C’est au terme d’un procès qui a envahit la salle d’émotions que le jeune Adramane Sow a été fixé sur son sort hier à la Cour d’Appel de Bamako où se tient la Cour d’Assises. Il lui était reproché d’avoir planifié et tué son frère de sang à l’aube d’une nuit calme de 2013 à Kati. Des faits, nous avons retenu que, l’accusé est un réparateur de moto dans un magasin où il partage les tâches avec son grand-frère. A l’approche de la fête, il a soustrait trois pneus du magasin pour les monnayer afin de se doter des habits pour l’occasion. Son grand-frère, la victime ayant constaté cette disparition le somma de ramener très vite lesdits pneus avant de le chasser de l’atelier. Ce dernier s’exécuta.
Cependant, voulant avoir d’habits pour la fête coûte que coûte, Abdramane Sow partit s’introduire dans la chambre de sa future victime pour voler 30 000 FCFA. Pour faire croire à un vol, il brisa la serrure de la maison avant de disparaitre des cieux. Mais le grand-frère a aussitôt su que l’œuvre n’avait rien d’un cambriolage et somma son jeune frère de ramener l’argent avant d’avertir leurs parents en Guinée des comportements ignobles auxquels s’adonnait ”Abdramane”. Ce fut la goute d’eau qui a débordé le vase.
Puisque selon l’accusé lui-même : ” Je suis alors parti l’attendre devant un kiosque où il avait l’habitude de regarder du cinéma…j’ai attendu jusque vers 4h du matin où il s’est retiré pour aller dormir, je l’ai alors suivi discrètement jusqu’à notre domicile, j’ai attendu qu’il s’endorme avant de partir chercher un coupe-coupe que j’ai emprunté et caché dans des buissons “, a expliqué l’accusé à la barre.
” Expliquez-nous comment vous l’avez tué ” ? a demandé le juge. ” Je suis rentré discrètement dans sa chambre muni de mon coupe-coupe…Je l’ai d’abord frappé avec une altère au niveau du cou avant de lui assener trois coups de coupe-coupe au niveau du coup. Il a crié et il y avait du sang qui jaillissait “, a expliqué l’accusé tranquillement à la barre. Il a ajouté : ” J’ai alors pris son portefeuille qui contenait 5000 FCFA et son téléphone avant de m’en fuir “. ” Où êtes vous allés “?, poursuit le juge. ” Chez mon ami et ensuite en ville pour acheter des habits “, a dit l’accusé avant d’ajouter : ” je l’ai tué parce que mon grand-frère qui était en Guinée m’a menacé de me violenter à son retour si je ne rendais pas l’argent “.
Son avocat perplexe et écoutant attentivement les déclarations de son client, a reconnu dans sa plaidoirie la cruauté des actes à l’instar du ministère public.
Cependant il a joué sur le fait que son client soit le benjamin de sa famille et qu’il ait perdu son père à bas âge et la maman de l’accusé lui-même qui a déclaré, dans le dossier, qu’elle ne souhaiterait pas perdre ses deux enfants pour faire bénéficier des circonstances atténuantes à l’accusé. Et, lui faisant échapper ainsi des griefs de la peine de mort.
Aboubacar DICKO