Décidément, les malfrats de Bamako ne manquent pas de toupet. A quel Saint se vouer désormais si la police, censée protéger la population, est elle-même victime des bandits et des voleurs ?
Dans la nuit du jeudi au vendredi 22 octobre 2010, le commissariat du 9ème arrondissement de Bamako, sis à Sébénicoro en commune 4, a été victime d’un vol. Des voleurs se sont introduits dans l’édifice et sont parvenus à enlever la moto de service, la seule dont dispose le malheureux commissariat. Il s’agit d’une moto de marque DT affectée à l’usage des policiers qui s’en servent tantôt pour les enquêtes, tantôt pour les poursuites ou pour les menues commissions.
En plus de cette précieuse moto, les voleurs ont emporté une moto de marque "Jakarta" garée dans la cour du commissariat et appartenant à un justiciable.
C’est donc le vendredi, au matin, que la disparition des engins a été découverte. Incrédules, les policiers ont dû se rendre à l’évidence: ils venaient d’être victimes de vol!
Les sanctions n’ont pas tardé. Le chef de poste du commissariat a été immédiatement interpellé et mis aux arrêts à l’école de police. Il s’appelle Lamissa.
L’information, que l’on voulait tenir secrète pour ne pas discréditer les services de police, est tombée finalement dans toutes les oreilles et Procès-Verbal n’est pas une valise où l’on garderait des secrets.
Il faut d’ailleurs noter que le commissariat du 9ème arrondissement ne brille pas par sa sévérité. Dès le crépuscule tombé, toutes sortes d’ombres suspectes rôdent dans les parages, y compris des prostituées accompagnées de leur libidineuse clientèle. Il y a à peine une semaine, dans le quartier, un jeune boutiquier a été retrouvé éventré sans que la police ait , à ce jour, rien pu faire pour découvrir l’assassin.
Bref, cette affaire de vol survient au moment idoine afin que la hiérarchie prenne les mesures de redressement qui s’imposent dans les commissariats.
Ibrahim Coulibaly