L’enseignement supérieur dans notre pays est malade depuis quelques années. Et l’une des causes à l’Université de Bamako, connue sous le vocable de «Colline du savoir», est la prostitution. Le phénomène a élu domicile. Les apprenants ont abandonné cahiers, bics et craies pour se lancer dans l’industrie du sexe. Un tour dans la nuit pour s’en convaincre que le bout du tunnel n’est pas pour demain.
Si ce n’est pas entre étudiants et étudiantes, c’est entre professeurs et apprenantes que se livrent à ce «business». Il n’est pas rare de voir d’autres «gros calibres» venus de la ville pour embarquer les «proies faciles» sous le regard impuissant des autres apprenants.
Les enseignants qui doivent jouer leur rôle d’éducateur, ont vite mis le serment de côté. Certes, le désir de certains professeurs inconscients constitue, au prime abord, un facteur important. Mais, la recherche de fortes notes pour les devoirs de classes et la simple envie de certaines filles d’avoir pour ami un professeur sont autant de causes à considérer. De nos jours, on constate à l’Université de Bamako que, les étudiantes ne se préoccupent plus de leurs études, mais plutôt se livrent à la prostitution. Ayant pris le goût de l’argent facile et des notes sans effort, elles n’arrivent plus à se contenter de ce que leur donnent leurs parents et s’engagent dans des activités de séduction des hommes par leur extravagance vestimentaire.
Il n’est pas rare d’entendre dire ces apprenantes : «Un coup de piston suffit pour que je passe en classe supérieur». Avec leur extravagance vestimentaire, elles se constituent en bandes organisées pour séduire les professeurs. L’homme peut-il résister devant une charmante? La question reste posée. Une question reste cependant posée : ne pensent-elles pas à leur avenir ou bien comptent-elles uniquement sur la capacité financière de leurs maris dans le futur? Elles auront besoin un jour du fruit de leur propre travail.
Autrefois, l’Université était tout, sauf un lieu de prostitution, ce qui n’est plus le cas de nos jours. Selon Mamadou Traoré, étudiant à l’IUG, les filles ont tellement de stratégies pour atteindre les cœurs des enseignants. Ces stratégies ne consistent à mettre des tenues courtes, des minijupes fendues jusqu’au niveau du string. Les chemises, quant à elles, sont très serrées, de très petite taille et font apparaître le nombril et à peine assises sur le banc, le professeur aperçoit tout. Ce dernier fait semblant à chaque instant de faire tomber la craie pour bien visionner la partie intime. On se demande même parfois si l’école est devenue une boutique de prêt-à-porter. En tout cas, les mots pour qualifier ces tenues ne manquent pas chez les jeunes. Une fois lénifiés par la beauté de ces élèves qui se mettent en tenue de vérité, les hommes, les professeurs, les étudiants les courtisent moyennant la note ou l’argent. Les conséquences sont à la fois graves pour les professeurs et les étudiantes. Ce qui explique que les professeurs ne sont plus respectés par ces filles qui ne sont même pas conscientes des conséquences de leurs actes.
En outre, il y a des professeurs qui ne font plus correctement leur cours, parce que profondément troublés par la beauté des élèves. Les résultats à l’issue des différents examens de fin d’année en sont une preuve. Nos autorités ont une part de responsabilité, car l’étudiant qui a à peine fini ses études à l’Université, devient du jour au lendemain professeur guillotineur. Que peuvent vraiment ces professeurs qui n’ont jamais lu «Mamadou et Binéta» ou «La Famille Diawara». Les parents aussi ont failli à leur mission. Ils ne répondent pas aux besoins de leurs enfants. Il est temps que l’école redevienne une réalité.
Destin GNIMADI