La Justice de paix à compétence étendue de Toukoto est attendue de pied ferme par les populations de la commune rurale de Kourouninkoto (dans la cercle de Kita) scandalisées par le comportement inexplicable de leur maire qui, après avoir abusé d’une femme, a porté plainte contre elle et sa belle famille pour diffamation.
C’est le mois dernier que l’affaire a surgi au grand jour grâce aux révélations faites par la dame Oumou Keïta à son mari concernant ses relations adultérines avec le maire de la commune, Mamou Keïta (celui-là même dont les louanges sont chantés par l’artiste Saramba Kouyaté), suite à la pression de certains membres de sa belle-famille, la grande famille Touramakan Traoré. « Cuisinée » au téléphone par son mari depuis l’Espagne sur les raisons de sa faiblesse, la pauvre Oumou Keïta a évoqué la forte pression et les menaces auxquelles elle a été soumise par le maire indélicat.
Conformément à la tradition dont la famille du maire est toujours garante, la famille Touramakan Traoré a porté plainte devant les autorités coutumières de Kourouninkoto qui ont condamné leur fils de maire à apporter une chèvre pour réparation du préjudice causée. Comme une traînée de poudre, la nouvelle s’est vite répandue sur tout le village, et même au-delà des frontières. Parce que Kourouninkoto a une forte représentation dans la diaspora malienne en Europe, principalement en Espagne où le maire lui-même a passé une bonne partie de sa vie.
Couvert de honte, le maire, dans sa tentative de sauver la face, n’a pas hésité à porter plainte pour diffamation à la Brigade de gendarmerie de Toukoto qui interpella la victime, Oumou Keïta et certains frères de son mari : Hary, Adama et Sangué. Après quelques jours de garde à vue, le commandant de brigade transmit le dossier à la JPCE de Toukoto qui les mit sous mandat de dépôt avant de leur faire bénéficier d’une liberté provisoire.
Le pire, c’est qu’avec la complicité de certains surveillants de prison, le maire s’est encore permis de tenter d’enlever Oumou Keïta à la maison d’arrêt de Toukouto. Face au refus de cette dernière, il fut obligé de prendre la clé des champs pour se retrouver à Bamako. Mais dès son retour, il fut est en garde à vue et relaxé 4 heures plus tard. Et depuis lors, plus rien. Cependant, le maire élu de l’URD, Mamou Keïta, est aujourd’hui désavoué par ses parents et amis qui réclament sa révocation.
En attendant, tous les regards sont tournés vers la JPCE de Toukouto dont le verdict est attendu avec impatience.
Abdoul Karim Maïga