Coup de ThéÂtre dans l''Affaire LUCIE : D’autres victimes se font connaître

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    «Vrai de vrai, l’amour rend aveugle», c’est le titre donné à notre article relatif à l’escroquerie sur le Net, élucidée, ou presque, par l’Epervier du Mandé. Mais hier dans la matinée, après avoir pris connaissance de la nouvelle, d’autres victimes se sont présentées au commissariat pour porter plainte contre les mêmes auteurs sans oublier, au passage, de faire un détour à notre rédaction pour nous livrer leur version des faits.rn

    . Seyba Cissé et Ibrahim B. Kouyaté sont tous deux jeunes lycéens respectivement inscrits aux Lycées Konaris à N’Golonina et Kampola à Kalamba-coro. Ils sont tous deux internautes passionnés  et ne dédaignent pas les nanas surtout quand elles sont belles et séduisantes comme Lucie, le nom donné à une fille dont l’image a été sélectionnée quelque part par nos escrocs pour les besoins de la cause. Nos deux jeunes gens ont été victimes du même scénario que nous évoquions dans notre précédente parution (Aurore du lundi 16 juillet dernier). D’abord, il y a l’appât : la photo de la belle et innocente personne baptisée Lucie.

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    L’un des escrocs, en l’occurrence celui répondant au nom de Abdoulaye Bissan se fait passer pour la jolie demoiselle. Pendant plusieurs jours, voire, un mois durant, il entretient la flamme et l’espoir chez le pigeon. A travers des questions qui se veulent anodines, il prend connaissance des biens matériels dont dispose la proie, son âge, ses fréquentations, ses habitudes. Une fois ses informations recueillies, la bande, passe à l’étape supérieure, sans bien sûr laisser s’éteindre la flamme du Don Juan.

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    La seconde opération consiste à donner un rendez-vous galant à l’oiseau lequel se précipite généralement afin de voir enfin en « chaîne et en or » l’image  dont il est tombé amoureux. Et c’est là qu’intervient le premier complice. Il s’appelle Bourama Diarra. Il est jeune, beau parleur et manipule bien la langue de Molière. Ses victimes retiennent de lui qu’il parle bien français. Il se présente comme le frère de Lucie qui l’aurait envoyé rencontrer son correspondant. Il explique ensuite qu’à cause de la présence du «Vieux» très regardant sur l’éducation de sa fille Lucie, il convient d’attendre quelque moment. Les proies ne voient généralement que du feu.

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    «L’Envoyé» s’applique ensuite à se comporter  en bon jeune frère de Lucie et en fervent admirateur de l’amant de la belle demoiselle, ou de celui qui aspire à l’être. Il emprunte le téléphone de ce dernier juste pour savoir si le «Vieux»  est toujours là. La réponse tombe. Alors, on passe à la dernière étape qui consiste maintenant à emprunter la moto du malheureux afin de ramener Lucie au point de rendez-vous. C’est fini ! La victime est maintenant obligée de rentrer à pied ou en empruntant une sotrama s’il habite loin ou s’il a encore de petites monnaies sur lui.

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    C’est le 15 juin dernier que le jeune Seyba est tombé dans le panneau. Il a perdu son téléphone et sa moto « Jakarta ». Le cas de Ibrahim B. Kouyaté remonte à  Août 2006. La dernière victime en date est Abdoulaye Dramé qui a finalement décidé de porter plainte contrairement deux premiers. Tous sont naïvement tombés amoureux de Lucie et en ont perdu leurs téléphones et motos qui furent confiées à un recéleur du nom de Boukary Kamissoko. Contrairement à leurs déclaration, les membres de la bande n’étaient pas à leur coup d’essai. Leur machine semblait être même rodée à cause de la routine.

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    Afin de brouiller les pistes, ils échangeaient d’adresse e-mail et de site d’hébergement après chaque opération. La demoiselle sur la photo est tantôt appelée «Lucie », tantôt «Assy», mais elle était toujours belle et disponible, du moins, selon les messages reçus par le correspondant.

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    Les deux anciennes (nouvelles) victimes viennent d’introduire une plainte pour escroquerie, seulement après fait connaissance des faits relatés dans nos colonnes (lire encadré).

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    Nous ne cesserons jamais de le dire : Internet est un outil précieux pour véhiculer l’information, mais pas une panacée. Derrière de belles images et beaux poèmes peuvent se cacher des monstres et des escrocs de tout acabit.  Ne faites plus confiance à ce que vous voyez ou entendez car la Toile Mondiale ne profite pas qu’aux honnêtes personnes. A preuve !

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    B.S. Diarra

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    Médias et sécurité : Une expérience postitive

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    C’est suite à la revue de presse en langue nationale sur les radios Benkan et Guintan que les deux premières victimes ont pris écho de l’arrestation, par le Commissariat de Police du 3ème Arrondissement, de la bande d’escrocs sur le Net. Elles se sont immédiatement rendues sur place pour engager leurs plaintes afin que justice soit rendue. Il aurait bien fallu que l’affaire soit rendue publique et que les stations Benkan et Guintan en fassent un large écho. C’est le résultat d’une saine collaboration entre les medias et les services sécurité.

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    L’intérêt des internautes pour l’article en question prouve à suffisance que la technique utilisée par les escrocs est désormais éventrée. L’information a également ceci de réconfortant qu’elle dissuadera, nous l’espérons, tout autre délinquant qui tenterait de s’inspirer de cette affaire Lucie. Il importe donc d’encourager vivement, voire de formaliser, la collaboration entre les medias et les services de sécurité. Le monde évolue. Ses structures doivent s’adapter ou risquer de perdre le combat pour la sécurité publique.

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