Commune III District : Deux policiers soulagent un Américain de 30 millions de FCFA

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    L’affaire Ministère public contre Toutou Tamega était inscrite au rôle d’audience du 7 septembre du Tribunal correctionnel de la commune 3 du district de Bamako.

    Des faits graves

    Le nommé Neil Justus Boucher Jr est un Américain résidant à Sébenikoro, en commune IV du district. Il  a fait la connaissance du bijoutier Toutou Temega à travers un ami Ghanéen. Neil voulant acheter de l’or pour le transporter hors du Mali, il s’adrese à Toutou.

    Ce dernier saute sur l’occasion. Il présente à Neil un groupe de malfrats qui se prétendent promoteurs d’une société d’exploitation minière ayant de l’or en stock. Les bandits présentent à Neuil un premier échantillon d’or que l’Américain remet à Toutou pour examen. Bien entendu, Toutou, complice  des bandits, assure à l’Américain que cet or est de si bonne qualité qu’on n’en trouverait qu’au Bambouk, ville aujourd’hui disparue. C’est ainsi que la somme de 30 millions a été versée par Neil au groupe contre la remise d’une importante quantité d’or.  Quelques jours après la transaction, Neil se rend compte que l’or qui lui a été vendu par l’intermédiaire de Toutou n’est que du vil métal. Surtout pas de l’or du Bambouk! Neil interpelle alors Toutou Tamega.

    Celui-ci,  voyant sa combine éventée, décide alors de faire recours à son cousin Sadio Sissoko, Inspecteur de police en service à la Direction nationale de la police, afin d’intimider l’Américain trompé. Sadio Sissoko se fait accompagner illico presto par son collègue Ladji K. Sogodogo. Les deux policiers, sans informer leurs chefs hiérarchiques, et cela à dessein, effectuent une descente musclée chez Neil Justus. A leur arrivée, ils demandent à l’Américain de leur montrer les documents qui l’autorisent à exporter de l’or ou à faire des transactions d’or dans notre pays. Bien entendu, Neil  ne possède pas de documents du genre. Les policiers lui demandent alors de renoncer à demander des comptes à  Toutou s’il ne veut pas se voir dénoncer par eux pour trafic illicite d’or. Pour corser la chose, les deux policiers exhibent un sac rempli de drogue et préviennent Neil que s’il ne se tient pas tranquille, ils témoigneront d’avoir trouvé de la drogue à son domicile. Neil, tombant des nues, accepte le marché et remet même aux agents un autre montant pour  prix de leur silence.

    Une fois cette étape franchie avec succès, les deux policiers décident d’aller aux trousses des complices de Toutou afin de mettre la main sur les 30 millions versés par Neil. Guidés par Toutou, ils arrivent à localiser les vendeurs de faux or qu’ils menacent de toutes les foudres de Jupiter. Ils parviennent ainsi à récupérer plus de 22 millions sur les bandits.

    C’est alors que Neil, qui remet difficilement de la perte de ses 30 millions par ces temps de vache galère,  décide de porter plainte contre Toutou Tamega et ses complices pour  escroquerie.

    Un verdict  attendu

    L’enquête a révélé que les deux policiers ont intimidé Neil pour sauver Toutou et s’enrichir illicitement. Il faut noter qu’à l’enquête préliminaire, il été retrouvé 2.750.000 FCFA sur le policier Sadio Sissoko et  2.250.000 entre les mains de Ladji Sogodogo. Les enquêteurs découvrent aussi chez Ladji, qui en avait sans doute  marre de marcher à pieds, une Mercedes 190 flambant neuve acquise sur les fonds piqués à l’Américain.

    Le procureur de la commune III a donc décidé de poursuivre Toutou Temega pour escroquerie et les deux policiers pour  complicité, détention de stupéfiants et simulation d’infraction. Quant aux bandits vendeurs d’or, ils ont disparu…

    Le tribunal, par jugement en avant dire droit, a ordonné le versement à Neil  des sommes récupérées sur les policiers et qui avaient été déposées au greffe. Sommes qui, hélas, ne représentent que 20% du total. Le jugement sur le fond de l’affaire sera rendu le mardi 28 septembre à 9 heures. Les agents de police poursuivis risquent gros car s’ils sont reconnus coupables, ils risquent la radiation des effectifs de notre Police Nationale. Mais comme on est au Mali…

    H. Koné

     

     

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