Informé de la situation, Yaranga se précipita sur les lieux pour vérifier la véracité de l’information en compagnie de son ami Amadou Coulibaly. Avant d’arriver sur les lieux, il rencontra son cousin. Une dispute éclata entre les deux hommes au cours de laquelle ils se sont proférés mutuellement des menaces de mort. La présence d’Amadou Coulibaly a permis de repousser le pire qui finira par se produire dans la nuit du 18 au 19 janvier.
Au cours de cette nuit, Yaranga s’est rendu au domicile de Baranégué où une bagarre éclata entre les deux hommes. Yaranga a réussi à administrer mortellement à son adversaire plusieurs coups de coupe-coupe. Puis il a trainé le corps sans vie de son cousin dans une maison abandonnée. Saisie de cette affaire, la gendarmerie de Kati a appréhendé Yaranga et l’a conduit devant le juge.
A l’instruction comme devant les magistrats de la Cour d’assises hier, Yaranga Coulibaly a confessé sans ambages son crime en soutenant que le défunt a incendié son jardin contenant divers produits maraichers. C’est sous le coup de la colère et pour laver cet affront qu’il s’est muni d’une arme blanche pour retrouver son prédateur et le tuer. Il a exprimé tous ses regrets. A l’en croire, il a passé plusieurs nuits blanches à méditer et à implorer le pardon du Tout Puissant Allah et la société.
Le ministère public a déclaré que ce crime est un règlement de compte entre des frères consanguins suite à un antécédent relatif à un litige foncier. Pour le parquet, Yaranga a commis son crime avec préméditation. D’où son appel à la Cour de le déclarer coupable d’assassinat. Quant à la défense, elle a joué son rôle en soutenant que Yaranga a agi sous la colère en infligeant à son adversaire des coups et sans pour autant avoir l’intention de lui donner la mort. Le conseil commis d’office a imploré des circonstances atténuantes en faveur de son client en disant qu’il a en charge une famille de plusieurs enfants et épouses.
Après cette plaidoirie, les magistrats et les assesseurs se sont retirés pour répondre aux questions résultantes de l’arrêt de renvoi. En réponse, la Cour a déclaré Yaranga Coulibaly coupable de crime d’assassinat tout en lui accordant des circonstances atténuantes. Le tour est revenu au ministère public de se prononcer sur la peine. Le parquet, sur la base de la durée de détention, a souhaité que la Cour le condamne au nombre d’années qu’il a passées en prison. Toute chose qui a réjoui la défense. En toute souveraineté, la Cour d’assises de Bamako a condamné Yaranga Coulibaly à 5 ans d’emprisonnement.
Il faut rappeler que l’inculpé, après avoir passé 5 ans en prison, avait obtenu une demande de mise en liberté depuis février 2009.
Moussa SIDIBE