Cinq ans de prison pour deux militaires braqueurs.

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    Deux militaires de l’armée malienne ont été condamnés à cinq ans de prison ferme par la Cour d’assises de Bamako, pour association de malfaiteurs, port illégal d’armes, usurpation de titre et tentative de vol. c’était à son audience du 9 Juin dernier.

     

    Tout  a commencé en novembre 2007, quand Kiribé Dembélé, sergent- chef du Génie militaire, est informé par un paysan, du passage de trafiquants dans son champ situé sur l’axe Bamako-Conakry. Sans attendre, Kiribé décide d’aller à la traque de ces trafiquants. Sans informer, sa hiérarchie, il organise une mission non -commandée.  Dans la nuit du 19  au 20 novembre 2007, aux environs de 22 H, Kiribé Dembelé, accompagné de son ami Adama Samaké, sergent au peloton de Garde Républicaine de Kati et quelques civils louent un véhicule.  Et prennent la route de Siby. Ils sont interceptés, à la sortie de Bamako, par une patrouille de la Gendarmerie nationale. Pendant que les gendarmes procédaient au contrôle, trois d’entre-eux descendent du véhicule et prennent leurs jambes à leur coup. Toute chose qui fait  peser de lourds soupçons sur le groupe. Au cours de la fouille, les gendarmes découvrent dans le véhicule, des armes de guerre, des uniformes de la douane et autres effets militaires. Les choses se compliquent.    Kiribé dira qu’ils sont en partance pour Siby pour payer du charbon et du bois. Des explications qui ne convainquent pas les gendarmes. Le hic dans cette affaire est que les accusés déclarent avoir loué le véhicule à 20000 FCFA pour aller payer, à des dizaines de kilomètres, du charbon et du bois de 10000 CFA. Sans compter, les frais de carburant.  Malgré tout, les gendarmes insistent et finissent par découvrir la réalité : les Kiribé partaient, à la traque de trafiquants. Plus grave, il s’agissait d’une mission initiée par Kiribé.

     

     C’est ainsi que le groupe est conduit à la Brigade territoriale de la Gendarmerie de Bamako. Après enquête, ils sont accusés d’association de malfaiteurs, de port illégal d’armes, de tentative de vol et d’usurpation de titre. A l’exception de Kiribé, les autres membres du groupe reconnaissent les faits.

     

    Devant la Cour, Kiribé signe et persiste qu’il partait à Siby pour payer du charbon.  Mais ce que l’assistance ignorait, c’est que Kiribé avait un antécédent judiciaire. L’enquête de moralité, faite sur les inculpés, révèle que Kiribé était cité dans une affaire qui avait  occasionné la mort de dix personnes. C’est pourquoi le Ministère Public, dans ses réquisitions, exige que Kiribé et sa suite soient retenus dans les liens de l’inculpation.

     Pour les avocats de Kiribé indiquent que le doute plane sur certaines infractions qui sont reprochées à leur client. Selon eux, l’infraction de port illégale d’armes ne tient pas. Pour assurer, ajoutent-ils, sa mission  de sécurité des personnes et de leurs biens, un militaire doit posséder, permanemment, une arme. Leurs clients, indiquent-ils, ne sont pas, non plus, coupables de tentative de vol. La tentative sous-tend, selon eux, un début d’exécution. Ce qui n’est pas le cas dans cette affaire.

     

    Malgré cette brillante plaidoirie, le groupe a été maintenu dans les liens de l’accusation. Les deux militaires (Kiribé Dembélé et Adama Samaké) ont été condamnés à cinq de prison ferme. Les trois civils écopent de 3 ans de prison ferme, chacun.

    Abou Berthé  

     

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