Commissariat de police du 3eme arrondissement de Bamako : De déclarant et victime de braquage, Lassiné se fait alpaguer et balance son complice Bourama

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    L’expression “à malin, malin et demi” sied parfaitement à cette histoire insolite que le Commissaire principal de police Sadio Tomoda, en charge du Commissariat de police du 3ème arrondissement, et ses hommes, viennent de dénouer. En effet, de déclarant et victime de braquage, Lassiné se fait alpaguer par les limiers dudit commissariat et balance son complice Bourama.

    De sources policières, c’est lors d’une ronde habituelle, le jeudi 25 février 2021 vers 16h, que l’équipe de patrouille est tombée sur un motocycliste en possession d’un sac à main. Compte tenu de l’état très neuf de la moto et l’allure du conducteur très louche, les limiers ont tenté d’interpeler le suspect qui n’a pas hésité à prendre la poudre d’escampette.

    Les flics se sont lancés alors à sa poursuite. Coincé, le suspect a fini par abandonner son engin ainsi que son sac pour disparaitre dans une ruelle au niveau du monument des chasseurs “Gondoron ni Sanè” sis à Niaréla. Ainsi, les policiers se sont emparés de la moto et du sac dans lequel ils ont trouvé deux Pistolets automatiques (PA) et une brique de cannabis (chanvre indien).

    Contre toute attente, le lendemain vendredi 26 février 2021, un jeune homme de 25 ans s’est présenté au commissariat au motif qu’il a été braqué la veille et sa moto toute neuve a été emportée par ses agresseurs. Et d’ajouter que ladite moto se trouvait au commissariat de police du 3ème arrondissement.

    Dans son récit, le déclarant dira qu’il se rendait à son domicile non loin du marché N’Golonina en commune II du district de Bamako, lorsqu’il a été agressé. Déconcerté, les policiers ont décidé alors de le conduire devant le Commissaire en personne.

    A la question de savoir comment il a su que son engin se trouvait dans les locaux, le déclarant a laissé entendre que c’est sa tante qui lui a conseillé de venir faire une déclaration de vol avec braquage.

    Aussitôt, le Commissaire Tomoda a décidé d’appeler cette tante qui a confirmé que Lassina l’avait appelée pour l’informer du vol avec braquage de sa moto lorsqu’il était en compagnie d’un de ses amis du nom de Bourama. Et de poursuivre qu’elle lui a ensuite conseillé d’aller faire une déclaration de vol au commissariat de police du 3ème Arrondissement. Le Commissaire Tomoda s’est retourné alors vers le neveu en lui demandant s’il était seul au moment de son agression et il a répondu par l’affirmatif. Le Commissaire a commencé alors à douter de la thèse du braquage avancée par le déclarant.

    En attendant de voir clair dans cette affaire, le commissaire a décidé de s’intéresser aux objets saisis, à savoir les deux Pistolets automatiques (PA), le cannabis et la moto. Aussi, il est parvenu alors à avoir le numéro de l’ami Bourama. Sans surprise, ce dernier a nié jusqu’à l’existence de Lassina. Ainsi, le commissaire Tomoda a décidé d’avoir un tête-à-tête avec Lassina dans son bureau. Et une fois dans son bureau, il lui a fait cette confidence et Bourama lui a tout dit.

    Le désormais faux déclarant a ainsi mordu à l’hameçon. En effet, très remonté contre Bourama, Lassina a décidé à son tour aussi de passer aux aveux.

    Sans désemparés, les limiers ont lancé alors un avis de recherche du nommé Bourama à travers un dispositif savamment préparé et à la mise en œuvre duquel le suspect a été mis à contribution. Toute chose qui a permis de cueillir Bourama.

    Dans les locaux du commissariat, les deux hommes ont failli en venir aux mains lors de leur confrontation. Après quelques engueulades, ils ont fini par tout avouer.

    De l’enquête préliminaire, il ressort que le duo est spécialisé dans les attaques à mains armées et ils ont à leur actif plusieurs cas de braquage et de vol à mains armées. Une perquisition chez eux a permis de saisir six autres motos presque toutes neuves. Aussi, ces deux individus ne visaient que les engins neufs.

    Selon nos sources, ils ont été déférés devant le Procureur de la République de la commune II. Ils méditent désormais sur leur sort entre les quatre murs de la Maison centrale d’arrêt (MCA) de Bamako. Nous tirons nos chapeaux au Commissaire Tomoda et ses hommes.                                                                           

    Boubacar PAÏTAO

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