- 20 ans par contumace pour Adama Bamba resté introuvable depuis sa mise en liberté provisoire !
Après le renvoi du rôle spécial de sa session supplémentaire de Sikasso impliquant les membres de l’ex-junte de Kati, la deuxième session d’assises 2016 de la Cour d’Appel de Bamako se poursuit normalement à Bamako pour les autres affaires. Dans son rôle d’audience du 14 décembre 2016, la Cour a examiné le dossier des cambrioleurs du bar-restaurant chinois « la paix » sis à l’ACI 2000, en janvier 2014. Accusé de crime de vol qualifié, l’accusé Alou Sidibé qui a été le seul à comparaitre à la barre a été condamné à 10 ans de prison ferme. Quant à son co-auteur, Adama Bamba contre qui, la complicité de vol qualifié était retenue par l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation, il n’a pas comparu. Resté introuvable après avoir bénéficié d’une ordonnance de mise en liberté provisoire en cours de la procédure, il a été condamné au maximum de la peine prévue par la loi, à savoir 20 de réclusion ferme.
Les faits remontent à janvier 2014, précisément dans la nuit du 18 au 19 janvier vers 3 heures du matin, quand le bar-restaurant chinois « la paix » a fait l’objet d’une attaque à mains armées d’une bande dont le modus operandi des membres étaient d’être cagoulés et armés pour commettre leur forfait. Cette nuit, les malfaiteurs, dont Alou Sidibé avaient posté un des leurs à l’entrée des lieux et tenu les occupants du bar au respect avant de s’introduire dans le local du gérant. Les nouveaux maitres des lieux dépouillèrent alors le gérant de la recette du jour puis montèrent à l’étage pour rendre visite à la promotrice du bar dans sa chambre en dépouillant celle-ci également d’une importante somme d’argent s’élevant à plus de 700 000F. C’est au moment de leur retrait des lieux qu’ils ont été pourchassés par des bonnes volontés à l’aide du véhicule de la promotrice, qui sera renforcé quelques instants plus tard par le véhicule du 14ème Arrondissement. C’est après une course-poursuite émaillée par des échanges de coups de feu réciproques avec la police que les malfrats se seraient dispersés, mais le nommé Alou Sidibé sera appréhendé par la police du 14ème Arrondissement.
A l’enquête préliminaire, Alou Sidibé reconnaitra les faits en déclarant qu’il a été recruté dans cette bande par un certain Ousmane sans autre précision. Il citera plus tard comme auteurs, les nommés Siaka, Madou et Seydou en citant également le nommé Adama Bamba qui, à ses dires, était celui qui leur fournissait des renseignements utiles sur les bars.
Contrairement à ses déclarations devant la police et devant le magistrat instructeur, le sieur Alou Sidibé a fait volteface devant les sages de la Cour d’Assises pour tenter d’obtenir un acquittement. A la barre, l’accusé soutiendra qu’il a été appréhendé la nuit des faits quand il était en quête de taxi au bord du goudron où la course-poursuite a eu lieu, faisant allusion à une erreur de la police. Interrogé alors sur la provenance de l’arme et la cagoule trouvées en sa possession, il affirme avoir gardé, la première pour le compte d’un proche qui la lui aurait remise en partant en mission et la deuxième, l’avoir acheté au grand marché pour se protéger contre le froid. Ses moyens n’ont pas pu prospérer devant la sagacité de la Cour qui reconnut la culpabilité à son encontre en lui infligeant une peine exemplaire.
Daniel KOURIBA