Cour d’assises: Reconnu coupable d’abus de confiance : Gueyda Doucouré condamné à 5 ans avec sursis et au paiement de 68 millions de F CFA

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Bakary Sacko
Bakary Sacko

La Cour d’assises de Bamako, dans son audience du 8 juillet, a condamné Gueyda Doucouré à 5 ans d’emprisonnement avec sursis et au paiement d’une somme de 68 millions de F CFA à Bakary Sacko pour les préjudices commis sur ce dernier relatifs à la vente de ses parcelles. Par ailleurs, elle a acquitté Karim Sangaré et Djibril Sacko, tous inculpés de faux en écriture, abus de confiance, disposition de biens d’autrui et complicité.

 

Gueyda Doucouré et Bakary Sacko sont tous deux des parents et amis d’enfance. Ils sont ressortissants du village de Guiffi dans le cercle de Yélimané. Leur ambition d’améliorer ce lien d’amitié et fraternité les a conduits à tenter l’aventure ensemble en France. Dans l’Hexagone, ils gagnèrent leur vie et décidèrent de regrouper leurs intérêts de façon formelle sur la base de la confiance mutuelle.

 

Gueyda Doucouré a décidé de renter pour s’installer définitivement au Mali. Dans son pays natal, il créa une agence d’immobilière. Cette décision de Gueyda a réjoui son frère et ami d’enfance, Bakary Sacko, qui était convaincu qu’ils pourraient réaliser des investissements au Mali. Ainsi, selon l’arrêt de renvoi, Bakary Sacko décida de confier ses affaires foncières à son ami Gueyda. En conséquence, il envoya régulièrement de l’argent et autres biens marchands à son ami tout en lui demandant de lui acheter des terrains à Bamako ou à Kati. C’est dans cette optique qu’il lui envoya de l’argent pour l’achat de titres fonciers à Baco Djicoroni Golf. Entre Gueyda et Bakary, tout alla très bien jusqu’en 2006. Selon Hamey Samb, le procureur, c’est au cours de cette année que Gueyda Doucouré a commencé à spolier son ami et frère Bakary Sacko de ses biens immobiliers. Selon le parquet, il disposa de l’argent destiné à l’achat et à la régularisation de parcelles à Kabala et de titres fonciers à Baco Djicoroni ACI établis au nom de Sacko.

 

Toujours selon l’arrêt de renvoi, pour mettre son plan en exécution, il a fait établir deux cartesd’identification au nom de Bakary Sacko tout en mettant la photo de Karim Sangaré et de Mahamet Barri à la place de son ami Sacko.

 

Ayant obtenu ces deux pièces d’identité à la gendarmerie du camp I, il procéda à la vente des titres fonciers qu’il a établis au nom de Sacko. Il s’agit des parcelles N°2835 N°4289 N°4288 et N°2805. Ces parcelles ont trouvé quatre acquéreurs, notamment Habou Soukouna, Amadou Lah, Genestier Roland Alain et Djibril Kamissoko. Ceux-ci sont tombés des nues par la suite en apprenant que le Bakary Sacko, qui leur a été présenté lors de la vente des parcelles chez le notaire, n’était pas le vrai. Ou était plutôt un vrai faux.

 

Les nommés Mahamet Barri et Karim Sangaré avaient pour mission de se présenter respectivement chez les notaires à la place du vrai Sacko. Les acquéreurs, sans se douter de rien, se sont mis à construire leur parcelle. L’affaire éclatera en 2010 lorsque Bakary Sacko, le vrai cette fois-ci, est venu au Mali pour rentrer en possession de ses biens immobiliers. Sa surprise fut grande en découvrant qu’il n’avait aucun bien immobilier à son nom à Bamako et à Kati. Mis au courant de cette affaire, les parents des deux amis se sont mobilisés pour amener les deux frères au règlement à l’amiable du contentieux. Cette médiation amena Gueyda Doucouré à souscrire une reconnaissance de dette pour le remboursement de la valeur des biens immobiliers détournés au préjudice de son ami d’enfance et d’aventure en France. Deux ans après, Bakary Sacko constata le manque de volonté de son ami à lui rembourser la valeur de ses biens immobiliers estimée à 22 600 000 FCFA pour les dix parcelles de Kabala et 18 millions pour celles de Baco Djicoroni. Aussi, décida t-il de porter plainte contre son ami Gueyda Doucouré auprès du Tribunal de première instance de la Commune V.

 

Interpellé devant le procureur de cette Commune, Gueyda a reconnu son engagement à rembourser 22 600 000 F CFA à son ami. Par contre, il nia avoir vendu les parcelles de Baco Djicoroni. Il a affirmé les avoir remises à Bakary Sacko, qui les a vendues de son propre chef.

 

A la Cour d’assises, Gueyda Doucouré, Karim Sangaré et Djibril Sacko dit Simbala ont comparu pour répondre des accusations de faux en écriture, abus de confiance, disposition de biens d’autrui retenues contre eux. Gueyda nia une partie des chefs d’accusation. Il a reconnu avoir pris l’engagement de rembourser à son ami les parcelles de Kabala. Il a nié être à l’origine de la confection des fausses pièces d’identité au nom de Bakary Sacko.

 

Des allégations démenties par Karim Sangaré. Celui-ci a affirmé avoir accepté de donner sa photo sur sollicitation de Gueyda qui lui a demandé de l’aider pour faciliter la vente des parcelles de Bakary Sacko afin de permettre à celui-ci de mettre en valeur l’une de ces parcelles. ” Au regard des liens d’amitié et de parenté qui existent entre nous, je n’ai pas hésité à donner mon accord. Dans la mesure où Doucouré est marié à la petite sœur de son ami Sacko et que nous tous sommes des cousins et frères du même village “. Quant à Djibril Sacko dit Simbala, il a affirmé que son petit-frère de lait, Bakary Sacko, ne l’a mis au courant de cette affaire qu’après les dégâts. ” Je ne suis impliqué ni de près ni de loin à la malversation des biens de mon frère. Tout a été manigancé par Doucouré et Sangaré pour m’incriminer “.

 

La Cour, présidée par Moussa Diarra, a écouté la défense, l’avocat de la partie civile, le parquet et les témoins. De l’analyse de leurs propos, elle a acquitté Karim Sangaré et Djibril Sacko. En revanche, elle a reconnu Gueyda Doucouré coupable d’abus de confiance et de disposition de biens d’autrui. Elle l’a condamné à 5 ans de sursis et au paiement de 58 millions FCFA correspondant à la valeur des parcelles de Kabala et de Baco Djicoroni et de 10 millions en réparation des dommages causés à son ami. ” Je veux bien croire que le verdict soit suivi d’effet, puisque tout est possible au Mali. Moi, je veux la paix avec quelque chose de concret “, a déclaré Bakary Sacko après le verdict.

 

Moussa SIDIBE

 

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10 COMMENTAIRES

  1. Moi aussi j’ai été victime du même fait en tant Malien de l’extérieur attaché à nos valeurs traditionnelles un ami forgeron dont son père a été celui de mon père qui n’a jamais fréquenté, m’a fait subir,croyant qu’il a des solides soutiens,non seulement m’avait vendu à un prix exorbitant cela n’est pas grave mais j’ai découvert que parmi les deux lots qui m’ont été vendus un des terrains n’existe que sur le papier , j’ai saisi la gendarmerie de faladjé où la corruption battait son plein sous la transition de Dioncounda,l’officier en charge de la question tissait déjà une relation avec mon escroc,bon j’ai été interpelé par ma famille de renoncer à la bataille juridique engagée avec nos castes, voilà j’ai pris mon mal en patience mon argent est parti en fumée sous mes yeux incapables, certains de mes frères marakas ne vivent que de ces actes à bamako car chez nous les liens parentaux sont prioritaires même si une vie humaine en est consacrée. Je connais ces deux hommes sont toujours amis depuis leur enfance, mais gueyda est issu de la famille doucouré de diafounou c’est un doucouré à diafounou le canton de cette partie de yélimané est un prince dans un palais royal,ou poisson Bakary est de la famille sacko qui sont des familles mangués(médiateurs), marabouts chers lecteurs c’est pour vous dire qu’un pacte traditionnel relie ces deux familles dans des localités soninkés toutes familles qui s’avoisinent en milieu marakas sont liées par des accords, des pactes, des chartes, des conventions c’est pourquoi seule la justice Malienne peut sauver le fruit de labeur de monsieur sacko,car nous dans la région de kayes surtout en milieu soninké les liens sont sacrés

  2. Ça c’est une justice de complaisance 5 Anne avec sourci Je me demande au Mali qui dois aller en prison

    • Tu vas trouver que ce sont les parents de ce Sacko memes, accompagnes de certains RELIGIEUX (escrocs) qui vont intervenir aupres des juges pour que l’affaire n’aille pas loin. Ca peut vous faire mal et vous allez meme en vouloir a la justice malienne, mais le poids de la societe en plus de certaines de NOS COUTUMES POURRIES font qu’il est extremement difficile d’appliquer la loi avec RIGUEUR chez nous.

  3. Pourquoi le sursis? vendre tous ses bien et mêmes ses culottes s’il le faut, pour rembourser l’autre

  4. quelle justice cette justice malienne? après de tels faits il s’en sort qu’avec du sursis quelle honte.

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