L’audience de la Cour d’assises, du jeudi 10 juin, a été marquée par l’affaire Mamadou Diallo, accusé d’assassinat commis le 8 mai 2008. Ce jeune de 32 ans, natif de Kodougou dans la commune rurale de Doubabougou (cercle de Kati) est sous mandat de dépôt depuis le 9 mai 2008. Il a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle.
En effet, le 8 mai 2008, pour assouvir sa vengeance sur le sieur Yiriba Diallo, assis sous un grand arbre, Mamadou Diallo l’a assommé de coups de manche d’une houe. Sérieusement atteint, Yiriba Diallo s’est écroulé. Les villageois, ébahis, ne purent que constater son décès.
Après avoir commis le forfait, selon ce que dit l’arrêt de renvoi, Mamadou Diallo s’est retiré à 10 km du lieu du crime. Ce qui n’a pas empêché la gendarmerie de l’appréhender, sur dénonciation du maire de la commune rurale de Doubabougou.
Inculpé, Mamadou Diallo reconnut sans ambages son crime, en précisant quand même nourrir des regrets, après son acte.
Ce procès comme le dirait un sage du monde de la Justice, a été facilité par l’accusé, qui a reconnu son forfait sans aucun détour et le ministère public, dont la tâche se trouvait simplifiée, a demandé à la Cour de retenir Mamadou Diallo dans les liens de l’accusation.
Sa culpabilité reconnue par la Cour, Mamadou Diallo a été condamné, après délibération, à 10 ans de réclusion criminelle.
Sous mandat de dépôt depuis le 9 mai 2008, Mamadou Diallo devra encore rester quelques années en prison, alors que, selon un de ses proches parents, il devait se marier en fin d’année 2008.
Ce mariage, dira notre interlocuteur, est gâté à cause de ce crime.
Accusés de vols qualifiés, Alio Ousseini et Assoumane Nabazaga acquittés
Ils étaient à la barre, le 10 juin dernier, pour répondre des chefs d’accusation portant sur des cas de vols qualifiés. Alio Ousseini et Assoumane Nabazaga, tous deux sous mandat de dépôt, depuis le 20 juin 2008, peuvent remercier le ciel pour être sortis des griffes des Magistrats de la Cour d’Assises, sans la moindre charge contre eux. Il ressort de l’arrêt de renvoi, que les sieurs Boubacar Kébé et Abdoulaye Waïgalo menaient, à titre principal, l’activité d’achat et de revente d’or, au site d’orpaillage de Machongo dans la commune rurale de Misseni, dans le cercle de Kadiolo.
Souvent, il leur arrivait de traverser le fleuve servant de frontière entre le Mali et la Côte d’Ivoire pour aller acheter de l’or en terre ivoirienne, plus précisément à Zenica. Ainsi, le 17 juin 2008, alors qu’ils se rendaient à Machongo sur la moto Djakarta appartenant à Boubacar Kébé, qui était lui-même le conducteur de l’engin ce jour-là, Abdoulaye Waïgalo et Boubacar Kébé furent agressés aux environs de 9 heures et demi, à quelques mètres du fleuve, par des individus armés de coupes-coupes et de fusils, tous encagoulés. Seul l’un d’entre eux avait le visage découvert.
Pour se sauver, les deux victimes, à savoir Boubacar Kébé et Abdoulaye Waïgalo, ont dû leur remettre 440 000 FCFA et un téléphone portable. La moto était restée sur place jusqu’au retour de Boubacar Kébé, qui avait fait semblant d’aller chercher le complément de l’argent qu’ils devaient remettre à leurs braqueurs. Mais il eut la bonne idée d’aller informer les militaires à Machongo. Ceux-ci, avec le concours des éléments des forces nouvelles ont interpellé deux des présumés braqueurs, notamment Alio Ousseini et Assoumane Nabazaga, mis à la disposition des gendarmes de Kadiolo.
Alio Ousseini et Assoumane Nabazaga ont nié les faits qui leur sont reprochés avant de plaider non coupables. Ils ont certes été bien entendus par la Cour car les magistrats ont jugé nécessaire de les acquitter, en les déclarant non coupables des faits qui leur étaient reprochés.
Zhao Ahmed BAMBA