Collision entre un piéton et un motocycliste : L’accidenteur avait de la drogue dans le ventre

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    Ville accidentogène, Bamako l’est. Plus les agents de la compagnie de la circulation routière régulent la circulation pour contenir les fous des motos, plus ces derniers optent pour le cadavre ambulant. Ils sont pour la plupart sous l’effet de la drogue ou de l’alcool. Un jeune motocycliste fumant à bloc de chanvre indien a donné la preuve, le mercredi 30 mai dernier. rn

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    Il s’appelle Ibrahim Camara, de nationalité guinéenne, domicilié à Djicoroni-Para en face de la gare routière. Dans la journée du mercredi 30 mai dernier, aux environs de 10 heures, sur l’Avenue de la Nation,  il venait de vers Djicoroni-para à vive allure sur sa moto de marque CG. Beaucoup de gens qui l’ont remarqué, le prenaient pour un trafiquant fraîchement arrivé de la Guinée-Conakry.

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    En la matière, ce sont des pilotes de motos qui n’obtempèrent pas ni aux feux de signalisation ni au sifflet d’un agent de la circulation routière. Ibrahim Camara, dans sa folie, renverse une vieille femme, âgée de 50 ans en face de la Direction générale de la police nationale, juste au niveau de la porte réservée au Directeur général de la police. Le motocycliste et sa victime perdent connaissance. Ils sont tous les deux grièvement blessés.

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    Vu la gravité de l’accident, une âme charitable informe téléphoniquement le commissariat de police du 1er arrondissement territorialement compétent. Une équipe de constat de la section de la Voie Publique est vite dépêchée sur les lieux. Constatant les faits, les policiers s’interrogent sur les circonstances de l’accident. Que poursuivait alors le motocycliste ? Avait-il de la drogue dans le ventre ?

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    Les agents du commissaire divisionnaire de police Balla Traoré font évacuer la femme blessée à l’Hôpital Gabriel Touré avant de soumettre Ibrahim Camara à un test sur place pour avoir le cœur net. L’analyse démontre que le motocycliste est positif à la drogue. Sur le champ, les policiers fouillent dans ses affaires. C’est dans un petit sac qu’il portait sur lui qu’ils découvrent des comprimés Rivotril, Syndrin N°1, des boules de chanvre indien, des petits cartons de Diazepam PPx5mg (papier à rouler le chanvre indien). L’accidenteur est conduit d’abord à l’Hôpital Gabriel pour recevoir les premiers soins avant d’ouvrir une enquête à son sujet.

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    Au commissariat de police du 1er arrondissement où une place lui a été réservée au fond de la garde-à-vue, ordre a été donné à l’inspecteur de police Issa Niangaly de la section de la police judiciaire de se charger de son sort. Ce dernier, convaincu que l’accidenteur évolue dans le monde du narcotrafic, a organisé une perquisition à son domicile à Djicoroni-Para. Une quantité importante de chanvre indien et des cartouches de cigarettes étrangères ont été découvertes dans sa chambre.

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    Devant l’évidence, Ibrahim Camara passe aux aveux. Interrogé, le jeune homme se dit peintre décorateur reconverti dealer. C’est au marché Dabanani qu’il s’approvisionne. Chez qui ? Il se refuse à de toute dénonciation. Qu’à cela ne tienne, l’inspecteur de police Issa Niangaly scelle fortement son dossier avant de le mettre à la disposition du procureur de la République près le tribunal de la Commune III, M. Sombé Théra, l’Eléphant de Tominian.

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    Cette affaire soulève l’éternel problème d’accidents de la circulation routière à Bamako et sur les axes routiers reliant les différentes villes de notre pays. En plus de l’incivisme criard qui caractérise bon nombre de chauffeurs et de conducteurs de motos, la drogue et l’alcool sont à l’origine de beaucoup de drames routiers.

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    Combien d’âmes ont péri dans nos rues et sur nos axes routiers du fait des conducteurs drogués ou saoulés. Tant que les affaires d’accident se terminent par des solutions à l’amiable ou du moins sont traitées de manière laxiste, les fous de la circulation continueront à tuer les paisibles citoyens. A bon entendeur, salut !

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    O. BOUARE

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    Kabako du 22 juin 2007

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