Soupçonné d’être l’un des plus gros dealers de Bamako, il a été interpellé en commune II, après de nombreuses surveillances et plusieurs jours d’investigations
Abdoulaye Maïga, alias “Pagaille”, c’est l’histoire d’un petit dealer qui s’est hissé au rang au firmament par la ruse et la violence. Il a grandi en commune II où il a fait ses premières armes dans la vente de la drogue et à ce qui se dit, il a trouvé que localement les jeunes n’étaient pas tellement à la hauteur et il s’est rapproché de sa maman, une femme qu’il a mis le pied à l’étrier et l’a fait passer en première division de la garde de la marchandise dans des sacs estampillés « riz ». Après l’arrestation récente de redoutables concurrents, un grand boulevard lui est ouvert. Les prix de cession de la drogue flambent du simple au quadruple. Et, Abdoulaye devient rapidement le principal fournisseur de drogue du marché local.
Son arrestation, suivie de son incarcération à la Maison d’arrêt, est consécutive de nombreuses surveillances et plusieurs jours d’investigations. La police utilise les indicateurs, des informateurs bien placés pour rapporter des indices et des preuves matérielles. Des adresses, des identités… en clair, tout ce qui peut permettre de mettre au jour et de démanteler des trafics. Des kilos de drogue entrent et se vendent chaque semaine, chiffre qui revient dans la bouche des policiers et des trafiquants. Sans informateurs eux-mêmes impliqués dans ces réseaux, impossible de savoir ce qui est derrière et où va la drogue.
Le livreur de drogue donne rendez-vous comme vous donnez rendez-vous sans doute pour livrer une pizza. Mais le client n’est autre qu’un indicateur police ayant réussi à créer des liens de confiance, par ses achats réguliers étalés sur plusieurs semaines sans discontinuer.
Abdoulaye Maïga qui tire son surnom du désordre caractérisé qu’il sème par son activité et de la peur qu’il engendre dans son milieu.
Georges François Traoré