Depuis un certain temps, une folle rumeur circulait à propos d’une tension entre le Vérificateur Général, Sidi Sosso Diarra, et son épouse, Mme Diarra Rokiatou Diarra, dont la résidence se trouve à la Cité du Niger. Mais au Mali tout comme ailleurs, les rumeurs conservent toujours une part de vérité. Une vérité que Mme Diarra Rokiatou Diarra a d’ailleurs confirmée.
Ces derniers temps, la situation se serait de plus en plus détériorée au sein du couple. A tel point que par la résiliation du contrat de bail de la maison qu’habite sa famille (un contrat de bail arrivé à terme le 31 octobre 2010), le Vérificateur Général vient d’exposer sa femme et ses enfants à une humiliation. En effet, suite à cette résiliation, les huissiers de justice sont venus, ce mardi 2 novembre, faire libérer la maison et intimer, à Mme Diarra et ses trois petites filles, l’ordre de quitter les lieux.
« C’est incroyable, ce que nous voyons ! », disaient des témoins oculaires.
En effet, en expulsant manu militari Mme Diarra Rokiatou Diarra et ses trois filles de leur luxueuse « Résidence Dabala I » (sise à la Cité du Niger), les huissiers viennent tout simplement de les jeter dans la rue, surtout que ce quartier huppé de la capitale est généralement habité par des diplomates, des fonctionnaires internationaux, de richissimes commerçants, des hommes d’affaires et d’autres hautes personnalités du pays. Le spectacle était triste, et la désolation se lisait sur les yeux des trois petites filles du VEGAL. Notons que le couple Diarra habitait cette grande villa « Résidence Dabala I » sur la base d’un contrat de bail conclu entre le Vérificateur et M. Djougoudou Diawara (propriétaire de la maison) à 800 000 FCFA par mois.
Informés de cette situation, nous nous sommes rendus sur place pour en avoir le cœur net. A notre arrivée, les huissiers avaient loué un véhicule de déménagement (N° de la plaque : AA-6477-MD) et s’apprêtaient à faire leur travail. Mais s’étant rendus compte de la présence de journalistes, et après quelques coups de fil échangés (on ne sait avec qui), ils durent tout arrêter (comme s’ils avaient reçu un ordre), jusqu’au départ de ces gens de la presse : il ne fallait pas qu’elle assiste à ce qui allait se passer. C’est que la présence de cette presse semblait déranger, à tel point que des agents de la sécurité dépêchés sur place ont empêché les journalistes de faire normalement leur travail. Mais c’était peine perdue, pourrait-on dire, puisque nous avons quand même pu rencontrer Mme Diarra Rokiatou Diarra en personne, qui nous a expliqué les raisons qui ont poussé le couple Diarra à en arriver là.
Les explications de Mme Diarra
Selon ses explications, depuis quelques mois, il y a des problèmes entre elle et son mari. Cette situation empirant de jour en jour, le Vérificateur Général lui aurait demandé une séparation de résidence. Après avoir passé devant le tribunal, le juge en charge du dossier aurait ordonné à Mme Diarra de chercher une maison pour elle-même et ses enfants.
« Je pense que tant qu’on n’a pas divorcé, c’est le mari qui doit loger, nourrir et soigner les membres de sa famille », a t-elle expliqué avant de poursuivre : « Si Sidi Sosso Diarra demande une séparation de résidence, c’est à lui de nous chercher une maison pour nous loger. Mais tel n’a pas été le cas ».
Cependant, explique-t-elle, c’est pour éviter tout problème et exécuter l’ordonnance du juge qu’elle a cherché une maison le 30 août dernier. Mme Diarra ajoutera qu’après avoir trouvé cette maison, son mari lui a tout simplement fait savoir qu’il payera le loyer (200 000 FCFA), mais pas l’eau et l’électricité. Toujours selon Mme Diarra, en plus de cela, son mari lui a retiré, sans raison, le véhicule que l’Etat avait mis à sa disposition pour ses déplacements et ceux de ses enfants. « J’ai le véhicule juste pour accompagner les enfants à l’école et pour aller les cherche. Et je n’ai le droit de faire aucun autre déplacement avec », a-t-elle expliqué. Et de souligner : « Les enfants ne méritent pas ce qui leur arrive ».
A en croire Mme Diarra, c’est le 22 octobre dernier qu’elle a reçu une correspondance des huissiers, l’informant que le contrat de bail de la villa qu’elle occupe arrive à terme le 31 octobre 2010 et lui demandant de prendre toutes les dispositions pour libérer les lieux avant la fin du mois d’octobre dernier. Aux yeux de Mme Diarra, cette date est trop courte pour qu’elle puisse trouver une nouvelle maison. « Je n’ai pas refusé de quitter la maison ; mais j’ai tout simplement demandé à mon mari de chercher une maison pour moi et mes trois enfants qui sont aussi les siens ».
Le désarroi d’une épouse
Et Mme Diarra, d’informer que le lundi 1er novembre 2010, alors qu’ils avaient rendez-vous au tribunal (elle et son mari), ce dernier a amené un camion pour tout ramasser (lits, climatiseurs, télévision etc..), et cela, devant les enfants. Elle expliquera que bien avant la date de résiliation du contrat de bail de leur résidence, elle est prisonnière chez elle avec ses enfants, puisque son mari avait coupé la télévision, l’Internet, le climatiseur aux enfants, et il n’y avait plus de voiture pour leurs déplacements.
Elle a également expliqué qu’elle n’avait plus droit à des visites, car personne n’avait le droit d’entrer chez elle, même ses propres frères et sœurs. Désemparée, elle se demande comment une personne peut accepter de faire subir de telles choses à ses propres enfants. A l’en croire, tout ce qu’elle demande, c’est qu’on lui laisse seulement le temps de chercher une maison pour elle-même et ses enfants et qu’on lui restitue sa voiture.
Les correspondances et l’expulsion
Rappelons que c’est par une correspondance N° 928/2010/BVG en date du 13 octobre 2010 avec, comme objet, « la résiliation du contrat de bail d’une villa Résidence Dabala I » à la Cité du Niger, adressée à M. Djougoudou Diawara (propriétaire des lieux) que le Vérificateur Général, Sidi Sosso Diarra, s’est exprimé en ces termes : « Suite à nos entretiens, et en raison de cas de force majeure, je voudrais mettre fin à l’exécution du contrat de bail cité en objet à la fin du mois d’octobre de cette année ».
En réponse, Djougoudou Diawara, dans une correspondance datant du 17 octobre 2010 envoyée au Vérificateur Général avec, comme objet, la résiliation du dit contrat, écrira : «Je vous informe que le contrat de bail arrive à terme le 31 octobre 2010. Je vous demande de prendre toutes les dispositions pour libérer les lieux avant la fin du mois » (31 octobre 2010).
Et ce sont les conséquences de cette résiliation du contrat que Mme Diarra Rokiatou Diarra et ses trois petites filles viennent de subir, car c’est seulement le 22 octobre dernier qu’elle a reçu un « procès verbal de remise de correspondances » venant de l’étude de Me Alhousseyni Diop, Huissier de justice, notifiant que le contrat de bail de la villa arrivait à terme le 31 octobre et que le bailleur demande de prendre toutes les dispositions pour libérer les lieux avant cette date.
Un délai que la pauvre dame n’a pas pu respecter, faute de moyens, car elle a déclaré qu’elle n’a pas d’emploi. Toute chose qui a amené les huissiers à venir faire leur travail le mardi 2 novembre dernier : libérer les lieux et jeter la femme de Sidi Sosso Diarra et ses trois filles dans la rue. Aux dires mêmes de Mme Diarra, elle et ses trois filles seraient logées chez des voisins, d’autant plus que l’eau et l’électricité leur ont été coupées.
Par Dieudonné Diama (A suivre)
NB :Lorsque les huissiers s’apprêtaient à expulser Mme Diarra Rokiatou Diarra de sa résidence à la cité du Niger le mardi 2 novembre dernier, le confrère Bassidiki Dravé Touré, Directeur de publication du journal « Le Guido », s’est attiré les foudres des gardes lorsqu’il a voulu prendre des images. Un scénario qui s’est traduit par une altercation entre le confrère et ces gardes. Au finish, il s’est retrouvé avec deux de ses appareils photos complètement endommagés : un appareil photo numérique et une caméra-magnétoscope.