Arrivée sur les lieux du crime, la femme d’A. D., ex-chef de village de Kona découvrit l’ami de son mari couvert de mouches. A. D., prit de peur, monta sur son toit où il sera déniché et passé à tabac jusqu’à soit pied soit écrabouillé avant d’être transporté en charrette à la gendarmerie où il rendit son âme à Dieu. L’enquête est en cours.
Après avoir été chef de village près d’une vingtaine d’années à Kona de la commune de Mandiakui, A. D., a été battu à mort après sa destitution. Comment cela est-il arrivé ?
Les habitants de Kona crurent que la richesse de A. D. proviendrait des taxes et impôts du village. Au fil des ans, il sera accusé de tous les pêchés d’Israël. Sa fonction de chef devient alors un enfer. Comme si cela ne suffisait pas, la population le destitua. Sans broncher, A. D. laissa le pouvoir entre les mains de ses détracteurs. Il retourna ainsi au travail de la terre et de l’élevage. Ses deux nouvelles activités lui réussirent fort bien. Ce qui n’a pas été du goût des villageois qui croyaient toujours que sa richesse proviendrait des impôts et taxes de leur localité.
Pour eux, il fallait donc tout faire pour lui donner du fil à retordre. Ainsi, ils poussèrent son intime ami contre lui. Ce dernier, sans chercher à comprendre, agressa A. D. Ce jour-là, l’ex-chef de Kona fera tout pour éviter une bagarre avec son ami. Peine perdue ! Car, il était venu le trouver dans son champ pour accomplir sa mission. Après des insanités, il se jeta sur lui. En position de légitime défense, A. D. parvint à terrasser son vis-à-vis et prit la poudre d’escampette, laissant derrière lui, son ami à terre, sa houe et sa daba. Arrivée à son domicile, il ne dit mot à personne. Plus tard, il en informa sa femme qu’il chargea de récupérer son matériel au champ pour éviter de se faire agresser à nouveau par son ami. Arrivée sur les lieux, elle découvrit l’ami de son mari à terre et couvert de mouches. Elle lança un grand cri et prit ses jambes à son cou pour aller informer les gens de sa découverte macabre. Les villageois accoururent de tous les côtés.
Entre temps, A. D., prit de peur, monta sur son toit pour se cacher. Il y passa toute la journée. Pendant ce temps, les villageois alertèrent les gendarmes qui arrivèrent sur les lieux et constatèrent les faits. Ils cherchèrent A. D. En vain ! Ils organisèrent même une battue avec les habitants du village. Toutes les recherches pour le dénicher furent sans effet. Les gendarmes se replièrent. Auparavant, ils ordonnèrent à la population de continuer les recherches.
C’est aux environs de 4 h du matin que ses bourreaux l’aperçurent. Il fut passé à tabac jusqu’à avoir un pied complètement écrabouillé avant d’être transporté en charrette à la gendarmerie. Quand A. D. arrivait à la gendarmerie, il était dans un état piteux.
Lorsque les pandores voulurent l’évacuer au centre de santé le plus proche, il leur dira que ce n’était pas la peine. Puisqu’il allait mourir de ses blessures. Aussitôt dit, aussitôt fait. Car, il rendit son âme à Dieu, laissant derrière lui beaucoup d’enfants et une veuve inconsolables.
L’enquête est en cours pour situer les responsabilités.
Maïmouna DANIOKO
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