Cour d’Assises : Pour avoir tué et jeté sa coépouse dans un puits à Koutiala, Oumou Ballo sort avec 20 ans de prison ferme

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    Née vers 1983 à Koutiala de Souleymane Ballo et de Sitan Fané, Oumou Ballo ainsi que son mari Diarra dit Baba Diawara étaient face aux magistrats de la Cour d’Assises, le mardi 5 juin 2012, pour répondre du crime dont ils sont accusés, à savoir : assassinat et complicité d’assassinat sur dame Nana Coulibaly. La Cour était présidée par Kamafily Dembélé, tandis que le banc du Ministère Public était occupé par Hamet Sam.  Les accusés avaient, quant à eux,  pour défenseurs Me  Bourama Coulibaly et Bakary Dembélé.

    Le 28 mai 2008, aux premières heures, Oumou Ballo alertaient les voisins du quartier que sa coépouse Nana Coulibaly, alors en état de grossesse  très avancée, aurait tombée dans le puits, au motif que ses chaussures et son seau se trouvaient sur la margelle du puits.  Alerté, Diarra dit Baba Diawara qui est le chef de famille, gardien de son état au centre de santé «Karembé» où il avait passé la nuit comme à son habitude, se précipita à la maison. À la suite d’une prospection du puits à l’aide d’un grappin, il constata la présence d’un objet solide au fond. Avec son oncle, le mari donna l’alerte au service de la protection civile qui dépêcha des agents sur les lieux. À leur arrivée, le mari lui-même s’est proposé de descendre dans le puits pour remonter le corps inanimé de sa femme Nana Coulibaly.

    Plusieurs heures après, alors que le corps avait déjà été enseveli en prélude à l’enterrement, le vieux Adama Coulibaly, père de la défunte en compagnie de son fils aîné Zoumana Coulibaly arriva sur les lieux. Là, ils devaient se buter à l’opposition farouche de Souleymane Ballo, le père de Oumou Ballo (première épouse de Diarra dit Baba Diawara) de s’incliner devant la dépouille mortelle. Ces derniers argumentaient qu’une équipe de constat avait déjà conclu à une mort accidentelle, avant de les autoriser à procéder à l’inhumation programmée après la prière de 16 heures. Devant ce refus, le grand-frère de la victime, en l’occurrence Zoumana Coulibaly, décida de se rendre au tribunal où il expliqua les faits au Procureur de la République, en mettant en exergue ses inquiétudes sur les circonstances de la mort de sa sœur.

    Une seconde équipe d’agents de constat, accompagnée du médecin chef du centre de santé de référence de Koutiala, dépêchée sur les lieux à la demande du Procureur de la République, attesta que Nana Coulibaly avait été rouée de coups avant d’être balancée dans le puits. Interpellée à la police, Oumou Ballo passa aux aveux. Elle expliqua qu’elle avait assené des coups à la victime, pendant qu’elle puisait de l’eau et que les coups l’avaient alors précipitée dans le puits.                                                                                    Le certificat médical n° 87/CS réf/Kla en date du 30 mai 2008 du médecin chef du centre santé de référence de Koutiala atteste que la victime présentait «…une brèche de cinq centimètres de long et deux centimètres de profondeur aboutissait à l’os crânien au niveau frontal, un écoulement sanguin par les orifices du nez et des oreilles…». En d’autres termes, elle serait victime de coups et blessures.                                      L’inculpée Oumou Ballo se rebiffa en déclarant que ses aveux ont été extorqués, sous le coup de la violence que les enquêteurs auraient exercée sur sa personne. Cependant, quelques mois plus tôt, une bagarre avait opposé Oumou Ballo à sa coépouse Nana Coulibaly au sujet de leurs enfants, au cours de laquelle, celle-ci la blessa à l’aide d’une louche. Aussi, Oumou Ballo jura  de  se venger après avoir pansé ses plaies. Devant ces menaces, Diarra dit Baba Diawara décida d’autant qu’il savait que sa première épouse en était capable, d’éloigner Nana Coulibaly en la ramenant chez ses parents pendant un moment, avant de prendre en bail une chambre dans un autre quartier où il la logea. Devant les difficultés financières de nourrir deux ménages, le mari décida de ramener Nana Coulibaly au domicile conjugal à la suite d’une assemblée élargie aux personnes de bonne volonté du quartier, au cours de laquelle, les deux femmes décidèrent d’enterrer définitivement la hache de guerre. Et ce, après des excuses réciproques. Mais, c’était sans compter sur la détermination de dame Oumou Ballo à en finir avec cette histoire pour de bon.

    Ainsi, quatre jours plus tard, précisément dans la nuit du 26 mai 2008, Oumou Ballo, pour parvenir à ses fins éloigna sa belle sœur Aminata Goïta qui bavardait avec la victime sur sa terrasse, au motif que sa copine du nom d’Assétou la demandait. En l’absence de témoins et sans autre forme de procès, Oumou se saisit  d’un gourdin pour faire taire sa coépouse définitivement. Après son forfait, elle traîna le corps de la victime et le balança dans le puits. Les traces de sang constatées par les gendarmes enquêteurs, du perron de la victime à la margelle du puits, accréditent cette version des faits. Il apparaît clairement que le crime a été préparé, donc prémédité.

    Par ailleurs, l’information tardive des parents de la victime conjuguée avec le refus de les laisser s’incliner devant la dépouille mortelle, voire l’empressement à vouloir procéder à l’inhumation, dénotait de la volonté délibérée des inculpés de soustraire l’auteur des faits à une éventuelle poursuite judiciaire. C’est ce qui explique l’interpellation du mari des deux épouses, aussi bien que celle de Souleymane Ballo, le père de la criminelle et de son ami Bakaye Dicko.                                                                                                              Lors de l’audience, les débats ont démontré que le mari était bouleversé par la mort de sa femme et qu’il ne saurait être tenu responsable de quoi que ce soit. Quant aux sieurs Souleymane Ballo et Bakaye Dicko, ils ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et jugés par contumace. Ils ont écopés de la peine de mort.  Oumou Ballo, pour sa part, s’en est sortie avec la peine de 20 ans d’emprisonnement ferme.

    HAMANE 

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    Jugé pour coups mortels, Baba Coulibaly écope de 5 ans d’emprisonnement ferme !

    L’affaire sensationnelle de la journée de ce lundi 4 juin 2012 a opposé le Ministère Public représenté par Mme Keïta Djénéba Karabemta, Substitut du Procureur, près la Cour d’Appel de Bamako au duo Baba et Seydou, tous deux poursuivis pour coups mortels sur la personne de Badjan Coulibaly. La Cour était présidée par Mama Diarra de la Cour d’Appel.  Quant aux accusés, ils avaient pour conseil Me Abdoulaye Haïdara, avocat à la Cour.

    De l’information, il résulte les faits suivants : le 12 mai 2011, vers 20 heures à Diago (cercle de Kati), les nommés Baba Coulibaly et Seydou Coulibaly croisent leur victime, en l’occurrence le nommé Badjan Coulibaly, avec qui ils avaient eu des antécédents. C’est ainsi qu’il fut interpellé à propos de la bagarre qui a déjà eu lieu entre celui-ci et leurs frères. Une incompréhension s’en est suivie et le sieur Baba Coulibaly administra des coups de bâton sur la tête de Badjan, occasionnant ainsi chez ce dernier de sérieuses blessures.

    Transporté à l’Hôpital Gabriel Touré, Badjan succomba le lendemain des suites de ses blessures.   Interpellés, les inculpés ont reconnu les faits à eux reprochés. Cependant, le sieur Baba Coulibaly a soutenu à la barre qu’il n’avait pas une mauvaise intention à l’endroit de la victime et qu’il voulait seulement, a-t-il déclaré, lui demander les raisons qui l’ont poussé à menacer un de ses frères avec son coupe-coupe. Aussi, à l’en croire, c’est après lui avoir posé une question dans ce sens que le sieur Badjan s’était énervé en proférant des injures grossières. C’est ainsi que le compagnon de Baba, notamment le sieur Seydou qui s’était mis un peu à l’écart, demanda à Badjan de mettre un peu d’eau dans son vin tout en ajoutant qu’entre frères, ils doivent plutôt se comprendre, au lieu de se battre. Mécontent de l’intervention de ce dernier, Badjan sort son couteau et se dirigea en direction de Seydou Coulibaly qui s’enfuit. Il se retourna vers Baba Coulibaly qui, se saisit d’un bâton, pour lui assener un violent coup sur la tête.

    Pour Me Abdoulaye Haïdara qui défendait l’intérêt des accusés, l’acte de Baba Coulibaly ne peut relever que de la légitime défense, d’autant plus, qu’il s’était senti menacé dans son intégrité physique. L’avocat va plus loin en soutenant que Baba devait reprendre le couteau avec Badjan et lui assener un coup avec.

    Pour sa part, le Ministère Public a estimé que l’inculpé Baba Coulibaly qui s’était muni d’un bâton, capable de lui servir à maîtriser son vis-à-vis, aurait pu lui donner des coups, sur d’autres endroits du corps moins sensibles que la tête. Aussi, pour Mme Keïta Djénéba Karabemta qui occupait le Ban du Ministère Public, «Baba Coulibaly est coupable des faits». Ainsi après délibération, la Cour a suivi le Procureur dans son réquisitoire, en déclarant Baba Coulibaly, coupable de crime de coups mortels, un fait prévu et puni par les dispositions de l’article 202 du Code pénal malien. Ainsi, contrairement à ce dernier qui fut condamné à 5 ans d’emprisonnement ferme, son ami a été, quant à lui, purement et simplement acquitté pour insuffisance de charges en son encontre.

    HAMANE

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    3 COMMENTAIRES

      • Kinguiranké,il ne faut pas jugé négativement la polygamie, elle à toujours exister avant l’islam, et la religion l’autorise pour ceux qui ont le pouvoir. Elle fait partit de nos valeurs traditionnelles,mais je n’encourage pas pour ceux qui n’ont la volonté et le pouvoir. Dans notre pays, il existe des couples polygames qui vivent en merveille, et grâce à la volonté du tout puissant,ils sont très heureux. Donc mon cher tu n’est pas obligé de prendre deux femmes, mais chasse bien que ceux qui ont une seule femme n’est sont pas les plus heureux du monde. Chaque être humain sur terre suit son propre destin.

    1. Bonne meditation sur cet article

      Affairisme dans la crise malienne : Comment la Cia a fait plier Ouattara / La vérité sur le limogeage de Bictogo / Tout sur les Frci arrêtés au Mali
      Source : Le Temps : Dernière Mise à jour : 07/06/2012 (Auteur : )
      Lu : 2683 fois

      Si l’un des réseaux mafieux organisés par le pouvoir a un genou à terre, l’autre cherche tant bien que mal à garder ses repères dans la sphère politique ivoirienne. Le réseau ouattaraiste qui a le genou à terre, est celui d’Adama Bictogo. Tout son malheur est parti de la crise malienne. Lors des négociations dans la crise malienne, Adama Bictogo fait un très bon rapprochement entre lui et la junte du capitaine Sanogo. C’est ainsi que l’homme fort de Bamako lui signifie son souci financier pour s’approvisionner en armements, en vue de faire face à la rébellion. Adama Bictogo lui propose un réseau moyennant diamants et métaux. Sanogo accepte de faire ce deal en clando, avec Bictogo qui arrive même à liquider quelques quantités de pierres. Sanogo s’active alors à s’armer. C’est en ce moment que la pression internationale s’intensifie sur la junte. Entre temps, la Cia suit de près ce deal entre Bictogo et la junte. Cette «Agence» déjà très déçue du pouvoir ivoirien, avec la vente du «diamant de sang ivoirien», fait un rapport accablant sur ce régime. Abidjan est alors dans leur viseur. La Cia saisit donc le Nigéria. C’est la vraie raison du voyage inattendu de Goodluck à Abidjan après la chute de Sarkozy. Chemin faisant, la communauté internationale fait plier la junte par des pressions diverses. Ouattara voulant profiter de la situation, engage une action militaire avec les Frci. Au cours de l’offensive au Mali, un chef de guerre et pas des moindres, et plus d’une centaine d’éléments sont pris sur le théâtre des opérations. Ouattara négocie assidument la libération de cet homme qui est l’un de ses proches les plus directs. Beaucoup de moyens sont donnés à Adama Bictogo, pour les faire libérer. Le capitaine Sanogo profite de son avantage et exige au pouvoir ivoirien plusieurs choses. Abidjan mouillée jusqu’au coup, dans cette affaire cède, pour obtenir la libération de ses hommes en oubliant définitivement l’option militaire. Comme acte bonne foi, le pouvoir exige du capitaine Sanogo la libération du chef de guerre. Les autres devraient être libérés après la signature des derniers accords. Après la signature des accords dans lesquels le capitaine Sanogo obtient gain de cause, ce dernier refuse de libérer les autres prisonniers qu’il détient encore comme preuves. Abidjan qui ne comprenant plus rien, s’informe pour cerner la motivation de la junte à ne plus tenir parole. C’est là que le régime découvre qu’Adama Bictogo n’a pas donné tous les moyens qui ont été dégagés pour le capitaine Sanogo. Dès lors, la présidence ivoirienne se saisit de cette situation et fait un semblant de limogeage avec un faux alibi. Qui à la réalité, n’est qu’une action de charme pour contenter les Usa et la communauté internationale. C’est en ce moment que le réseau Hamed Bakayoko se positionne, en activant ses relations dans la presse et accable son rival. La réaction d’Adama Bictogo ne s’est pas fait attendre. Il donne des éléments précis sur des virements que feraient Hamed Bakayoko verse sur un compte offshore, en Europe depuis huit mois. Et Adama Bictogoa a juré d’avoir la tête de Hamed Bakayoko.

      Une correspondance particulière
      de K.S

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