Cour d’Assises : Pour avoir prémédité et tué son employeur, un ferailleur écope de 10 ans de réclusion

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    Je voulais l’écorcher ” avait dit l’accusé à l’enquête préliminaire. A la barre, il a soutenu que ” ce soir là je ne lui ai coupé que les doigts, mais je ne sais pas s’ils ont été totalement coupés ou pas “.

    C’est dans une nuit de janvier 2011 que ces évènements se sont déroulé à Banconi, un quartier périphérique de la capitale. Ce soir là, après la prière de 20h, Moussa Traoré qui, visiblement ne s’entend plus avec son patron qui lui donne de l’argent pour acheter et revendre de la ferraille, décida de se munir d’une arme blanche pour aller attendre ce dernier à deux pas de son domicile. Apercevant l’arrivée de la victime, Moussa Traoré sortit son ”coupe-coupe” et attendit sa proie avant de lui assener des coups qui lui ont été fatals. Car quinze jours plus tard il succomba à ses blessures sur un lit de l’Hôpital Gabriel Touré.  Devant la Cour, l’accusé reconnait les faits : “ Mamadou (victime) et moi nous nous sommes connus dans le cadre du travail…il me provoquait incessamment, j’ai cherché et trouvé le chemin qu’il emprunte pour se rendre à son domicile une première fois avant de revenir, une seconde fois après la prière de 20h, pour l’attendre et me venger “. 

    ” Quel différend y avait-il entre vous et Mamadou ” ? lui a demandé la Cour. ‘‘Rien, sauf que, chaque fois, il m’invitait à me battre avec lui …un soir, avec l’aide de quatre de ses camarades, Mamadou m’a terrassé devant le magasin et m’a frappé avec l’aide de ces derniers”, a répondu l’accusé.

    Vraisemblablement, les causes de cet acte demeurent floues. Cependant, selon l’accusation, il s’agit d’un problème de moto. L’accusé a donné une somme d’environ 150 000 FCFA à son patron pour qu’il lui achète une moto, mais ce dernier, au lieu d’une nouvelle moto ”sanili” toute neuve, a payé une occasion. Toute chose qui a irrité l’employé et l’a poussé à commettre l’irréparable. ” Ce n’est pas vrai, il n’y avait rien entre nous “, s’est défendu l’accusé.

    Du côté de la défense, l’on s’interroge sur la vraie nature desdites blessures. “ Je n’ai pas vu une seule pièce dans le dossier prouvant qu’effectivement ce sont les coups portés par mon client qui ont été fatals à la victime “, a-t-il regretté.

    Mais…la Cour d’Assises nous a habitués à ce genre de dossiers. Faisant bénéficier Moussa Traoré des circonstances atténuantes, la Cour l’a condamné à dix ans de réclusion contrairement à l’avis du ministère public qui avait souhaité qu’il soit condamné à la peine de mort.

    Aboubacar DICKO

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