Les travaux de la Cour d’assises se poursuivent normalement dans la salle Boubacar Sidibé de la Cour d’Appel de Bamako. A la barre, le 28 mai, Natié Pléa, accusé de viol sur la petite Aïssata Diallo, dans le hameau de son père sis à Biango dans la zone du Macina.
Le 14 août 2006, aux environs de 19 heures, le vieux Mami Diallo chargea sa fille, Aïssata Diallo, d’aller remettre un cadeau de mariage à son amie, Koni Coulibaly, dont le jeune frère devait se marier dans le village de Trôh voisin. A cet effet, la jeune fille se faisait accompagner par un de ses frères et une sœur.
Leur arrivée dans ledit hameau, avait coïncidé avec les festivités du mariage. Ses accompagnateurs, emportés par l’animation, ne veillèrent plus sur Aïssata qui s’en alla, seule, remettre le cadeau.
Sur le chemin de retour, Aïssata a été aperçue par quatre jeunes gens se mirent immédiatement à ses trousses. Il s’agit de Natié Pléa, Kourouba Coulibaly, Balla Coulibaly et Djokolo Coulibaly.
Natié Pléa, aidé par Balla Coulibaly, a entraîné la fille dans la chambre de Balla Coulibaly. Aïssata Diallo fut par la suite terrassée avant d’être déshabillée de force.
La suite est sans commentaire, puisque les quatre jeunes garçons ont entretenu des relations sexuelles avec elle à tour de rôle.
Elle fut ensuite reconduite par ses agresseurs jusque dans le hameau de son père. Ne pouvant cacher ce qu’elle venait de subir, Aïssata Diallo a fini par informer son père. Celui-ci, très en colère, approcha le médecin du CSCOM de Saye pour faire examiner sa fille.
La conclusion de ce dernier a confirmé qu’elle venait de subir un viol. C’est ainsi que le vieux Mami Diallo porta plainte contre les quatre jeunes gens. Interpellés, Natié Pléa et Kourouba Coulibaly ont reconnu sans ambages les faits qui leur sont reprochés.
Quant aux deux autres, Djokolo et Balla Coulibaly, ils n’ont avoué que partiellement. Il faut remarquer que, quelques temps après leur forfait, trois des quatre jeunes ont disparu, laissant sur place Natié Pléa, qui fut inculpé. Vendredi dernier, à la barre, Natié Pléa, dont la défense était assurée par Maître El Hadji Oumar Fofana, a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il a soutenu qu’il a agi ainsi, poussé par ses camarades.
Le Parquet général, suivant la logique des faits, a demandé à la Cour d’infliger une peine correctionnelle en guise de leçon à Natié Pléa. La défense de l’accusé et l’accusé lui-même, ayant la parole en dernier lieu, ont demandé la clémence de la Cour.
Après délibération, la Cour a condamné Natié Pléa à 5 années d’emprisonnement. Les trois autres, absents de la barre, ont été condamnés, par contumace, à la peine capitale (peine de mort).
Cependant, tous les quatre ont été condamnés à payer, solidairement, à la partie civile, la somme de 50 000 FCFA au titre de réparation du préjudice.
Zhao Ahmed BAMBA