eu le temps de se retirer dans leur tanière quelque part à Kati. L’officier de police de permanence, l’inspecteur de police Moussa Ousmane Mariko, de la section de police judiciaire du commissariat de police de Kati, sous les ordres de son commissaire principal de police Sékou Salia Maïga et après avis du procureur de la République près le tribunal de Kati, se fait accompagner par quelques éléments sur les lieux pour constater les faits.
Un pistolet de fabrication artisanale avec un étui vide retrouvé sur les lieux du drame
Dans la boutique de Samba Diakité où l’inspecteur de police Moussa Ousmane Mariko et ses éléments se sont rendus, ils ont découvert un matelas maculé de sang, un pistolet de fabrication artisanale, calibre 6, avec un étui vide. Mais, s’agissant des marchandises, apparemment, toutes étaient à leur place. Les policiers avant de quitter les lieux ont interrogé l’épouse de la victime pour savoir si l’intéressé n’avait pas d’argent dans sa caisse. Quelques broutilles sûrement. Car, selon Bolly, un commerçant chez qui Samba Diakité se ravitaille en marchandises, la veille du drame, le boutiquier avait dépensé une somme importante dans l’achat de divers articles. Même s’il avait de l’argent dans sa caisse, le montant ne pourrait être qu’insignifiant. Quant aux tueurs d’hommes, ils n’ont eu aucune indication sur leur personnalité. Qu’à cela ne tienne, l’inspecteur de police Moussa Ousmane Mariko, un policier très rompu dans les enquêtes tout comme son chef hiérarchique, le commissaire principal de police Sékou Salia Maîga, chargé dudit commissariat de police, a ouvert une enquête pour mettre le râteau sur ces ordures humaines qui s’installent dans les rues de Kati. Le policier a choisi la stratégie en damier qui consiste à placer les pions partout non seulement dans la ville de Kati, mais aussi en dehors de la ville pour aboutir à un résultat probant. En attendant, la seule question qui intrigue le commissaire principal de police Sékou Salia Maïga et ses hommes et à laquelle ces derniers tentent toujours de trouver une réponse, c’est de savoir à qui appartient le pistolet retrouvé sur les lieux du drame ? Déjà, certains indices font dire à d’autres personnes que ledit pistolet ne peut être que la propriété des visiteurs. Elles expliquent que les voleurs, après avoir tiré sur leur cible, pourraient tenter de l’assommer en lui lançant le pistolet vidé de tout son contenu. Quant à la thèse selon laquelle l’arme appartiendrait au défunt, peu de gens la soutiennent à Kati-Malibougou Secteur II où une panique généralisée s’est emparée des populations depuis le meurtre du boutiquier. En attendant, le commissaire principal de police Sékou Salia Maïga et ses éléments fouinent discrètement dans tous les coins malfamés de Kati afin de mettre hors d’état de nuire cette nouvelle race de criminels que Kati n’a jamais connue jusque-là. D’après des témoignages dans cette ville, Kati connaît des vols avec effraction, de larcins, de vols de bétail et surtout des crimes passionnels. Mais attenter à des vies des paisibles populations pour leurs biens, est une nouvelle forme de criminalité qu’on y importe d’ailleurs. Les forces de l’ordre et de sécurité en charge de la protection des Katois et de leurs biens, invitent l’ensemble de la population à se joindre à elles pour faire échec à ces ordures humaines où qu’elles se trouvent. Car, la quiétude de chaque Katois en dépend.
O. BOUARE“