Commune rurale du Mande : Après vingt ans de vol de bétail, des irréductibles sont conduits en prison

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    Après 20 ans de vol de bétail dans la commune rurale du Mandé (cercle de Kati), quatre éléments de la bande de l’irréductible Niama Dembélé ont été arrêtés et conduits au « gnouf » (prison) grâce au courage des limiers de la Brigade territoriale (BT) de gendarmerie de Bamako. L’arrestation s’est produite dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 novembre vers 4 heures du matin, au poste de péage de Samanko.

    Les éléments de l’un des plus grands réseaux de voleurs de bétail de la zone sont enfin mis hors d’état de nuire depuis le week-end dernier par les éléments du Lieutenant Lassana Tamba Kéita, Commandant de la BT de la Gendarmerie de Bamako.  D’où un grand ouf de soulagement des populations du Mandé. Depuis deux décennies, toutes les Brigades de gendarmerie du cercle de Kati étaient aux trousses de ce réseau énigmatique de voleurs de bétail qui ne manquait pas de laisser sa signature après chaque forfait, mais qui, telle une anguille, disparaissait avec son butin dans le cercle de Kati, plus précisément  dans la commune du Mandé. Si bien que populations avaient fini par « tailler » aux éléments du réseau une réputation de « bandits insaisissables », tant leurs exploits se multipliaient. Mais refusant de tomber dans le piège, les pandores (gendarmes) se sont juré de tout mettre en œuvre pour détruire le mythe. Tous les vols de bétail qu’on n’arrivait pas à expliquer étaient portés à l’actif de la bande de Niama Dembélé, marié et résidant à Daoudabougou, en commune VI du District. Mais faute de preuves, les pandores ne pouvaient  pas arrêter ces éléments et leur chef.

    Le samedi 17 novembre enfin, la preuve était là : un vol de bétail signé Niama Dembélé et ses complices. Il était 4 heures du matin lorsqu’une patrouille de routine opérée par la Gendarmerie de la BT de Bamako (au niveau de la barrière de Samanko) découvre des carcasses de viande dans une Sotrama immatriculée T-8784 -MD et conduite par un certain Niama Traoré. Les carcasses saisies constituaient la viande de trois bœufs et le butin devrait transiter par le domicile d’un certain Drissa Sangaré alias « Niangara » résidant à Niamakoro : un homme qui a tout vu et tout entendu. Soumis à l’interrogatoire, ce dernier  se met à table (avoue) et dénonce  son compagnon de fortune, Niama Dembélé, boucher domicilié à Daoudabougou, en commune VI. Par la suite, il a été établi que la viande en question est la chair des bœufs abattus dans le village de Kamalé, dans la commune rurale du Mandé. Toutefois, les  propriétaires des animaux ont été identifiés dans la même localité. Les investigations de la Gendarmerie ont permis d’établir que le nommé Niama Dembélé est un caïd dans le domaine du vol de bétail et familièrement reconnu dans les registres des Commissariats. Mais ce « maître du couteau » n’opère que la nuit. Mais en vrai boucher, il ne veut  pas de vaches maigres. Les bœufs de labour, que les propriétaires mettent toute une saison à engraisser, ou d’autres animaux d’embouche sont la cible préférée de ces voleurs. En une seule soirée, notre boucher voleur abat des bœufs et les dépèce avant de les vendre sur les différents marchés de la capitale. Mais jusqu’à l’interpellation des éléments de sa bande, personne ne soupçonnait  Niama Dembélé d’une quelconque implication dans la disparition répétitive de bétails, tant il se faisait passer pour un sage.

    Mais cette moralité douteuse amènera les pandores de la Gendarmerie de la BT de Bamako  à remonter les filières du réseau. C’est ainsi qu’un habitant du Mandé, Boubacar Bah, a été appréhendé par les gendarmes. Ce dernier cohabitait avec  les futures victimes de la bande, mais circulait  le jour pour  localiser les bêtes avant que les ses complices ne procèdent dans la nuit à l’abatage des animaux. Toutefois, si le chauffeur du véhicule reconnaît qu’il est à sa deuxième participation aux vols,  Mamadou Diarra et Mamoutou Bamian ne savent plus et n’expliquent même pas combien de fois ils ont pris participer à de telles opérations.  Mais ils reconnaissent qu’ils opèrent pour le chef de bande, Niama Dembélé qui, pour le moment, a disparu dans la nature. Après l’arrestation des malfrats, les victimes se manifestent de plus en plus. Déjà, les plaintes fusent de toutes parts au niveau de  9 villages du Mandé.

    Les 4 bandits ont été présentés le mardi dernier  au Procureur de Kati pour des fins judiciaires. Mais la Fédération des groupements interprofessionnels de la filière bétail viande du Mali (FEBEVIM) s’inquiète parce qu’il reste encore de fâcheux précédents. « Depuis les années 2000, les voleurs de bétail narguent leurs victimes et dans certains cas, l’autorité de l’Etat », arguent un responsable de l’organisation avant d’ajouter que les exemples font légion. Aussi, un autre, de demander : « Qui protège les malfrats ? ». En attendant, les responsables de la FEBEVIM appellent le Ministre de la Justice à la vigilance, surtout qu’il a démissionné de la Magistrature suite à l’affaire dite de « vol de veaux ».

    Jean Pierre James

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