Fatoumata Kolybara a accouché d’un garçon le 6 mai 2013 dans la famille Somé, à Bamako-Coura Bolibana. Après sa délivrance, elle jeta le nouveau-né dans une fosse septique. Trois jours après, celui-ci a été retrouvé mort. Les investigations ont conduit à l’arrestation de Fatoumata Kolybara, aide ménagère de Fatouma Somé. Devant la Cour d’assises, l’accusée a reconnu les faits et a été condamnée à 5 ans de prison.
Celle qui a comparu pour infanticide est née à Dio, dans le cercle de Mopti. Fatoumata Kolybara, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est une aide menagère de 19 ans. Devant la Cour d’assises, elle a déclaré qu’elle a contracté des maux de ventre le 6 mai 2013 vers 13 heures. C’est ainsi qu’elle a dit à sa patronne qu’elle souffre d’un malaise. Cette dernière lui donna 50 FCFA pour qu’elle puisse s’acheter du paracétamol.
” Après avoir pris le médicament, je suis allée aux toilettes. La douleur était tellement intense que je me suis adossée au mur. Apres un moment, j’ai accouché et l’enfant est tombé dans la fosse sans que je puisse le retenir. J’ai pris peur et j’ai pris de l’eau pour me nettoyer. C’est le 3ème jour que mon acte a été découvert par un résident de la maison “, a dit l’accusée devant la barre.
Répondant à la question du président sur son statut matrimonial et l’auteur de sa grossesse, l’accusée répond qu’elle est fiancée et que c’est ce fiancé qui est l’auteur de la grossesse. A partir de cette réponse, le magistrat Sidi Keïta de lui demander : pourquoi as-tu eu peur dans la mesure où l’enfant était de ton fiancé ? Parce que mes parents au village ne savaient pas que j’étais enceinte, répond Fatoumata Kolybara.
Fatouma Somé, patronne de l’accusée, a témoigné devant la Cour. Elle a déclaré n’avoir pas été au courant de la grossesse de sa domestique. Cette dernière, a-t-elle dit, a travaillé chez elle près de 6 mois avant de commettre ce forfait. Elle a décrit sa bonne comme étant une fille timide et travailleuse. Cette timidité, selon le procureur de la République, Amadou Koïta, ne l’a pas empêché de coucher avec un inconnu pendant qu’elle avait un fiancé. Cette timidité, insiste le procureur, ne justifie pas un crime. C’est dans l’intention de cacher cette grossesse à ses parents qu’elle a fui le village pour venir à Bamako.
Le représentant du ministère public a relevé que son acte est très grave. Il a demandé à la Cour de retenir Fatoumata Kolybara dans les liens de l’accusation. Malgré la plaidoirie de Maîtres Bakary Sylla et Bérenger Meuke qui ont mis l’accent sur la jeunesse de leur cliente, la Cour a retenu cinq ans d’emprisonnement ferme contre Fatoumata Kolybara.
Moussa SIDIBE