Cour d’Assises 2ème session : Pour avoir braqué nuitamment un motocycliste, un Sergent-chef de l’armée condamné par contumace à la peine de mort

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    La Cour a condamné, dans son audience du lundi 15 décembre,  par contumace le sergent-chef Oumar Coulibaly à la peine de mort. Il était accusé d’avoir, de concert avec Lassana Coulibaly, braqué nuitamment à Garantiguibougou un motocycliste avant de le dépouiller de tous ses biens.

    L‘ actuelle session,  qui s’achève  vendredi prochain, bat son plein dans les salles I et II de la Cour d’Appel de Bamako à Banankabougou. Plus qu’une simple affaire de justice, la question qui a été débattue, hier lundi, est aussi d’actualité et mérite la plus grande attention des hautes autorités. Il s’agit du braquage des motocyclistes.Il n’est un secret pour personne que ce phénomène est devenu un fléau  pour notre société au point que ceux qui s’y livrent  sont allés jusqu’à placardés des affiches, il y a quelques jours, dans différentes rues de la capitale, sur lesquelles ils promettent de voler plusieurs centaines de motos avant le 31 décembre et de tuer quatre innocents une fois qu’un des leurs est lynché par la foule.  Les propriétaires des engins à deux roues ne savent donc plus à quel saint se vouer.

    En effet, face à cette pratique, les populations aussi ont adopté une autre technique de dissuasion qui consiste à brûler vifs les malfrats qui  ont le malheur de tomber entre leurs mains. Ce qui est révélateur de l’ampleur du drame qui se déroule sous le regard impuissant des autorités.

    La situation s’est tellement détériorée que ce sont les hommes et femmes censés protéger les populations qui s’adonnent à un tel agissement. L’affaire opposant le ministère public aux nommés Oumar Coulibaly, sergent-chef de l’armée malienne ayant servi dans le nord du Mali et Lassana Coulibaly, tailleur domicilié à Kalaban-Coura a  été jugée le lundi 15 décembre. Ils ont été reconnus coupables d’avoir, en une nuit de février 2013, aux environs de 21 heures, intercepté le sieur Ibrahim Doucouré qui se rendait à Kalaban-Coura sur sa moto. Ils le sommèrent de descendre de l’engin et de leur remettre ses téléphones portables et son porte-monnaie. La victime obtempéra sous la menace d’un pistolet mitrailleur (PM) qu’ils ont pointé sur lui.

    Aussitôt, M. Doucouré alla avertir les éléments du Commissariat du 15ème arrondissement. Grace à des renseignements qui leur ont été fournis par l’opérateur de téléphonie mobile Orange Mali, les éléments du 15èmearrondissement sis à Bacodjicoroni finirent par mettre la main sur celui qui détenait les téléphones de la victime, en l’occurrence Lassana Coulibaly.

    Arrêté à son lieu de travail et conduit dans l’enceintes du Commissariat, il avait totalement reconnu les faits et aidé même la police à piéger son complice, le sergent Oumar Coulibaly. A son tour, ce dernier a aussi reconnu avoir dépouillé, de concert avec Lassana Coulibaly, Ibrahim Doucouré de sa moto, son porte-monnaie et ses deux téléphones portables. Il a affirmé à la police avoir agi ainsi pour réunir les 300 000 FCFA qu’il doit à un marabout pour lui procurer des sortilèges devant le protéger contre les balles.

    Quant à Lassane Coulibaly, qui a été le seul à comparaitre hier devant la Cour d’Assises, il a continué à nier les faits à la barre après l’instruction. Selon lui, le téléphone qui a permis de l’arrêter lui a été offert par son ami d’enfance, le sergent-chef Oumar Coulibaly avant de réfuter catégoriquement les déclarations qu’il avait faites à la police.

    Chose qui n’a pas empêché la Cour de reconnaitre sa culpabilité dans les infractions d’association de malfaiteurs et de vol qualifié. Mais, étant un délinquant primaire et père de deux enfants en plus des enquêtes de moralité qui lui sont favorables, Lassana Coulibaly a bénéficié des circonstances atténuantes et a été condamné à cinq ans d’emprisonnement dont trois avec sursis.

    N’ayant pas comparu on ne sait quel motif le sergent-chef a écopé de la peine de mort par contumace.

    Aboubacar DICKO

     

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    1 commentaire

    1. Une condamnation par contumace est une condamnation prononcée par un juge à l’issue d’un procès, en l’absence du condamné qui se trouve alors en état de fuite. « Contumace » vient du latin contumacia qui signifie « orgueil ».
      Monsieur le Journaliste la derniere ligne de ton article n’a pas sa raison d’etre.

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