Les résultats du Concours d’entrée à l’école national d’administration sont tombés le lundi dernier. Les épreuves se sont déroulées les 22 et 23 Mai dernier à Bamako, centre unique. Les candidats ont examiné dans trois matières dont deux (02) épreuves techniques et une épreuve de culture générale. Au total 10 000 candidats ont postulé dans les (9) corps que sont les corps d’administrateurs civils ; affaires étrangères ; Impôts ; trésors ; finances ; douanes ; planificateurs ; administrateur de travail et de sécurité sociale.
Notons que le nombre de places disponibles était de 100. Mais à l’issue des résultats, le jury n’a retenu que 69 admis sur les 10 000 postulants.
Suite à son intervention au journal télévisé, Fousseini Samaké directeur général de l’ENA expliquera que c’est un jury composé de cadres chevronnés qui a procédé à la correction des copies dans la plus grande transparence. Les copies seront par la suite soumises à une double correction avant la publication des résultats. A ses dires, les 69 candidats ont été sectionnés par mérite.La question demeure aujourd’hui le plat de résistance de toutes les conversations. Si certains abordent le sujet avec philosophie, d’autres ont plutôt tendance à s’offusquer.
A en croire M Samaké, les candidats n’ont pas suffisamment préparé le concours en question. Raison pour laquelle, nombre de postulants n’ont pas compris les sujets. Mais puisque l’organisation de la compétition est désormais annuelle, chacun est appelé à s’y préparer à partir de cet instant. " Je demande aux uns et aux autres de se mettre au travail … Il n’y aura plus de place pour ceux qui pensent que l’argent peut tout faire" a -t-il indiqué.
De l’avis de certains postulants, ledit concours a été organisé pour humilier les jeunes diplômés sortant des grandes écoles et facultés de notre pays. Et pour cause, plus de la moitié des candidats admis ont obtenu leurs diplômes à l’extérieur, dans les pays voisins ou en Europe. Toute chose interpelle les principaux acteurs de notre système éducatif que sont l’Etat, le corps Enseignant, les parents d’élèves, étudiants et élèves.
En somme, il ne pouvait en être autrement avec des années tronquées, et des grèves sauvages. L’université de Bamako restera une machine à fabriquer des chômeurs et des cadres diplômés mais nullement compétitifs tant que l’Etat n’adoptera pas une politique rigoureuse et responsable dans la gestion de l’Ecole.
Il nous faut, en outre, une université de nos besoins, pas une formation mécanique sans aucune perspective.
A.Touré