Courrier des initiés : Lettre à mon cousin Boubou

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    Salut mon cousin,

    Comment ça va dans le  worodougou ?

    Je pense que le bétail se porte bien là-bas. Sambourou, de retour a fait une ecale et m’a tout raconté. J’ai su que vous êtes heureux car il vous suffit de payer la part des comzones pour accéder à l’herbe grasse et en toute sécurité. Ici c’est le contraire, il faut payer à tous ceux qui ont un canon entre les mains  et Dieu seul sait combien ils sont nombreux. Pour quitter le Sana vers le Daouna il te faut régler les Dozo, les porteurs de béret et enfin ceux qui ont le turban. Souvent il y’a conflit d’intérêt autour du contrôle des espaces et on se trouve pris entre deux feux. Au rythme où vont les choses, l’élevage transhumant voit son avenir menacé. Il faut que l’Etat s’affirme en protégeant tous les citoyens.

    Chez nos cousins agriculteurs, il y’a problème car l’accès aux champs est conditionné à la conclusion d’un deal avec les nouveaux maitres qui ont souvent la gâchette facile. En gros, il y’ a un dérèglement général de notre système de production et de distribution. Conséquence, les prix au producteur ont pris l’ascenseur. Que Dieu sauve notre pays.

    Cher Cousin, ceux qui arrivant aux affaires avaient promis dix-huit mois pour mettre de l’ordre et confier le fanga à celui que le peuple aura choisi ne semblent plus être en mesure d’honorer leur contrat. Il semble qu’ils se sont donné des missions autres que celle  d’organiser les élections. Ils ont organisé leur conférence nationale, ce qui leur a permis de dire tout haut ceux que certains murmuraient au fond de leur chambre. Ils ont demandé un mandat entier sans compter le temps déjà consommé. Comme on pouvait s’y attendre, les très fâchés visiblement drivés  par les Toubabou se sont vertement opposés et exigent leur départ à la date convenue jadis.

    Entre les deux positions extrêmes, des hommes plus raisonnables sont en train de se concerter pour casser la poire en deux. L’autre jour, Big Mary, le nouveau patron des abeilles a fait une sortie dans la presse. A l’analyse de ces propos on comprend que Kati a demandé gros pour bénéficier du minimum nécessaire. Et ne soit pas surpris un jour de trouver des traces de bottes dans la ruche ou des abeilles à Kati. Je dis cela car il faudra remettre le témoin à quelqu’un un jour tôt ou tard. Dans ce cas, la prudence commande de le remettre à quelqu’un qui peut assumer la charge mais aussi te protéger. C’est un détail très important.

    Cher Cousin, il semble que l’héritier politique de GMT est rattrapé par ses propres dires. Voilà un monsieur très intelligent et qui domine les dossiers, mais son problème est qu’il a trop parlé. Aujourd’hui, ses propres propos le tiennent au respect et tout porte à croire que ses jours sont comptés au carrefour du grand oiseau. Car il a à faire à une corporation qui ne connait pas le mot reculer quand il s’agit de défendre les acquis syndicaux. Les Karamoko sont très fâchés. Et on peut comprendre leur état d’âme à cause de lynchage médiatique  qu’ils subissent depuis qu’ils ont eu le toupet d’exiger la régularisation de leur situation. En tout cas, le colonel premier depuis son trône à Kati doit prendre ce dossier en main qui est plus nuisible que les sanctions de la CEDEAO.

    Cher Cousin, tout n’est pas qu’inquiétant ou mauvais, l’espoir est permis avec l’arrivée des petits enfants de Zakharov. Leur arrivée a fait peter les câbles chez ceux qui veulent nous confiner au rôle de producteur, de matières premières, de rébellions et d’enfants soldats. Le fracas des gros porteurs depuis l’aérogare symbo premier a été ressenti jusque dans les salines de boureissa. Les malfrats les plus avisés ont traversé la marre de soun sans attendre le piroguier pour aller se réfugier dans le mossi land.IL nous faut une union sacrée autour de la cause nationale car l’ennemie dans sa stratégie veut embarquer tous ceux qui peuvent nous aider afin de nous asphyxier et placer ses amis en haut de en haut. Il appartiendra aussi à nos diplomates de savoir lires les dessous des cartes des intérêts pour échapper à l’étouffement .Oui nous sommes dans la jungle ou les intérêts de certains passent avant celui des peuples. Dans ce cas il faut être toujours sous la protection d’un grand pour ne pas passer dans les assiettes d’un autre puissant .Quand on est menacé par l’hyène, le mieux est trouver refuge  chez le lion.

    Je te quitte et à la quinzaine prochaine

    Par ton cousin Morifing

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